Après moult péripéties à La Mecque et à Djedda, les derniers pèlerins ivoiriens ont regagné Abidjan fin décembre. Plus de deux mois après, le Conseil supérieur des imams(Cosim) s`étonne de ce qu`aucun bilan n`ait été présenté par le gouvernement, principal organisateur. Il s`est exprimé hier par la voix de son secrétaire à l`information. Pour l`imam Sékou Sylla, ce silence est d`autant plus inquiétant que 17 tonnes de bagages sont encore attendues par les voyageurs, sans que la compagnie Air Ivoire, dit-il, ne fournisse la moindre explication. 39.000Fcfa ont été prélevés chez chaque pèlerin pour des valises uniformisées. « Nous n`avons jamais vu ces valises et l`argent n`a pas été remboursé », affirme le guide tout en indiquant que la somme des prélèvements s`élève à plus de 45.000.000F pour les 3000 pèlerins. Il révèle par ailleurs que les frais de transport terrestre Djedda-Médine qui devaient être restitués à certains pèlerins ayant fait ce trajet en avion, sont toujours attendus. Il y a surtout la question cruciale du changement de calendrier à l`origine de la perturbation des vols retour. Sans avoir entendu les explications du ministère de l`Intérieur sur toutes ces préoccupations, le Cosim ne cache pas sa surprise devant la convocation d`une rencontre sur le hadj ce mercredi, au palais présidentiel. Le clergé musulman craint que cette réunion solennelle présidée par le chef de l`Etat ne touche pas les questions de fond. En lieu et place d`un survol des causes réelles de la mésaventure des pèlerins, les imams appellent la tutelle à tenir une rencontre de vérité. Ils entendent dans les prochaines semaines remettre au Premier ministre, puis au chef de l`Etat les résultats du séminaire qu`ils organisent les 21 et 22 mars, à l`intention des principales composantes de la communauté islamique et des partenaires du hadj ,sur la problématique de ce voyage en Côte d`Ivoire. Déjà, le Cosim a recueilli les propositions des associations musulmanes et des fidèles.
Cissé Sindou
Cissé Sindou