Cela ne vient pas de nous mais le constat des internautes à travers le monde est clair. Selon leurs statistiques piquées sur le net, depuis 2000, le front social est en ébullition en Côte d`Ivoire. Toujours, selon les mêmes sources, la moyenne mensuelle de la Côte d`Ivoire en grève effraie plus d`un. Trois à cinq mouvements de protestation décrétés par les syndicalistes et associations. " Trop de revendications, constate un expatrié anglais en vacances sur les bords de la lagune Ebrié, pour un pays qui traverse une crise due à la guerre qu`elle a subie ". Le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, himsef, à la cérémonie de clôture du pré forum social tenu à Grand-Bassam en 2005, s`interrogeait déjà sur l`opportunité de ces revendications et remous au moment où l`éléphant d`Afrique secoué par les atermoiements de la rébellion tente péniblement à se refaire une santé. " Quand j`observe les revendications, des grèves et des remous, je me demande si ces gens là vivent vraiment dans ce pays. Ils oublient que la Côte d`Ivoire est en crise depuis 2002. Soyons réalistes ", constat très amer du premier citoyen ivoirien face à la recrudescence des grèves. A l`impossible, nul n`est tenu. Depuis septembre 2002, la Côte d`Ivoire, notre mère patrie est en proie à une rébellion qui l`a bipolarisée. Elle n`arrive plus à collecter toutes ses ressources sur toute l`étendue du territoire. Le pays ne vit que des seules ressources tirées de sa partie sud gouvernementale. Plus de quarante milliards de francs Cfa s`évaporent dans les poches des " guerriers " des zones centre-nord et ouest. La trésorerie s`est amenuisée. Pendant ce temps, les charges et besoins de l`Etat s`élargissent. Nul ne peut nier cette réalité. Cette prescription très sombre et dégradante pour la Côte d`Ivoire n`émeut point certains syndicalistes ivoiriens qui veulent avoir tout à la fois et en même temps. Malgré la situation grabataire de leur pays. Quelle est cette famille dont le chef est mal en point à qui ses enfants exigent trop de choses ? C`est l`image que les Ivoiriens dans leur majorité retiennent de ces syndicalistes irréalistes. Dans cette grisaille, aucun secteur d`activité n`est épargné. Les secteurs des transports et de l`Education peuvent se " vanter " d`avoir le plus observé des arrêts de travail durant ces 5 dernières années. Que n`a-t-on pas subi comme désagréments causés par les grèves intempestives et violentes des transporteurs. Que de rues obstruées par ses " loubards " de la route à chacun des remous de ce secteur sensible et pourvoyeur très important d`emplois. Plus de 200 mille familles survivent grâce aux revenus tirés du transport. Notre système éducatif détient le record mondial pour sa turbulence. Jamais dans l`histoire de l`école et de l`enseignement, en tout cas en notre connaissance, un pays n`a été aussi secoué par les grèves et revendications des acteurs de son système éducatif que la Côte d`Ivoire. L`école ivoirienne est sur les rampes de l`actualité. Si ce ne sont pas les responsables des établissements privés laïcs qui ferment par ce que l`Etat n`arrive pas à respecter ses engagements, ce sont les écoles publiques qui sont en proie aux nombreuses et incessantes grèves tant au niveau des enseignants que des enseignés. On se donne à cœur joie à des actes de vandalisme. Que de bureaux saccagés, de responsables pris en otage ? Bof, l`école ivoirienne vit au rythme des grèves. Doit-on la brûler ? S`interroge un parent d`élèves très remonté contre les auteurs des arrêts répétés des cours. Revendications légitimes mais inopportunes, avancent ces observateurs nationaux. " Dans un pays en guerre, affirment- ils, l`Etat a d`autres obligations importantes pour sa survie. Nous devons nous contenter dans cette période de nos salaires. Le reste viendra après la tempête ". Ce syndrome a malheureusement affecté un secteur aussi sensible qu`est la santé. Ils sont nombreux les agents de la santé qui ont accroché leur blouse abandonnant des milliers de malade à leur sort. Foulant aux pieds parfois, le serment d`Hippocrate. Dans ce vaste navire de remous sociaux, les agents des eaux et forêts ont abandonné nos réserves et autres parcs nationaux pour brandir parfois l`arme contre la mère patrie. Les surveillants des prisons n`ont pas eu pitié des détenus en les privant de nourriture et autres visites. Même le puissant groupe Sodeci-Cie est traversé par ce vent de revendication. Tout le monde revendique et entend d’être satisfait ipso. Oubliant que nous sommes en crise. A l`allure où les choses s`orientent, la grève pourrait s`ajouter au rang des produits à exporter made in Côte d`Ivoire. C`en est trop pour un pays en crise !
Zéré de Mahi
Zéré de Mahi