L`opération d`enrôlement et de recensement électoral avance en dépit des difficultés techniques et opérationnelles, et l`on n`hésite plus à affirmer que les élections n`ont jamais été aussi à portée de main depuis 2005.
Et pourtant, la Côte d`Ivoire semble encore loin de l`auberge du salut, le doute et la peur retiennent encore dans leurs griffes les cœurs de nombreux Ivoiriens, le front social connaît un embrasement sans précédent, l`Etat montre des signes d`essoufflement et d`impuissance face à la flambée des revendications sociales, les décideurs politiques continuent de ruser avec la paix. Autant de signes qui montrent bien que la sortie de crise sera tout sauf un fleuve tranquille.
Les Ivoiriens sont surpris par la réaction du gouvernement devant la grève des enseignants. Après les menaces et les suspensions de salaires de plus de 10 mille enseignants, le pouvoir FPI est passé à la répression aveugle et systématique. Des enseignants sont traités par le régime Gbagbo (ironie du sort, un régime d`enseignants) comme de vulgaires bandits. On les extrait de force des domiciles et on les chicotte avant de les jeter en prison. Sans autre forme de procès. Incroyable que de tels actes puissent se produire sous le régime de M. Gbagbo quand l`on sait le rôle joué par cette frange de nos citoyens dans l`avènement au pouvoir du FPI.
Plus incompréhensible encore le discours que le ministre de la Fonction publique tient aux enseignants mécontents. " Dans quel pays ne fait-on pas de promesses ? " s`interrogeait-il récemment pour fustiger le comportement des grévistes.
On a parfois eu le sentiment que plutôt que de négocier et de proposer des solutions alternatives aux enseignants qui ne faisaient que demander l`application d`un décret que le chef de l`Etat a signé en toute conscience et volonté, que le ministre Hubert Oulaye travaille plutôt à mettre de l`huile sur le feu. Aujourd`hui, le régime Gbagbo est prisonnier de ses propres turpitudes. Il a fait des promesses à la pelle et il est incapable de les tenir. Les médecins, les enseignants du supérieur, les infirmiers, les magistrats, tout le monde attend, tout le monde grogne et bien malin qui pourra nous dire comment va se terminer cette fronde générale. Surtout quand l`Etat, désemparé, renvoie tout à l`élection de notre pays aux initiatives PPTE.
Horizon politique brumeux
Face à la précarité et à l`incertitude du climat social s`ajoute un horizon politique qui demeure toujours brumeux en dépit de quelques éclaircies. L`opération d`identification et de recensement électoral a enregistré des résultats fort intéressants, mais Dieu seul sait le chemin qui nous sépare des élections et surtout les obstacles qu`il va falloir encore surmonter pour y arriver.
Tout se déroule comme dans un poker menteur, on fait des pas très calculés, on avance et on recule à la fois. On ruse avec la paix, on avance à pas calculés vers la paix. La réunion du Cadre permanent de concertation (CPC), initialement prévue pour janvier 2009, est continuellement bottée en touche. Or celle-ci devrait permettre d`évaluer le processus et proposer des corrections urgentes.
Le désarmement reste toujours un vœu pieux, les 2000 policiers qui devraient être affectés dans les zones CNO attendent encore, la passation des charges entre com-zones et préfets qui devrait avoir lieu à Bouaké le 4 mars dernier a été renvoyé aux calendes grecques sans que l`on ne sache pourquoi.
On entend tout le monde chanter la paix mais tout le monde n`agit pas dans le sens de cette paix.
Et les jours passent, et les semaines se succèdent et les mois s`écoulent sans que l`on ne sache quand le pays ira aux élections pour en finir avec cette galère étouffante. Les Ivoiriens souffrent et meurent en silence, par milliers, les fonctionnaires sont écrasés par le poids des difficultés et crient à l`aide face à un pouvoir moribond et totalement dépassé.
Tout le monde commence à craindre sérieusement le pire. La marmite est devenue un peu trop bouillannante, l`Etat en a conscience, mais il n`a pas les moyens de faire baisser l`intensité du feu. L`alternative aurait été d`aller vite aux élections pour régler après tous ces problèmes qui débordent le gouvernement Soro. Mais hélas, mille fois hélas !
