En marge du séminaire de la chefferie traditionnelle du Zanzan, le porte-parole du Président de la République, Gervais Coulibaly, a bien voulu jeter un regard sur l`actualité du moment.
Quel regard rétrospectif jetez-vous sur ce séminaire qui vient de se terminer à Bondoukou ?
La chefferie traditionnelle est elle-même initiatrice de ce séminaire. Elle a ressenti le besoin de s`informer et de se prendre en charge sur le plan institutionnel. Nous avons vu des chefs traditionnels regarder avec un regard critique leur travail. Chercher à avoir avec le premier thème, les fondements juridiques, les fondements règlementaires de leur mission qu`ils ont comparée à la mission que la tradition leur donne. Et aujourd`hui nous avons pu voir cette mission sur un plan tout a fait spécifique. Celui de la sortie de crise : quel est le rôle que les chefs traditionnelles doivent jouer sur la sortie de crise ? A ce niveau, on a profité pour leur dire, qu`est-ce qu`ils auraient dû faire ou auraient pu faire pour nous éviter la crise. Et puis maintenant que la crise est là, qu`est-ce qu`ils peuvent faire pour qu`ensemble, nous retrouvions la cohésion sociale. Donc ce regard est un regard d`espoir, il est un regard de satisfaction, parce que quand on voit un maillon aussi essentiel que celui de la chefferie traditionnelle prendre conscience de son rôle et se poser les questions, on peut dire que l`avenir de la Côte d`Ivoire est plutôt radieux.
Concrètement, qu`attendez-vous des chefs traditionnels dans le processus de paix en cours ?
On a repris tout le processus de sortie de crise, étape par étape. Au niveau politique, les chefs doivent prendre de la hauteur. Un chef, il ne lui est pas interdit de faire de la politique. Mais il peut faire de la politique pourvu que ça ne joue pas sur sa crédibilité. Naturellement, c`est très difficile à faire. C`est pour cela que nous leur demandons de prendre un peu de hauteur.
Sur le plan économique, l`unicité des caisses, la réorganisation de l`économie au niveau national, ils ont un rôle à jouer. Ils ont un rôle à jouer dans le cadre du désarmement et de la réinsertion. Ils doivent aider les ex-combattants à se faire accepter, même dans les zones où la guerre n`est pas arrivée comme par exemple, dans une partie du Zanzan. Mais, il y a certains enfants du Zanzan qui ont fait la guerre. Mais quand ils vont revenir, il faut qu`ils puissent être acceptés dans leurs villages. C`est tout cela qu`on a demandé. Je passe sur le reste. Nous avons aussi dit aux chefs de village de ne pas favoriser l`évasion de notre production de cacao, café, de l`anacarde etc. Nous avons donc demandé que les chefs traditionnels œuvrent à faire le civisme économique, le civisme en matière de fiscalité. Parce que généralement, on sait qu`il y a des chefs traditionnels qui favorisent cela, pour des intérêts pécuniaires personnels et égoïstes. Nous avons donc attiré l`attention des chefs là-dessus. Nous avons parlé aussi de l`utilisation qu`ils devront faire de nos us et coutumes, pour recréer la cohésion sociale. En utilisant ce que nous appelons les alliances à plaisanterie. Afin de pouvoir rapprocher les différents peuples, aider les populations qui sont peut-être en froid, à se rapprocher et à réchauffer leurs relations.
Plusieurs chefs ont unis leurs voix pour souligner que leur autorité est écorchée par l`administration …
Que leurs autorités soient écorchées par l`administration. C`est une question d`application de textes. C`est une question d`homme aussi. Il n`est pas écrit quelque part que le chef traditionnel est au-dessus de l`administrateur. C`est la République d`abord. Quand quelquefois, les chefs traditionnels pensent que parce qu`ils sont autorités morales, les autorités administratives devraient se soumettre, cela crée souvent des problèmes. Si vous prenez une décision et que cette décision est complètement illégale, l`administrateur doit la dénoncer. Si votre décision est conflictuelle, mais il est certain que celui qui est chargé de l`ordre public doit dénoncer cette décision-là. Et si cela joue sur leur autorité, dommage. Mais nous pensons que si le chef lui-même applique correctement la coutume, c`est-à-dire que le chef ne prend pas de décision, seul et qu`il travaille de manière solidaire, il n`y aura jamais ce genre de problème. Sauf pour des questions de personne. Et là, pour ces questions, je n`y peux rien. Même en tout lieu, il y a des questions de personne.
