« Une femme pas comme les autres » est le film de Abdoulaye
Dao projeté à la 21è édition du Fespaco qui tient le public dans une dynamique jusqu’à la fin. Prix de la meilleure œuvre de fiction TV Vidéo au Fespaco, le film a remporté des prix spéciaux. A la veille de la clôture du rendez-vous cinématographique, le vendredi 6 mars, le réalisateur s’est confié à l’IA après la dernière projection en salle.
« Une femme pas comme les autres » est le titre de votre œuvre de fiction qui présente une femme Nina (Georgette Paré) qui veut épouser deux hommes. Est-ce le monde à l’envers ?
C’est peut6être le contraire. Moi, je dirai le monde à l’endroit (rires). Comme dirait la comédienne dans le film : le monde va mal. Pourquoi on n’essaierait pas de renverser pour voir si le monde va mieux. C’est rigolant. Oui, les hommes verront à l’inverse. Mais les femmes, peut-être, verront ça à l’endroit. Donc voici mon point de vue.
‘’Une femme qui veut épouser deux hommes’’ est une situation qu’on ne vit pas dans nos sociétés. Devrait-on le voir comme un avertissement donné par le réalisateur ou juste une fiction ?
Avertissement, je dirai non ! C’est peut-être, un peu trop fort. Mais, je dirai juste porter un point de vue sur la société, sur les rapports entre hommes, sur l’amour, sur la haine, la vengeance, etc. C’est partager un point de vue pour que chacun se regarde. C’est comme un miroir où chacun se regarde et si tu trouves une dent plus longue que l’autre tu peux, peut-être, la tailler pour que ça se normalise. C’est une peinture sociale que je fais sans aucune prétention de donner une leçon à qui que ce soit. C’est juste poser des problèmes en rigolant. Moi, j’aime bien traiter les choses dans l’humour. C’est ma façon de voir les choses. Je n’aime pas trop faire un cinéma militant. Un peu à la C… J’aime plutôt que ce soit un reflet de la société.
Qu’est-ce qui vous a inspiré cette peinture pour produire ce film pas militant ?
Disons que le scénariste, Guy Désiré Yaméogo, est un ami. On a beaucoup échangé avant qu’il le scénarise. Au départ, on voulait faire un film sur la polygamie. Au fur et mesure à qu’il avançait dans l’écriture, on s’est dit pourquoi ne pas renverser la tendance. Pourquoi ne pas faire quelque chose à l’envers. Une femme qui prendrait deux (2) époux. Voilà comment c’est parti. Maintenant je ne sais pas dire pourquoi j’ai fait ce film. Il trouvait le scénario beau. Je trouvais que c’était possible de trouver des comédiens aguerris (Ndlr, Bamba Bakary, Abdoulaye Kouboundry, Serge Henri-Max, Augustin Palenfo). Je pensais que c’était quelque chose qui plairait certainement au public qui va le voir.
Votre compatriote Sotigui Kouyaté disait qu’il ne suffisait pas de faire un bon film avec de bons techniciens mais il faut de bons acteurs. Trouver des comédiens aguerris, qu’est-ce que cela vous a coûté ?
J’ai la chance de travailler avec des comédiens depuis une dizaine d’années.. Je n’ai pas eu trop de difficultés lorsque je devais faire le choix des comédiens, surtout le premier rôle (Ndlr, Georgette Paré). Ensuite, je vous avoue qu’on a travaillé sur quatre (4) mois avec les comédiens parce qu’on n’est pas comédien qui veut. On a travaillé sur quatre mois pour construire les personnages pour que ce ne soit pas de la récitation. Vous voyez le volume du texte qui a été dit, si c’était de la récitation, ce serait un scandale. Quand les gens jouent, on reste dans la dynamique jusqu’à la fin du film. C’est ce qui est intéressant. En tant que réalisateur africain, j’aimerais surtout dire que la substance du film, c’est le comédien. Sans comédiens, tu auras beau amener toute la lumière, toutes les grues du monde, il n’y aura pas de film. Le film, j’allais le dire, c’est le comédien. C’est lui qui porte tout le message qui va être transmis, toutes les vibrations. Sans lui, il n’y a rien.
Quel est le regard du réalisateur sur le cinéma fait de récitation ?
Mieux vaut ne pas le faire.. Il ne sert à rien, il ne va traverser la rue. Il faut de la formation. Quand on est formé - bien sûr - on ne fera pas du cinéma récitation. Quand on n’est pas formé, on pense que le cinéma est de prendre une camera, aller torcher quelqu’un qui gueule, on se sert d’un ordinateur, on digitalise et on met sur cassette pour dire voici du cinéma. Non ! Il faut beaucoup de travail. On est encore en deçà de cela. Il faut beaucoup de travail avec les comédiens pour faire un vrai cinéma.
En étant en compétition officielle au Fespaco, quelles sont vos espérances ? La course à l’Etalon est-ce une de vos prérogatives ?
Je ne suis pas dans cette dynamique. Quand je fais un film, je ne le fais pas pour forcément un festival. Je fais le film pour le public d’abord. S’il est sélectionné dans un festival, c’est tant mieux. Si j’ai un prix, très bien, c’est la consécration. Mais je ne fais pas un film pour un festival. J’ai appris à faire mes films pour le public.
Le Festival a célébré ses 40 ans d’existence. Votre regard sur le chemin jusque-là parcouru par ce Fespaco ?
40 ans, c’est un âge mûr. C’est quelque chose d’extraordinaire. Je souhaite longue vie au Fespaco. S’il n’existait pas, il fallait le créer pour que le cinéma africain s’affermisse tous les jours.
