A l’Institut national de la statistique, les travailleurs (du siège et de l’identification) et la Direction générale ne sont plus en odeur de sainteté. Les premiers promettent des jours sombres à l’Institut.
Il se passe des choses pas très nettes au sein de l’Institut national de la statistique (Ins). Cette structure technique qui joue un rôle de premier choix dans la conduite des opérations d’identification et de recensement électoral menace d’imploser sous des fortes tensions internes, provoquées par la gestion fortement décriée du Directeur général, Meleu Mathieu. Les travailleurs qui accumulent plusieurs mois d’arriérés de primes ont été surpris jeudi dernier de lire dans un journal de la place que leur premier responsable a fait un trou d’un milliard Fcfa dans les comptes. «Meleu Mathieu est sur le départ à la suite d’un constat de manquement grave, dans la gestion des fonds destinés à l’opération d’identification et de recensement de la population dans le cadre de la sortie de crise en Côte d’Ivoire», avait écrit l’Intelligent d’Abidjan dans son édition du jeudi 26 février. Avant de préciser : «Les chiffres actuels, avoisineraient le milliard». La grogne a aussitôt gagné les rangs des travailleurs. Ceux-ci, étaient déjà très remontés contre le fait que jusque-là, les salaires de février n’avaient pas été versés. Convaincus donc, que leur patron n’est pas exempt de tout reproche, certains d’entre eux sont allés jusqu’à proposer une grève générale (au siège comme sur le terrain de l’identification) et illimitée qui leur permettrait, disent-ils d’obliger les hautes autorités à intervenir. Informé de ce projet, Meleu Mathieu a voulu étouffer la fronde, en invitant tous les responsables syndicaux et quelques uns de leurs collaborateurs à une rencontre d’échanges qui s’est effectivement déroulée hier, de 10h à 12h 30 dans les locaux de l’Ins à la Tour C au Plateau. Selon des sources qui y ont pris part, Meleu, qui avait à ses côtés son secrétaire général a indiqué qu’il s’agit pour lui de «démentir» ce qu’il qualifie de «rumeur» contenue dans l’Intelligent d’Abidjan et de situer les travailleurs sur la situation de la trésorerie de l’institut. D’abord sur l’affaire du détournement. Meleu a juré la main sur le cœur devant ses employés qu’il n’a pas touché à l’argent. «Il a démenti les informations contenues dans la presse de façon assez curieuse. En fait, il a reconnu qu’il y a effectivement un trou d’un milliard au niveau des comptes de la Rle (Révision des listes électorales). Mais, il dit qu’il ne s’agit pas d’un détournement de fonds. Qu’il s’agit tout simplement d’un problème d’écriture. Et que les commissaires aux comptes sont à pied d’œuvre actuellement avec le comptable pour résoudre le problème qui a abouti à cela. Nous étions estomaqués et inquiets à la fois de savoir que pour une structure aussi importante, l’on pouvait commettre des erreurs sur une somme aussi importante», s’est offusqué un participant à la rencontre. Abordant, ensuite, le chapitre des salaires, le Directeur général de l’Ins a présenté une pilule que ses ouailles ont eu du mal à avaler. «On pensait sortir de là rassurés. Mais, c’est le contraire. C’est chaud actuellement ici ! Le Directeur général nous a clairement dit qu’il n’est pas certain que les salaires de février puissent être payés à cause des tensions de trésorerie. Cela a provoqué une forte tension. Les syndicats préparent la riposte. Nous souffrions déjà de 6 mois d’arriérés de primes. Et voilà qu’on nous dit que le salaire de février est hypothéqué. L’Ins n’était parvenu à nous payer que 50% des salaires pour la gratification de décembre. Meleu avait promis que le reliquat suivrait. Mais, l’on n’en parle même plus. Trop c’est trop !», a tonné un syndicaliste. De fait, confient nos sources, l’Ins n’est pas seulement défaillant au niveau des salaires. «C’est tout le processus de la Rle qui est menacé par les manquements de la structure», soulignent-elles. En effet, le système Abys qui devrait lui permettre d’authentifier les listes électorales n’est toujours pas acquis. En 2005, explique-t-on, ce logiciel qui permet de confronter les données pour détecter les doublons à travers les iris des yeux avait servi pour préparer les élections. «En 2005, la non fiabilité du système avait été clairement mise à nu. Lors des séances d’essai, l’on a introduit expressément des doublons en essayant de les détecter avec Abys sans succès. Les essais se sont déroulés devant l’ancien secrétaire général qui était tout troublé. C’était à deux jours d’une rencontre que nous devrions avoir avec la direction d’un parti de l’opposition à qui l’on devrait présenter le mécanisme. Il faut de l’argent pour en acquérir un nouveau. Mais, jusque-là, rien n’a été fait pour corriger le problème. On peut donc dire qu’il n’y a pas de système Abys. Et c’est inquiétant !», a expliqué ce cadre de l’Ins. Il ressort également que l’institut demeure «le bras mort» de l’opération d’enrôlement, où il a toujours été en retard dans le déploiement de ses équipes essentiellement pour cause de problèmes financiers. «La semaine dernière Meleu a envoyé des émissaires vers les agents pour leur dire qu’il n’y a pas d’argent et qu’il leur demande de bien vouloir continuer à travailler. Qu’il les paiera dès qu’il y aurait une entrée d’argent», ont confié nos sources qui s’inquiètent face à la récurrence des problèmes d’argent qui minent l’Ins et menacent l’opération, surtout à l’étranger.
