La journée de mercredi dernier a été extrêmement délicate pour le Syndicat national des enseignants du secondaire de Côte d’Ivoire. Des enseignants pourchassés, kidnappés sur leur lieu de travail et conduits manu militari au sous-sol de la préfecture de police d’Abidjan. Là-bas, ils sont jetés, sans autre forme de procès, dans des cellules où cohabitent des malfrats et bandits de grands chemins. L’image est révoltante, inadmissible dans un pays qui se veut de droit. « la lutte pour l’obtention d’un profil conséquent de carrière », c’est le crime de lèse majesté qu’ils auraient commis. Un acte d’autant révoltant qu’il émane d’un régime d’enseignants qui, dans l’opposition, avaient fait de la lutte pour l’amélioration des conditions de vie et de travail en milieu scolaire, leur cheval de bataille. Qui l’eût cru ? Des enseignants qui avaient promis monts et merveilles au peuple et principalement à l’école ivoirienne, se sont vite montrés comme les vrais bourreaux de celle-ci. Laurent Gbagbo et ses camarades ont mis dans un état d’agonie un secteur qui était simplement mal en point sous les régimes précédents. C’est un secret de polichinelle, l’école ivoirienne est en faillite. Les diplômes ivoiriens ont perdu de leur valeur au plan international.
Après leur accession au pouvoir, suite à des élections calamiteuses, le peuple croyait que les refondateurs allaient donner à l’école ses lettres de noblesse. Mais, hélas, la situation s’est davantage dégradée. Et pourtant, l’on avait de bonnes raisons d’espérer au vu des déclarations de foi du leader des frontistes, alors bouillant opposant à Félix Houphouët Boigny. Les ivoiriens ont encore en mémoire les déclarations sulfureuses de l’actuel locataire du Palais en 1990, quand l’école était dans une turbulence sans précédent. Il n’en fallait pas plus pour que l’homme se positionne comme le sauveur de l’école ivoirienne en général et des enseignants en particulier. « Avec 10 milliards, je règle tous les problèmes de l’école », clamait à qui veut l’entendre Laurent Gbagbo en opération de charme envers les enseignants et le monde estudiantin. Ainsi, l’homme fustigeait « le peu d’intérêt » qu’accordait Bédié au problème de l’école, alors qu’il s’octroyait un budget de souveraineté de 15 milliards de FCFA. Vu les réalités du moment, ce discours ne pouvait qu’emballer le monde universitaire et le corps enseignant. Neuf ans après son accession à la tête du pays, on attend toujours que le régime Fpi honore son engagement. Plutôt que cela, la Refondation oppose aux revendications légitimes des « camarades enseignants » la force et la violence. Dans le meilleur des cas, elle les taxe de manipulés à la solde des ennemis de la Côte d’Ivoire, notamment l’opposition. Les hommes ont changé, mais le discours est resté le même. Qu’en est-il des 10 milliards, alors que sous la Refondation, le budget de souveraineté de la Présidence a franchi la barre des 75 milliards de nos francs, soit cinq fois plus que celui sous Bédié. A l’épreuve de la gestion du pouvoir, les prétendus messies d’hier se sont vite rendus compte de leurs limites. Et leur profession de foi s’est avérée comme de vrais discours de propagande et la Refondation une vraie forfaiture. Le peuple est désillusionné, les enseignants le sont davantage.
Ibrahima B. Kamagaté
Après leur accession au pouvoir, suite à des élections calamiteuses, le peuple croyait que les refondateurs allaient donner à l’école ses lettres de noblesse. Mais, hélas, la situation s’est davantage dégradée. Et pourtant, l’on avait de bonnes raisons d’espérer au vu des déclarations de foi du leader des frontistes, alors bouillant opposant à Félix Houphouët Boigny. Les ivoiriens ont encore en mémoire les déclarations sulfureuses de l’actuel locataire du Palais en 1990, quand l’école était dans une turbulence sans précédent. Il n’en fallait pas plus pour que l’homme se positionne comme le sauveur de l’école ivoirienne en général et des enseignants en particulier. « Avec 10 milliards, je règle tous les problèmes de l’école », clamait à qui veut l’entendre Laurent Gbagbo en opération de charme envers les enseignants et le monde estudiantin. Ainsi, l’homme fustigeait « le peu d’intérêt » qu’accordait Bédié au problème de l’école, alors qu’il s’octroyait un budget de souveraineté de 15 milliards de FCFA. Vu les réalités du moment, ce discours ne pouvait qu’emballer le monde universitaire et le corps enseignant. Neuf ans après son accession à la tête du pays, on attend toujours que le régime Fpi honore son engagement. Plutôt que cela, la Refondation oppose aux revendications légitimes des « camarades enseignants » la force et la violence. Dans le meilleur des cas, elle les taxe de manipulés à la solde des ennemis de la Côte d’Ivoire, notamment l’opposition. Les hommes ont changé, mais le discours est resté le même. Qu’en est-il des 10 milliards, alors que sous la Refondation, le budget de souveraineté de la Présidence a franchi la barre des 75 milliards de nos francs, soit cinq fois plus que celui sous Bédié. A l’épreuve de la gestion du pouvoir, les prétendus messies d’hier se sont vite rendus compte de leurs limites. Et leur profession de foi s’est avérée comme de vrais discours de propagande et la Refondation une vraie forfaiture. Le peuple est désillusionné, les enseignants le sont davantage.
Ibrahima B. Kamagaté