Pourquoi, selon vous, la solution de sortie de crise optée par les belligérants ivoiriens est la plus longue et la plus coûteuse ?
C`est évident. On fait la guerre. On se lève. On achète des armes. On se tire dessus, l`affaire est réglée. Vous êtes d`accord ? Mais quand vous décidez de discuter, on avance, on recule, on piétine, on tourne en rond. Mais ça, c`est la solution la plus longue. C`est tellement évident que ça ne parait même pas d`à propos. Si vous décidez de vous battre, si on décide de se battre, on va se tuer. De toutes les façons, à un moment donné, on aura terminé. Il n`y aura plus personne pour se battre, on aura fini. Mais quand vous avez décidé d`aller à la négociation, vous avez vu déjà un peu le temps qu`a pris la négociation de l’accord politique de Ouagadougou. A la mise en œuvre, on se rend compte qu`il faut avancer, corriger ici. Et là, on agit sur les populations, sur la volonté des populations. On essaie de faire la réconciliation etc. c`est lent, c`est long et c`est coûteux, je le répète.
Je voudrais donc lancer cet appel. Il faut que chaque ivoirien travaille pour que nous sortions de cette crise dans laquelle nous sommes. Que chacun accepte de laisser un peu de lui. On ne peut pas décider de sortir de cette crise, par la voie de la négociation, en disant qu`on ne veut rien y perdre. On a bien vu ce que le Président de la République a accepté de perdre comme honneur, comme poste même. Il a accepté, lui qui a été élu, de lâcher un certain nombre de choses. Que chaque ivoirien accepte cela pour qu`on sorte de la crise et qu`on aille à la paix. Pour qu`on puisse reprendre notre développement là où on l`a laissé.
Pascal Assibondry
Depuis Bondoukou
Quel regard rétrospectif jetez-vous sur ce séminaire qui vient de se terminer à Bondoukou ?
La chefferie traditionnelle est elle-même initiatrice de ce séminaire. Elle a ressenti le besoin de s`informer et de se prendre en charge sur le plan institutionnel. Nous avons vu des chefs traditionnels regarder avec un regard critique leur travail. Chercher à avoir avec le premier thème, les fondements juridiques, les fondements règlementaires de leur mission qu`ils ont comparée à la mission que la tradition leur donne. Et aujourd`hui nous avons pu voir cette mission sur un plan tout a fait spécifique. Celui de la sortie de crise : quel est le rôle que les chefs traditionnelles doivent jouer sur la sortie de crise ? A ce niveau, on a profité pour leur dire, qu`est-ce qu`ils auraient dû faire ou auraient pu faire pour nous éviter la crise. Et puis maintenant que la crise est là, qu`est-ce qu`ils peuvent faire pour qu`ensemble, nous retrouvions la cohésion sociale. Donc ce regard est un regard d`espoir, il est un regard de satisfaction, parce que quand on voit un maillon aussi essentiel que celui de la chefferie traditionnelle prendre conscience de son rôle et se poser les questions, on peut dire que l`avenir de la Côte d`Ivoire est plutôt radieux.
Concrètement, qu`attendez-vous des chefs traditionnels dans le processus de paix en cours ?
On a repris tout le processus de sortie de crise, étape par étape. Au niveau politique, les chefs doivent prendre de la hauteur. Un chef, il ne lui est pas interdit de faire de la politique. Mais il peut faire de la politique pourvu que ça ne joue pas sur sa crédibilité. Naturellement, c`est très difficile à faire. C`est pour cela que nous leur demandons de prendre un peu de hauteur.
