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Showbizz Publié le vendredi 27 février 2009 |

Dj Arafat fait le grand déballage

Grâce à l`album, “Hommage à DJ Jonathan”, DJ Arafat a fait son entrée, de façon fracassante, sur la scène musicale ivoirienne. Né de parents artistes que sont Tina Glamour et Ouhon Pierre, il a gravi rapidement les échelons en se positionnant comme l`un des meilleurs faiseurs de musique coupé-décalé. Mais le nom de ce jeune disc-jockey célèbre rime avec scandale, car souvent au centre de nombreuses polémiques. Accusé à maintes reprises, il a décidé de s`expliquer à travers cette interview. Son enfance, la drogue, la délinquance, ses rapports avec ses parents, sa vie en Europe, sa rivalité avec DJ Lewis… Le disc-jockey fait le grand déballage.


Salut Arafat, tu étais récemment en Europe. Quelles étaient les raisons ?


J`étais en Europe dans le cadre de l`enregistrement d`un tube avec Eléphant Man et Soprano. J`y ai passé deux semaines. Et depuis le 02 février, je suis rentré. Ce titre que nous avons fait sortira dans le courant du mois d`Avril.


Si l`on revenait quelques années en arrière ? Peut-on savoir l`atmosphère dans laquelle tu as passé ton enfance ?


J`ai beaucoup “galéré” avant de devenir ce que je suis aujourd`hui. Je suis passé par plusieurs mauvais chemins notamment la drogue. Et ce, depuis l`âge de 11 et 12 ans. A cette époque, j`étais livré à moi-même. Conséquence, je devais me débrouillais tout seul.


Est-ce par manque d`amour parental que tu t`es retrouvé dans la rue ?


Non, ce n`est pas ça. Car mon père et sa femme s`occupaient bien de moi. C`est moi qui avais le goût de l`aventure et qui voulais vivre seul.


Quelle a été la réaction de tes parents ?


Mon père, surtout, s`inquiétait. Il appelait par-ci et par-là pour avoir de mes nouvelles. Et on lui disait : “Ton enfant est dehors. Il refuse de rentrer à la maison mais ça va chez lui”. C`est ainsi que j`ai commencé à apprendre le métier de DJ et d`autres petits business à côté.


Comment es-tu parti de la rue pour te retrouver dans une cabine en tant que DJ ?


J`ai toujours aimé la musique, car je l`aie dans le sang. Et mon rêve était de devenir artiste. Au départ, je n`étais pas le bienvenu dans le milieu des DJ. Il m`a fallu faire mes preuves, avant qu`ils ne m`acceptent. C`est ainsi qu`un jeune producteur du nom de Roland le Binguiste m`a repéré et a décidé de me faire rentrer en studio. Nous avons, par la suite, sorti “Hommage à Jonathan” que les gens ont bien aimé. Voici comment sont parties les choses.


Hormis la drogue, qu`as-tu fait d`autre, en tant qu`enfant de la rue ?


En tant qu`ancien vagabond, on volait les gens et on disparaissait dans la nature avec leurs biens. Ce sont des choses qu`on a faites de façon inconsciente. Lorsque j`ai entamé ma carrière de disc-jockey, j`ai tout arrêté. J`ai donc commencé à travailler dans les maquis et j`ai arrêté toutes mes bêtises, jusqu`à ce que je devienne un artiste à part entière. Ce sont des choses qui datent de 15 ans.


Quelles sont tes relations avec tes compagnons d`autrefois, ceux avec qui tu volais ? T`en veulent-ils ?


Non, ils ne m`en veulent pas. Au contraire, certains viennent vers moi, mais sans pour autant m`inciter à recommencer les choses d`autrefois. Côté relationnel, nous n`avons plus de lien étroit, sauf que je rencontre certains souvent lors de mes spectacles.


Est-ce qu`ils ne te méprisent pas aujourd`hui ?


J`ai de nombreux amis avec qui j`ai grandi et “galéré” avant de devenir artiste. Je ne peux pas aider tout le monde à la fois. Je le fais en fonction de mes moyens. Sinon, moi Arafat, je ne suis pas ingrat. Je me suis battu pour être à ce stade-là, aujourd`hui. S`ils se battent à leur tour, ils verront que ça va aller pour eux aussi.


