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Économie Publié le vendredi 27 février 2009 | Fraternité Matin

Première visite d’un ministre français du Commerce extérieur depuis 23 ans : soutenir la Côte d`Ivoire, un devoir pour la france

La secrétaire d’état française au Commerce extérieur a été reçue par le Président Gbagbo.

Une importante délégation française, conduite par Mme Anne Marie Idrac, secrétaire d’État au Commerce extérieur, s’est rendue hier à Yamoussoukro, où elle a été reçue en audience par le Président Laurent Gbagbo. Au terme d’une séance de travail de plus d’une heure à la rontonde du Palais des Hôtes, Mme Anne Marie Idrac a indiqué que c’est un nouveau départ dans les relations entre les deux pays.

“Ma visite est la première visite d’un ministre du Commerce extérieur depuis 1986.C’est dire que nous voulons participer à l’effort de redressement et de reconstruction au plan politique, mais aussi au plan économique. Je suis d’ailleurs venue avec une délégation d’une trentaine d’entreprises françaises, certaines déjà implantées en Côte d’Ivoire et d’autres qui espèrent pouvoir s’y développer et contribuer à la reconstruction et au développement du pays. Nous l’avons évoqué avec le Chef de l’État qui m’a très aimablement reçue fort longuement. Les soutiens apportés par la France auprès des institutions financières internationales en particulier pour l’annulation de la dette, les moyens d’améliorer le climat des affaires pour que les entreprises ivoiriennes, françaises, étrangères trouvent de plus en plus d’intérêt à se développer donc à créer des emplois et de ramener la prospérité. Tout ceci dans un contexte d’excellente qualité relationnelle parce que le Président sait bien le concours qu’apporte la France après cette crise et avec tous les vœux que nous formons pour la reconstruction”, a affirmé la secrétaire d’État. Qui a, par ailleurs levé un coin du voile sur les secteurs dans lesquels la France entend intervenir.

“La France est déjà très présente dans les secteurs structurants comme les infrastructures, l’hôtellerie, la banque et bien d’autres. Vous savez qu’il y a plusieurs centaines, 700 établissements français je crois, établis en Côte d’Ivoire et qui représentent environ 40 000 emplois ivoiriens. En comparaison, il peut y avoir quelque chose comme 300 emplois expatriés. Donc, ce sont bien plusieurs dizaines de milliers d’emplois ivoiriens dans les services, l’industrie, l’énergie et dans l’agriculture que nous développons. Donc, nous souhaitons pouvoir apporter nos contributions dans ces domaines là. Mais également pouvoir les diversifier. Par exemple dans l’agriculture, dans l’agro- alimentaire et également par la taille de nos entreprises en attirant davantage de PME qui pourront passer des partenariats avec les entreprises ivoiriennes. C’est dans cet esprit que ma délégation comporte non seulement des grandes entreprises mais aussi des petites y compris des entreprises dirigées par des hommes d’affaires africains qui souhaitent, à juste titre, développer des partenariats dans les deux sens, entre l’Europe, la France et l’Afrique”, a-t-elle poursuivi, avant d’ajouter “la France au plan politique comme au plan financier pourra aboutir, nous l’espérons, à l’annulation de la dette auprès des institutions financières et en particulier auprès du Fmi. Pour nous, ce n’est qu’un départ. C’est-à-dire que les reconversions de dettes qui vont être, nous l’espérons, opérées si toutes les conditions sont réunies, permettront de réinvestir et donc de donner un nouveau départ pour notre coopération et nos aides pour des programmes d’investissement qui pourraient porter par exemple sur l’agriculture, la formation, d’autres secteurs prometteurs d’emplois et de prospérité. Donc un nouveau départ que nous espérons dès que les questions de dettes auront été résolues et dans le contexte également des élections dont nous attendons l’organisation le plus vite possible”. Notons que la délégation de Mme Anne Marie Idrac était composée de MM. André Janier, ambassadeur de France en Côte d’Ivoire ; Bernard Coeuré, chef de service Trésor ; Jean-Michel Debras, directeur général de l’Agence française de Développement (AFD) ; Sébastian Daziano chef de cabinet et de Léonard Sellem, conseiller à la presse du secrétariat au Commerce extérieur.

Il convient de souligner par ailleurs, que l’ambassadeur Georges Ouégnin était également de la délégation.

La secrétaire d’Etat française au Commerce a débuté son tour de visites en terre ivoirienne par le Port autonome d’Abidjan où elle a été reçue par son directeur général, Marcel Gossio, et ses proches collaborateurs. Interrogée par les journalistes sur les efforts de la Côte d’Ivoire pour normaliser ses relations avec les bailleurs de fonds, elle a fait savoir que cela fait partie des responsabilités de la France de soutenir la Côte d’Ivoire face aux exigences de la communauté internationale au niveau du règlement de sa dette. Parce qu’il s’agit de permettre au pays de repartir sur de nouvelles bases afin que les ressources publiques puissent soutenir l’investissement. «La France parle en permanence au profit des pays africains, notamment la Côte d’Ivoire», dit-elle.

N’Dri Célestin
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