Dans un courrier, dont nous avons pu avoir copie, et adressé, le jeudi 5 mars 2009, à M. Marc Rennard, président du Conseil d’Administration de Orange-Côte d’Ivoire et Directeur Exécutif de AMEA (Orange Afrique et Moyen Orient), les délégués du Personnel de Orange-CI exigent au patronat, la révocation du Directeur général de Orange-CI, M. Jean-Jacques Pins ainsi que celle du Directeur commercial, M. Charles Gueret et du Directeur financier par intérim, M. François Couturier. Les travailleurs les accusent d’avoir dégradé, par “leur comportement partisan, autoritaire, hautain et méprisant à l’égard des agents”, le climat socioprofessionnel au sein de l’entreprise. A l’endroit du DG, les travailleurs lui reprochent de façon spécifique « d’avoir détérioré l’image de marque de notre Entreprise aussi bien vis-à-vis des autorités politiques et administratives de la Côte d’Ivoire que des différents cercles d’influence de notre pays. A chaque fois qu’on parle de notre Entreprise à nos proches, nous entendons systématiquement des remarques négatives sur notre Directeur général. Il n’a aucun respect et aucune considération pour notre pays, ses lois et ses habitants », écrivent-ils. Avant de donner un exemple de l’attitude de défiance du DG de Orange-CI à l’égard des autorités ivoiriens : “Il a autorisé qu’un de ses directeurs insulte devant le régulateur (ATCI, ndlr) et les opérateurs de Côte d’Ivoire, le Président de la République. Il n’a pas eu en plus le courage de sanctionner ce collaborateur. Il a eu un comportement irrespectueux et irrévérencieux envers notre ministre de tutelle qui a eu la gentillesse et la bonté de le décorer. Il a promis de donner une prime au personnel en présence du ministre des NTIC, le vendredi et dès le lundi, il a renié sa parole et sa promesse sans se justifier et sans présenter des excuses au personnel”. Les agents précisent également que M. De Pins a cassé le dynamisme de distribution de Orange-CI en prenant des décisions importantes et structurantes pour leur business sans analyse et sans réflexion. Cela a conduit certains revendeurs à boycotter les produits Orange-CI et à faire des campagnes de dénigrement envers cette compagnie de téléphonie mobile. “Cet état de fait a fait chuter notre chiffre d’affaires et aa dégradé notre image de marque”, soulignent-ils. “L’actuel Directeur général n’est plus l’homme de la situation. Il faut le faire partir au plus vite. Monsieur le Président du Conseil d’Administration, le personnel de Orange-CI ne veut plus travailler avec Jean-Jacques de Pins. Nous lançons dès à présent un mot d’ordre de grève pour signifier que nous ne travaillerons plus avec lui. Nous prendrons dès à présent toutes les mesures utiles et nécessaires afin qu’il ne puisse plus accéder aux locaux de Orange-CI. Toutes les décisions qu’il prendra seront désormais nulles et non avenues. Nous ne le respecterons plus. Sa sécurité ne sera plus garantie à chaque fois qu’il mettra les pieds dans notre entreprise quel qu’en soit le lieu. Nous ne voulons plus le voir. Il faut qu’il parte au plus vite”, menace le personnel dans son courrier. La crise entre la direction de Orange-CI et les travailleurs date de novembre 2008. Les agents avaient déposé un mot d’ordre de grève qu’ils ont, par la suite, retiré suite à des négociations avec le patronat. La direction d’Orange-CI avait promis de rencontrer le personnel en janvier 2009 après analyse des revendications qui portaient sur les conditions de vie et travail des agents. Ce qui ne fut pas fait. La tension est donc montée d’un cran entre la direction et les agents. Face à cette situation, la direction a promis, de nouveau, de rencontrer les travailleurs, le mercredi 4 mars 2009, avec de nouvelles propositions. Au terme d’échanges, du 2 au 4 mars 2009, avec les autres membres du personnel, les délégués du personnel ont constaté qu’il y a une perte de confiance entre le Directeur général et les travailleurs. D’où sa tête qu’ils réclament.
Didier Depry didierdepri@yahoo.fr
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