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Politique Publié le lundi 16 mars 2009 | Nord-Sud

Visite de Gbagbo à l`Ouest - Les populations de Bangolo menacent de tout gâter

Des populations de Bangolo menacent de huer le président de leur conseil général si jamais ce dernier s’entêtait à vouloir lire un discours devant le chef de l’Etat pendant sa visite d’Etat dans leur région.

A l’Ouest, Gbagbo divise. Sa visite annoncée pour fin mars dans cette partie du pays déchaîne des passions. A Man et Biankouma, les jeunes posent des conditions qui vont de la réhabilitation de leur «père» et «guide», le général Robert Guéi, à l’élucidation des circonstances de sa mort en passant par le retour de l’entente entre ses enfants. A Bangolo, par contre, des cadres et les populations se battent autour du choix de la personnalité qui sera chargée de lire le discours des doléances devant Laurent Gbagbo. De fait, outre le maire (Pdci) qui doit dire le mot de bienvenue, une personnalité de la région devrait présenter le Livre blanc dans ses grands traits à travers un autre discours au nom des populations de toute la région. C’est ce rôle que le président du conseil général, Goué Blesson Emile, élu sous la bannière Fpi, a décidé de s’attribuer. Mais, en face de lui, des populations dont plusieurs cadres de ce même parti contestent son choix estimant que son bilan peu reluisant à la tête du conseil général devrait plutôt l’emmener à garder le profil bas et à laisser ce rôle à une personnalité «neutre» et plus «crédible». Ce week-end, nous avons reçu un groupe de cadres de Bangolo, avec à sa tête, Glahou Bernard (Président de la coordination des cadres Fpi), Doué André (Ancien premier vice-président du conseil général) et Taha Zaha Firmin (cadre Fpi) venus expliquer pourquoi, selon eux, le patron du conseil général doit être disqualifié. «Les populations de Bangolo signent actuellement même des pétitions pour demander un audit de sa gestion à Gbagbo. Dans certains villages des pancartes et des banderoles dénonçant Blesson Emile ont déjà été confectionnées. Il sera hué si jamais il s’autorisait à parler», ont-ils menacé. Selon eux, depuis 7 ans qu’il dirige le conseil, l’officier des douanes a reçu plus de 3 milliards de budget. «Mais, moins d’un dixième des 94 villages du département a bénéficié des investissements. Aucune piste n’a été réhabilitée. Le conseil continue de loger dans une petite maison de 3 pièces. Nous n’allons pas le laisser venir offrir une virginité à son image devant Gbagbo», ont révélé nos interlocuteurs. Poursuivant, ils soutiennent qu’il y a deux ans, cette même visite du président de la République avait été annoncée puis reportée. «Pour les préparatifs de cette année-là (2007), la présidence avait décaissé 30 millions Fcfa dans l’urgence pour réhabiliter les pistes. Mais, après le report, non seulement le conseil général n’a rien réhabilité, mais, il n’a fait aucun point (…) Certaines sous-préfectures comme Zou n’ont jamais reçu un seul investissement depuis 2002. Si nous laissons Blesson Emile faire un discours devant Gbagbo, il va occulter sciemment les points essentiels de nos doléances et tenter de faire croire qu’il a travaillé», craignent les populations, selon Glahou Bernard. Lui et ses camarades jurent qu’il n’y a aucune querelle de personnes derrière leur démarche. «Nos populations accepteront n’importe quel autre cadre à la tribune, mais, pas lui», ont-ils soutenu. Le mardi 4 mars, expliquent-ils, au cours d’une réunion à Bangolo, ces populations ont bruyamment exprimé leur opposition au choix de Blesson proposant que le député de la circonscription le remplace. Mais, ce dernier, qui s’est visiblement rangé derrière le patron du conseil général a décliné l’offre. Les échanges ont ainsi tourné court. Une autre réunion des ressortissants de Bangolo qui s’est tenue jeudi dernier au Conseil économique et social (Ces) à Abidjan s’est terminée au milieu des éclats de voix, faute de consensus. «Nous sommes convenus qu’il y aura une autre réunion ce mardi (Demain, Ndlr) au Ces. Mais, ils manœuvrent pour que cette réunion ne soit pas ouverte aux populations. Ils veulent un cadre restreint pour tenter de nous rallier à leur cause. Mais, ils perdent leur temps», ont promis Glahou Bernard et ses compagnons. Invité à trancher, le préfet de Bangolo, Ettékou Philippe, a dit que cela n’est pas de son ressort. Il a demandé aux différents camps de trouver un consensus afin que le discours à lire lui soit transmis avant le 20 mars. De sorte que lui-même puisse le transmettre à la présidence au moins deux jours avant la rencontre. A cause du bras de fer autour de la lecture du discours, le Comité scientifique institué pour rédiger le livre blanc et qui a clos ses travaux hésite à livrer ses résultats. Ce Comité scientifique dirigé par Boé Guy, ingénieur agronome, conseiller spécial du ministre Alphonse Douaty, propose que le contenu du Livre blanc soit lu devant toutes les populations avant la visite du président Gbagbo, de sorte que la personnalité chargée de le lire n’en altère pas les termes réels le jour-J.

Djama Stanislas
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