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Politique Publié le samedi 7 mars 2009 | Le Patriote

Affaire «Sarkozy est fatigué de Gbagbo» - Le FPI fait des amalgames

La trouille. C’est ce sentiment qui s’est emparé des refondateurs à la lecture de l’article consacré à la Côte d’Ivoire par Jeune Afrique dans sa dernière parution. L’hebdomadaire panafricain a fait état de «l’agacement» du président français, Nicolas Sarkozy vis-à-vis de son homologue ivoirien Laurent Gbagbo, qui rechigne à organiser des élections. Pis, notre confrère a révélé que Sarkozy a «son cœur avec Ouattara, sa raison avec Bédié et ses intérêts avec Gbagbo». Cela a suffi pour que le porte-voix de la Refondation tombe à bras raccourcis sur votre quotidien préféré qui n’a fait que relayer l’information de Jeune Afrique. Nous pouvons parier que si l’hebdomadaire panafricain s’était arrêté à Gbagbo et Bédié, «Notre Voie» n’aurait pas eu une telle réaction dans sa parution d’hier. Le bout de phrase qui a fait monter l’adrénaline chez les refondateurs est le suivant : «Sarkozy, son cœur penche pour Ouattara». Les frontistes se rendent compte à travers ce bout de phrase de ce que malgré les opérations de charme avec l’appui des lobbies, l’image de leur leader ne s’est guère améliorée chez son homologue français. Ne pouvant l’attaquer de front, ils font diversion en disant que «la popularité dont il jouit au sein du peuple de son pays, suffit au bonheur du chef de l’Etat ivoirien». Vous avez bien lu : popularité de Gbagbo. Comme si le silence du peuple ivoirien affamé, désabusé qui rumine sa colère en sourdine était une caution à sa politique. Le silence n’est-il pas une autre forme de désapprobation? A vrai dire, nous convenons avec le philosophe que «mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde». Le FPI est tout simplement pris de panique et essaie de rassurer ses militants par de fausses certitudes. Laurent Gbagbo de 1990 n’est pas celui de 2009. De l’opposant indécrottable, défenseur des droits des travailleurs par un soutien sans faille aux mouvements syndicaux, de la bonne gouvernance, l’on est passé au chef de l’Etat dont le régime a enregistré des scandales sans précédent, même au palais. Beaucoup d’eau aura donc coulé sous le pont de la refondation qui a plus que déçu ses partisans.
Les marches pacifiques sont interdites à l’opposition depuis son avènement à la tête du pays. La caporalisation des médias d’Etat s’est accentuée sous son régime. L’école ivoirienne est délabrée sous le régime des enseignants. Le FPI se ridiculise davantage lorsque son porte-voix affirme que «il est révoltant qu’à l’époque qui est la nôtre, il y ait encore des Africains qui sont nostalgiques de la colonisation». Purs amalgames. A Adjamé, on dirait «Où est le rapport?» Au FPI, on pense qu’avoir des relations privilégiées avec les dirigeants de l’ancienne métropole, c’est être nostalgique de la colonisation. Et pourtant, un laconique entretien téléphonique, au lendemain de la flamme de la paix en 2007, entre Sarkozy et le leader de la refondation, a été abondamment médiatisé. On se demande alors, c’était à quelle fin?
Ibrahima B. Kamagaté
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