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Showbizz Publié le jeudi 12 mars 2009 | Le Patriote

Procès Billy Billy- Burida - Quand les intérêts des parties contraignent au dialogue

Affaire désormais classée. Le scabreux conflit opposant l’artiste Yao Billy Serges alias Billy Billy au Bureau Ivoirien du Droit d’Auteur (BURIDA) a été enterré récemment dans les locaux de la maison du droit d’auteur aux Deux Plateaux- Cocody. Le dialogue a enfin
triomphé du marathon judiciaire dans lequel les deux parties s’empêtraient. Cela, suite à la déchéance de l’artiste de ses prix de "Révélation de l’année 2008" et "meilleur artiste Hip Hop Rap" lors de la dernière cérémonie "Haut de gamme". Non content de cet acte, l’artiste et son avocat intentent et gagnent, en première instance, le procès contre le Burida représenté par son Administrateur provisoire, Gérard Armand Obou.
Pour parvenir au règlement à l’amiable de ce différend, de l’avis de tous ceux qui ont suivi, de bout en bout cette affaire, chaque partie a soupesé ses intérêts, qui pourraient être menacés par un imbroglio juridique. Là-dessus, les sources proches du staff de Billy Billy sont formelles : «Nous nous sommes référés à la justice et elle a tranché. Si la justice a tranché, il n’y a plus de débat ! Nous sommes allés à la négociation, bien sûr, en tenant compte du verdict du procès qui nous donne gagnant. Mais, comme c’est un règlement à l’amiable, il y a des non dits. De commun accord, les conseils des deux parties ont décidé que les clauses de l’arrangement restent strictement dans l’anonymat». En outre, de l’avis des mêmes sources, une chose est de gagner le procès contre le Burida, la seule maison de droit d’auteur en Côte d’Ivoire, mais et après ? Billy Billy qui est à son tout premier album "Nouvelles du pays", sorti seulement en 2008, suite à son sacre au concours musical " Nescafé African Revelation", ne veut pas briser cette carrière encore dans la fleur de l’âge. Car, persister dans des démêlées juridiques avec le Burida, suppose qu’il se met à dos aussi tous les partenaires de cette structure que sont la RTI. Avec ce média, les œuvres de l’artiste pourraient êtres frappées d’une censure qui, au finish, le mettrait sous l’éteignoir. Il en est de même pour KOZ, sponsor officiel de "Haut de gamme 2008". Si Billy Billy traîne le Burida devant les tribunaux, il va sans dire que cette entreprise citoyenne, qui investit beaucoup de ressources dans la Culture, depuis sa création, en portant à bout de bras les activités des artistes ivoiriens n’est pas en reste. Entre autres actions de cette entreprise : le sponsoring de Variétoscope, l’une des émissions phares des vacances, "Haut de gamme" et plusieurs festivals et concerts. Pour les raisons ci-dessus évoquées et bien d’autres, Billy Billy n’a pas voulu se "griller", quand bien même le procès peut lui permettre d’empocher quelques millions de francs CFA. Mais, pour l’enfant de Wassakara", pour ne pas faire une carrière de feu de paille, mieux vaut saisir la main de conciliation tendue par Armand Obou. Tout cela, avec l’accord de Jean- Marc Guirandou, producteur de l’artiste.

Mieux vaut une carrière pérenne que des liasses éphémères

Du côté du Burida, l’Administrateur provisoire pariait, sûrement gros, sur l’issue du procès intenté par Billy Billy contre lui et son institution. Mais, avec le verdict, en première instance, donnant l’artiste vainqueur, Gérard Armand Obou s’est rendu aussi à l’évidence que mieux vaut trouver une issue arrangée qu’un marathon juridique. Avec la déchéance de l’artiste de ses prix, Billy Billy perdait la somme de deux millions de Francs CFA et les trophées au profit de "Garba 50" et Guy Christ Israël. Alors, pour M. Obou, il est beaucoup plus simple de rétrocéder les deux millions à l’artiste que de s’engluer dans un contentieux juridique qui, au bas mot, lui vaudrait de débourser cinq à dix millions de francs CFA. Là-dessus, un juriste est clair: « Pour ne serait-ce que, ouvrir un dossier dans un cabinet d’avocat portant sur une affaire civile, c’est au moins cent cinquante mille Francs. Mais, si c’est un avocat ou un cabinet de renommée, ce n’est pas moins de cinq cent mille francs qui sont mis dans la cagnotte. Au-delà de cela, les frais d’avocat et autres pécules pourront coûter la rondelette somme de dix à quinze millions », rapporte-t-il. Tout cela mis dans la balance, Armand Obou a donc jugé bon d’accepter de vider le contentieux "à l’africaine" avec Billy Billy. Il s’est même réjoui du dénouement de cette affaire : « Le BURIDA qui œuvre pour l’éclosion des talents n’a nullement l’intention de gêner la jeune carrière de Billy Billy. En présentant ses excuses à la nation, il fait preuve de sagesse, car être en conflit avec la RTI, KOZ, le Burida cela peut paraître juste, mais pas approprié pour la suite de sa carrière », a dit M. Obou, en se réjouissant de l’alliance du Droit et de la tradition pour le règlement de ce litige.
Ainsi donc, Valen Guédé, ancien PCA du Burida et l’artiste Luckson Padaud qui fait office de " père spirituel" de Billy Billy à qui il a cédé tous les droits d’exploitation de ses œuvres, ont été commis pour la médiation. Et Valen Guédé de confirmer que les conciliabules ont été menés en toute franchise entre les deux parties. « C’était un incident malheureux à dépasser. Plus de conflit entre Billy Billy et le Burida. Une campagne va être menée à la télé pour la reprise de la diffusion des œuvres de l’artiste», a-t-il informé en relatant les pourparlers qui ont amené Jean-Marc Guirandou et son poulain à la table de conciliation.

La crainte d’avoir le gotha des mécènes et autres opérateurs culturels ivoiriens à dos, Billy Billy a décidé de sortir du débat juridique, quand bien même le procès est en sa faveur. Quand au Burida, mieux vaut trouver un terrain d’entente que d’engloutir plusieurs millions, là où deux seulement sont nécessaires pour vider le contentieux. Dans tous les cas, le dialogue a triomphé. Tant mieux. Jean- Antoine Doudou
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