En tant qu`ancien enfant de la rue, peux-tu nous raconter ton premier voyage en Europe ?


Je suis allé, avec Désiré Kouadio, en France où j`ai passé deux mois. J`ai réussi à me faire des amis et pour mon second voyage, j`ai décidé de rester en Europe où j`ai passé deux ans et demi.


C`est lors de ce second voyage que tu as eu des problèmes avec Désiré Kouadio ?


Oui, car lui voulait que je rentre à Abidjan, étant donné que c`est Désiré qui m`a fait partir pour une période de deux mois. J’y suis resté dans le but de me chercher. Au départ, il me cherchait dans tout Paris. Et donc, j`étais interdit de faire des spectacles. C`est ainsi que j`ai été contraint de quitter Paris pour une autre ville. Il n`avait plus de mes nouvelles, jusqu`au jour où j`ai eu ma fille. Cela a commencé à apaiser son cœur et il m`a laissé finalement tranquille. J`ai ensuite eu le problème que tout le monde connaît et on m`a rapatrié. Je suis rentré sur Abidjan.


Etant sans papier, de quoi vivais-tu ?


J`étais disc-jockey. Je travaillais au noir et donc je n`étais pas payé vraiment.


L`on raconte que malgré cela, tu faisais beaucoup de gaffes là-bas ...


N`étant pas dans mon pays, il me fallait une voiture pour me déplacer en hiver ou il fait très froid. Même sans papier, j`y étais obligé. J`avais mes papiers, mais je n`étais pas à jour concernant le Visa. Je gravais des CD mixés pour aller les vendre et j`animais en boîte.


Concernant ton rapatriement, est-ce l`un de tes proches qui t`a signalé à la police ?


Ça été le cas. Je partais en spectacle à Lyon et quand des amis m`ont signalé, à mon insu, à la police. Après m`avoir contrôlé, les policiers ont constaté que je n`avais pas de papier et j`ai été arrêté. J`ai fait un mois au centre de rétention où on attendait mon passeport confisqué par Désiré Kouadio. Lorsqu`il a été informé de ma présence au centre, il s`est dépêché de me faire parvenir mon passeport. Et c`est ainsi que j`ai été rapatrié à Abidjan.


Qu`en est-il aujourd`hui des quintuplés que tu attendais ?


C`est une histoire inventée du début jusqu`à la fin. Parce que la fille m`avait menti sur toute la ligne.


La suite, c`est la création du ``Kpangôr``. Comment t`est venue l`idée ?


A Blockhauss où j`ai grandi, nous mimions cette façon de faire le singe pour nous amuser. Chose qui nous faisait marrer. De retour à Abidjan, après mon rapatriement, j`étais dépaysé. Alors je me suis dis, pourquoi ne pas exploiter cette façon de faire et de danser que nous exécutions avant, pour nous amuser et pour rigoler. J`ai commencé alors à y travailler peu à peu. J`ai essayé ma danse et ça a pris. Mon premier passage à Tempo m`a convaincu et j`ai commencé à véritablement prendre la chose au sérieux.


A ce que l`on sache, ta mère te maudit souvent. Quelle est ta réaction, chaque fois qu`elle le fait ?


Je ne fais rien. Que puis-je faire ? C`est ma mère !


Quels sont aujourd`hui vos rapports ?


On s`appelle et on s`entend bien. Lorsque je dois sortir, elle me prodigue des conseils du genre : fais attention dehors, etc. Et moi aussi, je lui apporte mon soutien. Actuellement, on prépare son nouvel album.


Il paraît que tu en es le producteur …


Non, c`est une coproduction signée elle et moi.


Qu`attends-tu de cet investissement ?


Mon seul souhait, c`est que cet album fasse du tabac, afin qu`elle revienne en force sur la scène. Tout est entre les mains de Dieu.


Aujourd`hui, une polémique et une rivalité font rage entre DJ Lewis et toi. De quoi s`agit-il ?