Réalisé à Ouaga par Koné Saydoo
Dao projeté à la 21è édition du Fespaco qui tient le public dans une dynamique jusqu’à la fin. Prix de la meilleure œuvre de fiction TV Vidéo au Fespaco, le film a remporté des prix spéciaux. A la veille de la clôture du rendez-vous cinématographique, le vendredi 6 mars, le réalisateur s’est confié à l’IA après la dernière projection en salle.
« Une femme pas comme les autres » est le titre de votre œuvre de fiction qui présente une femme Nina (Georgette Paré) qui veut épouser deux hommes. Est-ce le monde à l’envers ?
C’est peut6être le contraire. Moi, je dirai le monde à l’endroit (rires). Comme dirait la comédienne dans le film : le monde va mal. Pourquoi on n’essaierait pas de renverser pour voir si le monde va mieux. C’est rigolant. Oui, les hommes verront à l’inverse. Mais les femmes, peut-être, verront ça à l’endroit. Donc voici mon point de vue.
‘’Une femme qui veut épouser deux hommes’’ est une situation qu’on ne vit pas dans nos sociétés. Devrait-on le voir comme un avertissement donné par le réalisateur ou juste une fiction ?
Avertissement, je dirai non ! C’est peut-être, un peu trop fort. Mais, je dirai juste porter un point de vue sur la société, sur les rapports entre hommes, sur l’amour, sur la haine, la vengeance, etc. C’est partager un point de vue pour que chacun se regarde. C’est comme un miroir où chacun se regarde et si tu trouves une dent plus longue que l’autre tu peux, peut-être, la tailler pour que ça se normalise. C’est une peinture sociale que je fais sans aucune prétention de donner une leçon à qui que ce soit. C’est juste poser des problèmes en rigolant. Moi, j’aime bien traiter les choses dans l’humour. C’est ma façon de voir les choses. Je n’aime pas trop faire un cinéma militant. Un peu à la C… J’aime plutôt que ce soit un reflet de la société.
Qu’est-ce qui vous a inspiré cette peinture pour produire ce film pas militant ?
Disons que le scénariste, Guy Désiré Yaméogo, est un ami. On a beaucoup échangé avant qu’il le scénarise. Au départ, on voulait faire un film sur la polygamie. Au fur et mesure à qu’il avançait dans l’écriture, on s’est dit pourquoi ne pas renverser la tendance. Pourquoi ne pas faire quelque chose à l’envers. Une femme qui prendrait deux (2) époux. Voilà comment c’est parti. Maintenant je ne sais pas dire pourquoi j’ai fait ce film. Il trouvait le scénario beau. Je trouvais que c’était possible de trouver des comédiens aguerris (Ndlr, Bamba Bakary, Abdoulaye Kouboundry, Serge Henri-Max, Augustin Palenfo). Je pensais que c’était quelque chose qui plairait certainement au public qui va le voir.
Votre compatriote Sotigui Kouyaté disait qu’il ne suffisait pas de faire un bon film avec de bons techniciens mais il faut de bons acteurs. Trouver des comédiens aguerris, qu’est-ce que cela vous a coûté ?
J’ai la chance de travailler avec des comédiens depuis une dizaine d’années.. Je n’ai pas eu trop de difficultés lorsque je devais faire le choix des comédiens, surtout le premier rôle (Ndlr, Georgette Paré). Ensuite, je vous avoue qu’on a travaillé sur quatre (4) mois avec les comédiens parce qu’on n’est pas comédien qui veut. On a travaillé sur quatre mois pour construire les personnages pour que ce ne soit pas de la récitation. Vous voyez le volume du texte qui a été dit, si c’était de la récitation, ce serait un scandale. Quand les gens jouent, on reste dans la dynamique jusqu’à la fin du film. C’est ce qui est intéressant. En tant que réalisateur africain, j’aimerais surtout dire que la substance du film, c’est le comédien. Sans comédiens, tu auras beau amener toute la lumière, toutes les grues du monde, il n’y aura pas de film. Le film, j’allais le dire, c’est le comédien. C’est lui qui porte tout le message qui va être transmis, toutes les vibrations. Sans lui, il n’y a rien.
Quel est le regard du réalisateur sur le cinéma fait de récitation ?
Mieux vaut ne pas le faire.. Il ne sert à rien, il ne va traverser la rue. Il faut de la formation. Quand on est formé - bien sûr - on ne fera pas du cinéma récitation. Quand on n’est pas formé, on pense que le cinéma est de prendre une camera, aller torcher quelqu’un qui gueule, on se sert d’un ordinateur, on digitalise et on met sur cassette pour dire voici du cinéma. Non ! Il faut beaucoup de travail. On est encore en deçà de cela. Il faut beaucoup de travail avec les comédiens pour faire un vrai cinéma.
En étant en compétition officielle au Fespaco, quelles sont vos espérances ? La course à l’Etalon est-ce une de vos prérogatives ?
Je ne suis pas dans cette dynamique. Quand je fais un film, je ne le fais pas pour forcément un festival. Je fais le film pour le public d’abord. S’il est sélectionné dans un festival, c’est tant mieux. Si j’ai un prix, très bien, c’est la consécration. Mais je ne fais pas un film pour un festival. J’ai appris à faire mes films pour le public.
Le Festival a célébré ses 40 ans d’existence. Votre regard sur le chemin jusque-là parcouru par ce Fespaco ?
40 ans, c’est un âge mûr. C’est quelque chose d’extraordinaire. Je souhaite longue vie au Fespaco. S’il n’existait pas, il fallait le créer pour que le cinéma africain s’affermisse tous les jours.
Réalisé à Ouaga par Koné Saydoo