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Politique Publié le vendredi 13 mars 2009 | Le Temps

Gbagbo paie-t-il pour sa vision politique ?

Laurent Gbagbo est-il compris par son peuple ? Serait-il trop en avance relativement à la culture politique et la mentalité de la majorité de ces concitoyens ? Ne sommes-nous pas vraiment prêts pour la démocratie ? Ces questions méritent d`être posées, au regard de ces mouvements sociaux et autres grèves de toutes parts. Selon Mathieu Maurice, le co-auteur de L`alchimie des talents, "Toute autorité s`impose par un subtil dosage de fermeté sur la forme et de souplesse sur le fond. A chacun de trouver son style en fonction de ses objectifs et de la maturité dont font preuve ses subordonnés." Laurent Gbagbo serait-il victime de sa grande ouverture d`esprit ? La souplesse qu`il a choisie valorise la diversité des cultures d`une nation. Elle permet l`expression des minorités, respectables dans leur originalité. Mais le comprenons-nous ? Pas tous. Dans ce mouvement d`humeur sociale généralisé, on peut y voir le prix de la politique de l`ancien opposant Koudou Laurent Gbagbo. L`homme a appris à se battre, à s`exprimer et à aider les Ivoiriens à en faire autant. Pour lui, la liberté ne se donne pas ; elle s`arrache. Et sa vision de la démocratie est tellement idyllique que, contrairement au Président Bédié qui se plaisait à emprisonner les journalistes, il a dépénalisé le délit de presse. Acte positif qui, malheureusement, n`est pas sans débordement.

Mais au-delà de sa propre vision, Laurent Gbagbo est également victime des choix politiques qui ne sont pas les siens. C`est pourquoi, il faut voir les grèves actuelles comme un capital de frustrations contre toute la classe politique et non contre lui, Gbagbo. Car depuis les Accords de Marcoussis, il serait malhonnête d`affirmer que c`est le Fpi seul qui gère le pays. Ces Accords ont consacré le partage du pouvoir entre les différentes formations politiques " sonores " de Côte d`Ivoire (Rébellion et partis politiques). Et le phénomène des nouveaux riches, né de l`entourage des représentants de tous les partis au gouvernement, s`est mis en place dans une période d`appauvrissement généralisé. Le fait que le peuple voit soudainement dans l`ostentation, et pour leur lien avec le pouvoir, des individus notoirement désargentés hier, lui donne le sentiment qu`il y a beaucoup d`argent autour du pouvoir.

La grogne sociale est donc Fpi, Pdci, Rdr, Udpci, rebelle, neutre, etc., c`est-à-dire une grogne ivoirienne. Si donc, apparemment, il y a beaucoup d`argent autour du pouvoir, les travailleurs montent les enchères ou sont plus exigeants afin d`obtenir gain de cause. Ils sont réfractaires à l`idée d`une trêve sociale, parce qu`à cause de Marcoussis ou la crise, certains de leurs camarades d`autres secteurs, même dans l`informel (la Cenc), ont été écoutés. La plupart de ceux qui sont derrière l`information politique, et même qui luttent pour le pouvoir, disent qu`une fois aux affaires, leurs conditions changeront également, du tout au tout. Et ils font pression maintenant, parce que c`est maintenant, avant le forum social que, selon eux, même dans l`informel, on peut vous tolérer. Voilà la dérive. Les grèves à Bouaké, Séguéla, Vavoua, Abidjan, etc., sont dirigées contre Soro, Bédié, Alassane, Mabri, Affi, Anaky, Wodié, etc. Mais c`est Laurent Gbagbo, chef de l`Etat, soucieux de la paix sociale, qui va toujours calmer le jeu. Et il a toujours montré qu`il est effectivement le dernier recours.

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
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