D`abord, sachez que Lewis est mon ami avant tout. Ce qui m`a poussé à sortir de ma réserve, c`est le fait que cette nouvelle danse est mienne. Depuis la sortie du Kpango, je danse en exécutant ce pas de danse. Je ne le mettais pas trop en exergue pour éviter qu`on me le pique. C`est ainsi que DJ Lewis, ayant eu échos de cela, m`a devancé pour faire appelé ce pas, le ``Sans Guêbê``. Moi, je l`appelle ``la danse du grand-père``. Un autre pas voisin et approximatif de celui de la grand-mère que moi j`ai baptisé “Le Lêbêdê”. Et donc, lui il fait la promo de son “Sans Guêbê” avec son “son” et moi “Le Lêbêdê” avec le mien. Comme on le dit, le concept appartient à celui qui sait le mettre en valeur. Alors, nous verrons bien.


Quel est l’état de tes rapports avec Lewis ?


Sincèrement, il y a un sérieux froid entre nous parce qu`il ne voudra jamais admettre que ce concept soit mien. Mais ceux qui regardent la télé et qui m`ont suivi dans mes nombreuses prestations depuis la sortie du “Kpangô”, sauront que je dis la vérité. Partout, lorsqu`on joue mon Lêbêdê ou le “Sans Guêbê” de DJ Lewis, les gens se lèvent pour exécuter la même danse, les mêmes pas. Qu`on retienne que le créateur de ce nouveau concept n`est autre que “le 3 500 volts d`Abidjan” que je suis.


Ton nouveau pseudo “3 500 volts”, il parait que c`est pour lancer des flèches à Baby Philippe ?


C`est un frère. C`est lui qui a fait le titre promo pour la danse Kpangô. Ce pseudo ce n`est pas pour lui, mais par rapport à mon évolution. Je n`ai rien contre lui. Il a choisi son camp. Moi, je suis dans le mien.


Quelle est l`histoire qui vous divise ?


Je lui avais remis un ordinateur. Et à mon retour de Paris, je suis allé lui emprunter cet ordinateur pour graver des CD. Quand je devais repartir sur Paris, j`ai confié l`ordinateur à un ami en qui j`avais confiance, pour le lui remettre. Hélas, à ma grande surprise, l`ami en question a disparu dans la nature avec l`ordinateur. Baby Philippe, informé de mon départ, m`a joint alors que j`étais à l`aéroport et j`ai promis revenir de Paris avec un autre ordinateur pour lui. Chose que j`ai faite à mon retour. Mais, il a refusé et a demandé que je lui restitue 750 000 Frs cash. C`est ainsi qu`il a engagé des éléments de la PJà mes trousses. Notre amitié a donc pris un coup. Sincèrement, je ne voulais pas lui restituer l`argent, mais plutôt l`ordinateur dont il avait besoin pour travailler. Après lui avoir restitué son argent, j`ai préféré mettre fin à notre relation. Sans rancune.


Il se raconte que Lewis et toi, êtes à la base d`une guéguerre entre les DJ de Marcory et ceux de Yopougon ?


Dans le cadre de la promo de mon nouveau son ‘’Le Lêbêdê’’, que je venais de sortir, je suis allé à Marcory Gasoil. J`ai remis mon CD aux DJ de ce bar pour qu`ils le jouent. Ils n`ont pas joué mon CD jusqu`à ce que je quitte le maquis. J`ai repris mon CD et j`ai quitté le coin. Plusieurs autres artistes de Yopougon tels que Consty DJ, Vetcho Lolas, Billy-Billy, Claire Bailly, Matrix Kpangô Gorille… sont souvent allés à Marcory et précisément au MG. Mais, ils n`ont jamais entendu leurs sons. C`est à la suite de ce constat que j`ai informé les DJ de Yopougon de ce que tramaient nos amis du côté de Marcory. Ils refusent de jouer les CD des artistes et en particulier des DJ de Yopougon. J`ai essayé d`attirer l`attention de tous sur ce problème, mais personne ne fait attention à cela. Et cette guéguerre est là et perdure. Je demande donc une grande rencontre entre nous les DJ de Yopougon et ceux de Marcory pour régler, une fois pour toutes, ce problème, pour la bonne marche de la musique ivoirienne et surtout pour la survie du coupé-décalé. Nous ne devons pas nous ridiculiser devant nos grands frères du zouglou.


Tes projets …


Je suis en train de monter un studio qui sera doté d`un “matosse” de 58 millions de F CFA à Yopougon. Je fais cela en association avec mon père. Nous sommes aussi en train d`acheter une villa du côté de Grand-Bassam…


Par Athanase Konan
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