Djama Stanislas
Il se passe des choses pas très nettes au sein de l’Institut national de la statistique (Ins). Cette structure technique qui joue un rôle de premier choix dans la conduite des opérations d’identification et de recensement électoral menace d’imploser sous des fortes tensions internes, provoquées par la gestion fortement décriée du Directeur général, Meleu Mathieu. Les travailleurs qui accumulent plusieurs mois d’arriérés de primes ont été surpris jeudi dernier de lire dans un journal de la place que leur premier responsable a fait un trou d’un milliard Fcfa dans les comptes. «Meleu Mathieu est sur le départ à la suite d’un constat de manquement grave, dans la gestion des fonds destinés à l’opération d’identification et de recensement de la population dans le cadre de la sortie de crise en Côte d’Ivoire», avait écrit l’Intelligent d’Abidjan dans son édition du jeudi 26 février. Avant de préciser : «Les chiffres actuels, avoisineraient le milliard». La grogne a aussitôt gagné les rangs des travailleurs. Ceux-ci, étaient déjà très remontés contre le fait que jusque-là, les salaires de février n’avaient pas été versés. Convaincus donc, que leur patron n’est pas exempt de tout reproche, certains d’entre eux sont allés jusqu’à proposer une grève générale (au siège comme sur le terrain de l’identification) et illimitée qui leur permettrait, disent-ils d’obliger les hautes autorités à intervenir. Informé de ce projet, Meleu Mathieu a voulu étouffer la fronde, en invitant tous les responsables syndicaux et quelques uns de leurs collaborateurs à une rencontre d’échanges qui s’est effectivement déroulée hier, de 10h à 12h 30 dans les locaux de l’Ins à la Tour C au Plateau. Selon des sources qui y ont pris part, Meleu, qui avait à ses côtés son secrétaire général a indiqué qu’il s’agit pour lui de «démentir» ce qu’il qualifie de «rumeur» contenue dans l’Intelligent d’Abidjan et de situer les travailleurs sur la situation de la trésorerie de l’institut. D’abord sur l’affaire du détournement. Meleu a juré la main sur le cœur devant ses employés qu’il n’a pas touché à l’argent. «Il a démenti les informations contenues dans la presse de façon assez curieuse. En fait, il a reconnu qu’il y a effectivement un trou d’un milliard au niveau des comptes de la Rle (Révision des listes électorales). Mais, il dit qu’il ne s’agit pas d’un détournement de fonds. Qu’il s’agit tout simplement d’un problème d’écriture. Et que les commissaires aux comptes sont à pied d’œuvre actuellement avec le comptable pour résoudre le problème qui a abouti à cela. Nous étions estomaqués et inquiets à la fois de savoir que pour une structure aussi importante, l’on pouvait commettre des erreurs sur une somme aussi importante», s’est offusqué un participant à la rencontre. Abordant, ensuite, le chapitre des salaires, le Directeur général de l’Ins a présenté une pilule que ses ouailles ont eu du mal à avaler. «On pensait sortir de là rassurés. Mais, c’est le contraire. C’est chaud actuellement ici ! Le Directeur général nous a clairement dit qu’il n’est pas certain que les salaires de février puissent être payés à cause des tensions de trésorerie. Cela a provoqué une forte tension. Les syndicats préparent la riposte. Nous souffrions déjà de 6 mois d’arriérés de primes. Et voilà qu’on nous dit que le salaire de février est hypothéqué. L’Ins n’était parvenu à nous payer que 50% des salaires pour la gratification de décembre. Meleu avait promis que le reliquat suivrait. Mais, l’on n’en parle même plus. Trop c’est trop !», a tonné un syndicaliste. De fait, confient nos sources, l’Ins n’est pas seulement défaillant au niveau des salaires. «C’est tout le processus de la Rle qui est menacé par les manquements de la structure», soulignent-elles. En effet, le système Abys qui devrait lui permettre d’authentifier les listes électorales n’est toujours pas acquis. En 2005, explique-t-on, ce logiciel qui permet de confronter les données pour détecter les doublons à travers les iris des yeux avait servi pour préparer les élections. «En 2005, la non fiabilité du système avait été clairement mise à nu. Lors des séances d’essai, l’on a introduit expressément des doublons en essayant de les détecter avec Abys sans succès. Les essais se sont déroulés devant l’ancien secrétaire général qui était tout troublé. C’était à deux jours d’une rencontre que nous devrions avoir avec la direction d’un parti de l’opposition à qui l’on devrait présenter le mécanisme. Il faut de l’argent pour en acquérir un nouveau. Mais, jusque-là, rien n’a été fait pour corriger le problème. On peut donc dire qu’il n’y a pas de système Abys. Et c’est inquiétant !», a expliqué ce cadre de l’Ins. Il ressort également que l’institut demeure «le bras mort» de l’opération d’enrôlement, où il a toujours été en retard dans le déploiement de ses équipes essentiellement pour cause de problèmes financiers. «La semaine dernière Meleu a envoyé des émissaires vers les agents pour leur dire qu’il n’y a pas d’argent et qu’il leur demande de bien vouloir continuer à travailler. Qu’il les paiera dès qu’il y aurait une entrée d’argent», ont confié nos sources qui s’inquiètent face à la récurrence des problèmes d’argent qui minent l’Ins et menacent l’opération, surtout à l’étranger.
Djama Stanislas