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Politique Publié le samedi 28 février 2009 | Le Temps

Pourquoi une prorogation s`impose

“Félicitation", pourrait-on lancer en signe d'encouragement à la Commission électorale indépendante (Cei). Elle vient de boucler le délai du 28 février 2009 retenu comme terme des opérations, décidée de commun accord, lors d'une des réunions hebdomadaires sur l'identification et le recensement électoral par toutes les structures impliquées dans cette opération. Il s'agit du Cabinet du Premier ministre, de la Cei , de la Cnsi , de l'Oni, de l'Ins et de Sagem Sécurité en présence de la communauté internationale. Bravo donc à Beugré Mambé et son équipe, pour avoir, seulement, respecté la parole donnée. Parce que dans toute démarche, il faut se donner un temps, et éviter de naviguer à vue, lorsqu'on a un objectif clairement défini. Aujourd'hui 28 février 2009, à 17h donc, les bureaux des centres de collecte sont fermés. Et ce, jusqu'à nouvel ordre, si les autorités compétentes en décident ainsi. Oui, il faut bien décider que quelque chose soit fait pour les retardataires. Comme cela a été le cas pour le District d'Abidjan. Où, le Premier ministre ivoirien, Guillaume Kigbafori Soro, et le président de la Cei, Robert Beugré Mambé, ont rouvert effectivement les 774 centres d'enrôlement le mardi 28 octobre 2008. Après une trêve de cinq jours, consécutive à des problèmes de tous ordres (technique, financier, administratif…). C'est ici, que les partis politiques, éternels défenseurs de la cause de " leurs populations ", sont appelés à plaider le cas des Ivoiriens qui n'ont malheureusement pas pu se faire identifier et enrôler. A l'unisson, ils pourraient négocier auprès du Premier ministre et du président de la Cei, le prolongement du délai de l'opération d'nidification. Afin de permettre à tous les Ivoiriens de posséder (ne serait-ce que) leurs cartes d'identité. Notamment à l'intérieur du pays, où des problèmes d'ordre technique et financier ont empêché le bon déroulement de l'opération. Les cas sont légion. A Séguela, par exemple, où il avait été annoncé la présence de 13 équipes, il n'y a qu'un seul centre qui est opérationnel, à en croire nos sources sur place dans la ville. A Didiévi, quatre villages n'ont pas vu les agents recenseurs. Quand deux autres villages de Tié-n'diékro ne savent pas à quel saint se vouer. Des cas divers sont constatés ailleurs dans les régions de la Côte d'Ivoire. C'est tout ce beau monde que l'on appelle " les oubliés de Mambé ". Et si tant est qu'aucun Ivoirien ne doit être lésé dans cette opération, la Cei se trouvera donc prise à son propre piège, si elle n'envisage pas d'accorder un délai d'au moins un mois, au reste des Ivoiriens, qui n'ont pas été pris en compte, par la faute des autorités à charge de l'indentification et de l'enrôlement. Autrement, refuser cette faveur, et opposer un niet au cri de cœur de cette frange de la population ivoirienne, en mettant totalement fin à l'opération, équivaudrait à une manœuvre voilée pour faire le lit d'une partie de la classe politique ivoirienne. Notamment le Rhdp. Qui exige que le premier tour de l'élection présidentielle se tienne dans le premier semestre de l'année 2009. Une période qui arrange bien le Pdci-Rda (parti d'où est issu le président de la Cei), qui a investi son candidat, en la personne de son président, Konan Bédié. Qui risque d'être hors de la course au pouvoir, si l'échéance présidentielle doit se tenir après le mois de mai 2009, pour âge avancé. Attention donc à ne pas faire complice.

Frimo Koukou Djipro
Koukoudf@yahoo.fr
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