A force de ruser avec la paix, on s`installe dans un engrenage mortel.
Akwaba Saint Clair
Et pourtant, la Côte d`Ivoire semble encore loin de l`auberge du salut, le doute et la peur retiennent encore dans leurs griffes les cœurs de nombreux Ivoiriens, le front social connaît un embrasement sans précédent, l`Etat montre des signes d`essoufflement et d`impuissance face à la flambée des revendications sociales, les décideurs politiques continuent de ruser avec la paix. Autant de signes qui montrent bien que la sortie de crise sera tout sauf un fleuve tranquille.
Les Ivoiriens sont surpris par la réaction du gouvernement devant la grève des enseignants. Après les menaces et les suspensions de salaires de plus de 10 mille enseignants, le pouvoir FPI est passé à la répression aveugle et systématique. Des enseignants sont traités par le régime Gbagbo (ironie du sort, un régime d`enseignants) comme de vulgaires bandits. On les extrait de force des domiciles et on les chicotte avant de les jeter en prison. Sans autre forme de procès. Incroyable que de tels actes puissent se produire sous le régime de M. Gbagbo quand l`on sait le rôle joué par cette frange de nos citoyens dans l`avènement au pouvoir du FPI.
Plus incompréhensible encore le discours que le ministre de la Fonction publique tient aux enseignants mécontents. " Dans quel pays ne fait-on pas de promesses ? " s`interrogeait-il récemment pour fustiger le comportement des grévistes.
On a parfois eu le sentiment que plutôt que de négocier et de proposer des solutions alternatives aux enseignants qui ne faisaient que demander l`application d`un décret que le chef de l`Etat a signé en toute conscience et volonté, que le ministre Hubert Oulaye travaille plutôt à mettre de l`huile sur le feu. Aujourd`hui, le régime Gbagbo est prisonnier de ses propres turpitudes. Il a fait des promesses à la pelle et il est incapable de les tenir. Les médecins, les enseignants du supérieur, les infirmiers, les magistrats, tout le monde attend, tout le monde grogne et bien malin qui pourra nous dire comment va se terminer cette fronde générale. Surtout quand l`Etat, désemparé, renvoie tout à l`élection de notre pays aux initiatives PPTE.
Horizon politique brumeux
Face à la précarité et à l`incertitude du climat social s`ajoute un horizon politique qui demeure toujours brumeux en dépit de quelques éclaircies. L`opération d`identification et de recensement électoral a enregistré des résultats fort intéressants, mais Dieu seul sait le chemin qui nous sépare des élections et surtout les obstacles qu`il va falloir encore surmonter pour y arriver.
Tout se déroule comme dans un poker menteur, on fait des pas très calculés, on avance et on recule à la fois. On ruse avec la paix, on avance à pas calculés vers la paix. La réunion du Cadre permanent de concertation (CPC), initialement prévue pour janvier 2009, est continuellement bottée en touche. Or celle-ci devrait permettre d`évaluer le processus et proposer des corrections urgentes.
Le désarmement reste toujours un vœu pieux, les 2000 policiers qui devraient être affectés dans les zones CNO attendent encore, la passation des charges entre com-zones et préfets qui devrait avoir lieu à Bouaké le 4 mars dernier a été renvoyé aux calendes grecques sans que l`on ne sache pourquoi.
On entend tout le monde chanter la paix mais tout le monde n`agit pas dans le sens de cette paix.
Et les jours passent, et les semaines se succèdent et les mois s`écoulent sans que l`on ne sache quand le pays ira aux élections pour en finir avec cette galère étouffante. Les Ivoiriens souffrent et meurent en silence, par milliers, les fonctionnaires sont écrasés par le poids des difficultés et crient à l`aide face à un pouvoir moribond et totalement dépassé.
Tout le monde commence à craindre sérieusement le pire. La marmite est devenue un peu trop bouillannante, l`Etat en a conscience, mais il n`a pas les moyens de faire baisser l`intensité du feu. L`alternative aurait été d`aller vite aux élections pour régler après tous ces problèmes qui débordent le gouvernement Soro. Mais hélas, mille fois hélas !
A force de ruser avec la paix, on s`installe dans un engrenage mortel.
Akwaba Saint Clair