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Économie Publié le vendredi 27 février 2009 | Nord-Sud

Grève à la douane : Tous les services paralysés, Mangly cède

Aucun service de l’administration douanière n’a fonctionné jeudi. La grève des douaniers, qui réclament de meilleurs traitements sociaux, a impacté sur l’ensemble des activités commerciales notamment à l’importation. Les pertes pour l’Etat se chiffrent à plus de 5 milliards Fcfa.

La grève enclenchée la veille par les syndicats de douanes a atteint sa vitesse de croisière hier. Le mouvement de protestation décrété par la Coalition, un regroupement de quatre syndicats, a été largement suivi par les agents de la régie financière, entraînant une paralysie de l’ensemble de l’administration douanière. Tous les services douaniers sont restés bloqués y compris la Direction générale où un important dispositif sécuritaire a été déployé pour empêcher les manifestants de perpétrer des dégâts matériels et physiques. Des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), en tenue noire, ont été postés à l’entrée de l’édifice au Plateau. Au niveau des principales directions comme les enquêtes douanières, l’aéroport (Abidjan-Sud) ou le Port autonome d’Abidjan (Abidjan-Nord) ainsi que le port de San-Pedro, aucun agent n’a pu avoir accès à ses bureaux, les manifestants ayant purement et simplement fermé les portails à double tour. «Personne ne travaillera tant que les problèmes légitimes que nous avons posés ne sont pas pris en compte», prévient Mompo Séidou, un des leaders de la fronde. Cette grève dans la principale administration pourvoyeuse de recettes, risque de coûter cher à l’Etat surtout en cette période de crise financière. Pour les deux jours d’arrêt de travail, en effet, les statistiques officielles établissent le manque à gagner à près de 5 milliards Fcfa. Bien plus, c’est la quasi-totalité de la chaîne commerciale qui subit les contrecoups du statu quo. Selon le ministère de l’Economie et des Finances, les incidences de cette grève se feront immédiatement sentir sur le fonctionnement de l’Etat avec notamment les risques de déséquilibre budgétaire et surtout de pertes de trésorerie nécessaire au financement de l’Etat. Mais là où la note risque d’être beaucoup plus salée, c’est chez les tributaires des services douaniers. Sur la plateforme portuaire, l’on a pu rencontrer des opérateurs économiques désabusés. Tous se plaignaient de l’impossibilité pour eux d’accomplir les formalités d’enlèvement des marchandises dans les entrepôts sous-douanes. Ces produits entassés dans les magasins causent des charges supplémentaires aux opérateurs économiques. Ce qui rend lourds les coûts d’approche. Les perturbations inquiètent au plus haut point la communauté portuaire. Celle-ci voit ainsi ses efforts déployés dans le cadre de l’offensive commerciale destinée à la reconquête de marchés perdus, s’effondrer. Fort heureusement, les négociations cruciales engagées avec les grévistes en vue d’obtenir la reprise normale des opérations de dédouanement des marchandises ont abouti. Selon leur porte-parole, Célestin Doh, la Direction générale a cédé sur les principales revendications. Alphonse Mangly aurait précisément accepté de relever le niveau de rémunération du travail supplémentaire. Il aurait également accepté de changer d’assureur et surtout de mettre en valeur uniquement les agents des douanes. Cette grève, sans service minimum, a fait peser un grand péril sur le monde économique. Dans les milieux commerçants, artisans et industriels approchés, un seul état d’âme : l’angoisse. Ils craignent d’être en cessation d’activité pour cause de marchandises bloquées. Selon un transitaire, les arrivages de médicaments, de denrées périssables ou de première nécessité sont menacés. Le préavis de grève déposé le 18 février dernier comportait 5 points de revendications : l’annulation des dernières nominations, l’arrêt des recrutements des personnels à la retraite et des militaires, l’augmentation des primes de travail extralégal, le redéploiement et la responsabilisation des agents non affectés et la résiliation du contrat d’assurance-maladie avec la Sydam.

Lanciné Bakayoko
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