Sur le plan économique, l`unicité des caisses, la réorganisation de l`économie au niveau national, ils ont un rôle à jouer. Ils ont un rôle à jouer dans le cadre du désarmement et de la réinsertion. Ils doivent aider les ex-combattants à se faire accepter, même dans les zones où la guerre n`est pas arrivée comme par exemple, dans une partie du Zanzan. Mais, il y a certains enfants du Zanzan qui ont fait la guerre. Mais quand ils vont revenir, il faut qu`ils puissent être acceptés dans leurs villages. C`est tout cela qu`on a demandé. Je passe sur le reste. Nous avons aussi dit aux chefs de village de ne pas favoriser l`évasion de notre production de cacao, café, de l`anacarde etc. Nous avons donc demandé que les chefs traditionnels œuvrent à faire le civisme économique, le civisme en matière de fiscalité. Parce que généralement, on sait qu`il y a des chefs traditionnels qui favorisent cela, pour des intérêts pécuniaires personnels et égoïstes. Nous avons donc attiré l`attention des chefs là-dessus. Nous avons parlé aussi de l`utilisation qu`ils devront faire de nos us et coutumes, pour recréer la cohésion sociale. En utilisant ce que nous appelons les alliances à plaisanterie. Afin de pouvoir rapprocher les différents peuples, aider les populations qui sont peut-être en froid, à se rapprocher et à réchauffer leurs relations.
Plusieurs chefs ont unis leurs voix pour souligner que leur autorité est écorchée par l`administration …
Que leurs autorités soient écorchées par l`administration. C`est une question d`application de textes. C`est une question d`homme aussi. Il n`est pas écrit quelque part que le chef traditionnel est au-dessus de l`administrateur. C`est la République d`abord. Quand quelquefois, les chefs traditionnels pensent que parce qu`ils sont autorités morales, les autorités administratives devraient se soumettre, cela crée souvent des problèmes. Si vous prenez une décision et que cette décision est complètement illégale, l`administrateur doit la dénoncer. Si votre décision est conflictuelle, mais il est certain que celui qui est chargé de l`ordre public doit dénoncer cette décision-là. Et si cela joue sur leur autorité, dommage. Mais nous pensons que si le chef lui-même applique correctement la coutume, c`est-à-dire que le chef ne prend pas de décision, seul et qu`il travaille de manière solidaire, il n`y aura jamais ce genre de problème. Sauf pour des questions de personne. Et là, pour ces questions, je n`y peux rien. Même en tout lieu, il y a des questions de personne.
Pourquoi, selon vous, la solution de sortie de crise optée par les belligérants ivoiriens est la plus longue et la plus coûteuse ?
C`est évident. On fait la guerre. On se lève. On achète des armes. On se tire dessus, l`affaire est réglée. Vous êtes d`accord ? Mais quand vous décidez de discuter, on avance, on recule, on piétine, on tourne en rond. Mais ça, c`est la solution la plus longue. C`est tellement évident que ça ne parait même pas d`à propos. Si vous décidez de vous battre, si on décide de se battre, on va se tuer. De toutes les façons, à un moment donné, on aura terminé. Il n`y aura plus personne pour se battre, on aura fini. Mais quand vous avez décidé d`aller à la négociation, vous avez vu déjà un peu le temps qu`a pris la négociation de l’accord politique de Ouagadougou. A la mise en œuvre, on se rend compte qu`il faut avancer, corriger ici. Et là, on agit sur les populations, sur la volonté des populations. On essaie de faire la réconciliation etc. c`est lent, c`est long et c`est coûteux, je le répète.
Je voudrais donc lancer cet appel. Il faut que chaque ivoirien travaille pour que nous sortions de cette crise dans laquelle nous sommes. Que chacun accepte de laisser un peu de lui. On ne peut pas décider de sortir de cette crise, par la voie de la négociation, en disant qu`on ne veut rien y perdre. On a bien vu ce que le Président de la République a accepté de perdre comme honneur, comme poste même. Il a accepté, lui qui a été élu, de lâcher un certain nombre de choses. Que chaque ivoirien accepte cela pour qu`on sorte de la crise et qu`on aille à la paix. Pour qu`on puisse reprendre notre développement là où on l`a laissé.
Pascal Assibondry
Depuis Bondoukou