On a beau chasser le naturel, il revient toujours au galop. Cette maxime continue de faire son petit bonhomme de chemin dans la filière café-cacao. En instaurant un comité provisoire de gestion de cette filière, qui lui, chapeaute les administrations provisoires installées, l’Etat veut changer certaines pratiques comme l’exigent les bailleurs de fonds. Mais jusqu’à ce jour, la mayonnaise ne prend pas. Et les dépenses faramineuses profitant à certaines personnes continuent d’avoir pignon sur rue. Et les cas sont légion. Il est alors est important que nous nous attardions sur ce qui vient de se passer au Fdpcc (Fonds de développement et de promotion des activités producteurs du café et du cacao). Ce, sous la coupe de l’administrateur provisoire, Prosper Atsé, nommé en septembre 2008 à la tête de cette structure. En effet, à l’initiative du Fdpcc qu’il dirige, M. Atsé a décidé d’organiser un séminaire sur le traitement du verger cacaoyer ivoirien. Acte louable. Mais là où il y a anguille sous roche, c’est le changement du lieu de la rencontre. Si le séminaire a eu lieu les 05 et 06 février, le lieu a, en définitive été changé. Initialement prévu à Bassam, c’est finalement à Adzopé, précisément à Sekedes hôtel que plus de 150 personnes se sont retrouvées. Venues de toutes les régions productrices de cacao et du Ghana, les délégations ont posé leurs valises à Adzopé. Ce réceptif hôtelier n’est autre que la propriété de M. Atsé, l’actuel administrateur provisoire du Fdpcc. Les séminaristes ont dû parcourir des distances supplémentaires pour se retrouver à Adzopé. Les Ghanéens ont même fait les frais de ce long parcours, tout comme la quasi-totalité des producteurs ivoiriens. Certains parmi eux sont arrivés extenués à ce séminaire se demandant à leur arrivée, pourquoi ce changement de destination. Ils ont fini par comprendre que cette opération devait permettre à l’hôtel Sekédes et à son propriétaire d’empocher le pactole des prestations fournies. Il est important que M. Atsé explique officiellement au comité de gestion ce qui l’a poussé à se retrouver à Adzopé, dans son hôtel. Car le comité de gestion de la filière café-cacao dont il est administrateur joue sa crédibilité. Faut-il le rappeler, M. M. Atsé Prosper, militant du Fpi et proche du ministre Bohoun Bouabré, est également Directeur général de l`Audit Contrôle et Expertise (ACE). Un audit dont les résultats sont attendus, a justement été commandité sur cette société, dans le cadre de la gestion de redevances au titre du pesage et du contrôle qualité qui est 2 Fcfa/kg exporté.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA