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Politique Publié le vendredi 13 mars 2009 | Le Temps

On veut pousser Gbagbo à la faute

Dans le cadre de la coopération entre un Etat et le Fonds monétaire international (Fmi), la masse salariale est l`une des contraintes. Elle est un indicateur fondamental dans l`appréciation de cette institution dans la gestion budgétaire. Cette masse c`est-à-dire l`ensemble des salaires payés par l`Etat aux fonctionnaires et agents de l`Etat y compris les Etablissements publics nationaux (Epn) ne doit pas excéder les 40% des recettes fiscales d`un pays. " Dans la sous région ouest-africaine, précise un expert, la commission de l`Uemoa, va même plus loin en normalisant et plafonnant cet indicateur de performance en matière de gestion des finances publiques à 35% seulement des recettes fiscales. En Côte d`Ivoire particulièrement, en se referant à la première mouture du budget 2009, dont le montant était de 2464,3 milliards de Fcfa, adopté en conseil des ministres du 8 janvier dernier, les seuls salaires cumulés s`élèveraient à 42%, soit 765,5 milliards de Fcfa . Les premières projections de cette masse salariale faites sur la base des coûts réels éloignaient davantage le pays des critères des institutions financières, avec 42,9% " Comme on le voit, la marge de manœuvre du gouvernement est très mince, pour admettre facilement d`autres charges aussi facilement. Etant bien au fait de cette situation, les fauteurs en eaux troubles et ceux qui tirent les ficelles, entendent jouer sur ce tableau, pour pousser le Président Gbagbo et son gouvernement à la faute. Ce, devant la communauté des bailleurs de fonds. A travers la tension et la fronde sociale en désordre. Au cas où, le Président accédait aussi facilement à toutes les revendications, l`on pourrait assister à des dépassements budgétaires et des dérapages. Que ne pourraient passer sous silence, le Fonds monétaire international (Fmi). Comme il l`a si bien fait sur le dossier du transfert de la capitale à Yamoussoukro. En politicien très averti et fin tacticien, le Président Gbagbo et son gouvernement ont vu les choses venir. C`est ainsi, qu`à la faveur d`un récent conseil des ministres, tout en lançant un appel à la patience, le chef de l`Etat a dit en substance que le gouvernement ne saurait encore tolérer des dérapages et autres dépassements. Surtout qu` à la faveur de la dernière mission conjointe du Fmi et de la Bm, conduite par Arend Kuwenaar, les négociations ont été parfois houleuses sur la maîtrise de la masse et la première mouture du Budget 2009 qui accordait une dotation de 765 milliards de Fcfa. Une enveloppe budgétaire très élevée, selon la mission et éloignait le pays de la bonne gouvernance qui veut qu`elle reste inférieur ou égale à 40% des recettes fiscales. Il faut donc que chacun donne sa chance à la réussite des négociations en cours avec le Fmi, la Banque mondiale et la Bad. En gérant de façon efficiente le collectif budgétaire décidé, en vue de ramener cette dotation à 740 milliards de Fcfa. Soit 25 milliards de Fcfa, en moins ! Une pilule très amère et difficile à avaler. Si après moult tractations et négociations,impliquant le Président de la République et le Premier ministre, les institutions financières ont concédé 5 milliards de fcfa, pour maintenir la barre à 745 milliards de Fcfa, le gouvernement doit-il céder ici et maintenant devant toutes les revendications ? Comme on le voit, le Président Gbagbo et son gouvernement doivent jouer utile et avec diplomatie, pour ne pas se faire prendre au piège de l`opposition sournoise.

Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yhoo.fr
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