Contre les ordures
C’est à Adjamé que les autorités, le chef de l’Etat en tête, vont entamer une opération d’enlèvement des ordures. Adjamé, la commune du district d’Abidjan certainement la plus fréquentée par la population abidjanaise pendant la journée, est en effet sous le poids des ordures ménagères. A l’instar des autres communes de la capitale économique, les services officiels sont quasi dépassés par l’ampleur de la situation. Ni la création d’un ministère de la Ville et de la Salubrité, ni la mise sur pied par ce département de l’Agence nationale de la salubrité urbaine, Anasur, n’ont pu résorber le problème. La guerre contre l’insalubrité semble aussi difficile à gagner que celle contre la crise sociopolitique qui paralyse le pays depuis sept ans. Le phénomène de l’insalubrité est d’abord une affaire de comportement des individus et des ménages avant d’être accentué par les défaillances des services publics. De façon générale, la mentalité dans les villes attribue le maintien de la propriété à l’autorité. « Le maire doit faire son travail. Il a été élu pour ça ». Ce discours se retrouve chez la plupart des citoyens. Et ce faisant, les eaux usées circulent devant les portes. Les restes de nourriture et autres déchets solides bouchent les rares caniveaux. Chacun se débarrasse de ses objets usés comme il l’entend.
Une affaire de tous
Tout est dépotoir. Et comme les services de nettoyage et ceux d’enlèvement des ordures fonctionnent au petit bonheur de la chance, la ville est envahie par des montagnes de déchets. Partout les habitants, du fait de leur propre comportement et de l’absence des services publics, sont la proie des odeurs nauséabondes et des maladies. Abidjan est frappé bien souvent des épidémies de fièvre typhoïde et de choléra. Le paludisme est devenu une habitude des familles. Les moustiques vecteurs essentiels de la maladie disposent d’un paradis dans les caniveaux. Beaucoup de plans et de mesures ponctuels se sont échoués sur les montagnes des ordures à Abidjan. Les sociétés opérant dans le secteur asphyxiées par le non paiement des factures ont déposé pour la plupart le balai et abandonné les poubelles. Du coup, de perle des Lagunes, Abidjan, a pris le visage d’un dépotoir à ciel ouvert. L’opération d’hier qui doit permettre de soulager les habitants de la mégalopole est rendue possible par un financement de la Banque mondiale. C’est un appui ponctuel. Une action d’urgence pour éviter le pire. Elle permet de souffler mais la solution est aux mains des Ivoiriens eux-mêmes. L’insalubrité doit être l’ennemie de chacun. La salubrité publique, l’affaire de tous. A cette condition-là, vivre dans un environnement sain deviendra possible ici. Comme c’est le cas ailleurs.
Dembélé Al Seni
C’est à Adjamé que les autorités, le chef de l’Etat en tête, vont entamer une opération d’enlèvement des ordures. Adjamé, la commune du district d’Abidjan certainement la plus fréquentée par la population abidjanaise pendant la journée, est en effet sous le poids des ordures ménagères. A l’instar des autres communes de la capitale économique, les services officiels sont quasi dépassés par l’ampleur de la situation. Ni la création d’un ministère de la Ville et de la Salubrité, ni la mise sur pied par ce département de l’Agence nationale de la salubrité urbaine, Anasur, n’ont pu résorber le problème. La guerre contre l’insalubrité semble aussi difficile à gagner que celle contre la crise sociopolitique qui paralyse le pays depuis sept ans. Le phénomène de l’insalubrité est d’abord une affaire de comportement des individus et des ménages avant d’être accentué par les défaillances des services publics. De façon générale, la mentalité dans les villes attribue le maintien de la propriété à l’autorité. « Le maire doit faire son travail. Il a été élu pour ça ». Ce discours se retrouve chez la plupart des citoyens. Et ce faisant, les eaux usées circulent devant les portes. Les restes de nourriture et autres déchets solides bouchent les rares caniveaux. Chacun se débarrasse de ses objets usés comme il l’entend.
Une affaire de tous
Tout est dépotoir. Et comme les services de nettoyage et ceux d’enlèvement des ordures fonctionnent au petit bonheur de la chance, la ville est envahie par des montagnes de déchets. Partout les habitants, du fait de leur propre comportement et de l’absence des services publics, sont la proie des odeurs nauséabondes et des maladies. Abidjan est frappé bien souvent des épidémies de fièvre typhoïde et de choléra. Le paludisme est devenu une habitude des familles. Les moustiques vecteurs essentiels de la maladie disposent d’un paradis dans les caniveaux. Beaucoup de plans et de mesures ponctuels se sont échoués sur les montagnes des ordures à Abidjan. Les sociétés opérant dans le secteur asphyxiées par le non paiement des factures ont déposé pour la plupart le balai et abandonné les poubelles. Du coup, de perle des Lagunes, Abidjan, a pris le visage d’un dépotoir à ciel ouvert. L’opération d’hier qui doit permettre de soulager les habitants de la mégalopole est rendue possible par un financement de la Banque mondiale. C’est un appui ponctuel. Une action d’urgence pour éviter le pire. Elle permet de souffler mais la solution est aux mains des Ivoiriens eux-mêmes. L’insalubrité doit être l’ennemie de chacun. La salubrité publique, l’affaire de tous. A cette condition-là, vivre dans un environnement sain deviendra possible ici. Comme c’est le cas ailleurs.
Dembélé Al Seni