x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le lundi 2 mars 2009 | Nord-Sud

Consommation : 2008, l`année de toutes les hausses

Grosse colère des ventres à Abidjan. La scène a bouleversé plus d'un. Partout dans la capitale, des ménagères révoltées, munies de casseroles vides qu'elles frappent tout en criant famine à en perdre l'haleine. Elles sont rejointes par des jeunes surexcités qui durcissent le mouvement en érigeant des barricades dans les rues. La fumée monte, de vieux pneus et divers objets sont enflammés. Il fait chaud sur les bords de la lagune Ebrié. Ce 31 mars 2008, plus d'un tiers de la population, selon certaines estimations, est descendu dans les rues pour exprimer son ras-le-bol face à la flambée anarchique des prix des denrées de première nécessité. Les manifestants, sortis spontanément, transpirent la colère et se font de plus en plus menaçants. Débordés ? Pris de panique ? Ou dans un excès de zèle, les forces de l'ordre, qui ont choisi ce jour-là de réprimer les manifestations, font un mort à Port-Bouët et des dizaines de blessés.

Cette mort en rajoute à la pression qui n'a plus cessé de monter contre le gouvernement l'obligeant dans l'immédiat à prendre des mesures conjoncturelles. Elles se résument en la, suspension des droits de douane sur plusieurs produits de première nécessité tels que l'huile, la tomate, le riz, le lait, allègement fiscal sur d'autres produits et au renforcement des mesures de lutte contre le racket… Le peuple accepte ces premiers gestes. La tension baisse.

Les ménages avaient regagné leurs foyers avec l'espoir que les remèdes de l'Etat pourront tirer vers le bas les prix sur le marché. Ils vont déchanter. L'effet d'entraînement n'a pas été au rendez-vous. Le kilo du riz déni cacha qui est passé de 250 à 350 et 400 FCFA, n'est pas redevenu le riz du pauvre. Le prix du kilo de viande est resté en moyenne entre 1.800 et 2.000 FCFA au lieu de 1.300 à 1.500 FCFA avant les manifestations contre la vie chère. Il en est de même pour le litre d'huile qui s'est retrouvé entre 850 et 1.000 FCFA contre 650 FCFA par le passé. Se sentant floués, et las d'attendre une réaction de l'Etat, en juillet 2008, les Ivoiriens rechargent. Abidjan retombe dans une vague de violences avec, en prime parmi les causes de la colère, la hausse vertigineuse des prix du carburant qui va jeter de l'huile sur le feu. De fait, suite à la flambée des cours du baril du pétrole (passé de 75 à 150 dollars US), le gouvernement a revu à la hausse le prix du carburant à la pompe. Le litre du gasoil est passé de 545 à 785 FCFA et celui de super sans plomb de 615 à 795 FCFA. Le gaz domestique, le pétrole lampant et d'autres produits pétroliers n'ont pas été épargnés. Alors que les abattements fiscaux n'avaient pas profité aux consommateurs, ces hausses sur le carburant ont pour effet immédiat un nouveau renchérissement des prix. Le front social s'embrase de nouveau. Cette fois, en plus des associations de consommateurs qui mobilisaient les femmes et les jeunes, des centrales syndicales haussent le ton. Abidjan et plusieurs villes de l'intérieur sont paralysées par des populations décidées à marquer leur exaspération face à la cherté de la vie. Le gouvernement, de nouveau pris au collet, annonce le 20 juillet , une baisse du prix du gasoil et du pétrole lampant et une réduction du «train de vie» de l'Etat, notamment en diminuant de moitié les salaires des ministres, pour répondre au «cri de détresse» de la population. Des «énormes efforts» qui vont coûter «200 milliards FCFA» à l'Etat. Insuffisance des mesures? Mauvais suivi de leur application? Mauvaise foi des opérateurs économiques (Industries, transporteurs, commerçants…) ? Toujours est-il que malgré les efforts annoncés, les choses n'évolueront pas sur les marchés où les produits ont gardé leurs niveaux de hausse. Cette flambée, devenue ainsi insolvable, intervient dans un contexte de crise dont les conséquences néfastes et diverses frappaient déjà les populations depuis quasiment 7 ans.

Cissé Cheick Ely
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