Les comptes bancaires de Omar Bongo sont bloqués en France. Cela paraît incroyable et pourtant c’est vrai. La France qui éclabousse le Chef de l’Etat gabonais dans un enjeu économique immobilier semble lâcher Omar Bongo, véritable ‘’oreille’’ de l’Elysée en Afrique. Le plus étonnant dans cette affaire franco-gabonaise, c’est que le Président français Nicolas Sarkozy ne se soucie pas des difficultés politico-judiciaires de son ‘’ami’’ Omar Bongo, à qui il avait rendu visite à Libreville, dès les premiers mois de son élection à la tête de l’Etat français. Mais à notre avis, l’honorable Omar Bongo, le sage de l’Afrique, a du fil à retordre… avec lui-même. Omar Bongo qui se croyait l’ami de la France qui jouait à ‘’l’espionnage’’ en Afrique de l’Ouest et centrale, qui rendait des comptes politiques et économiques du Gabon à l’Elysée est aujourd’hui confronté à un manquement à l’éthique historique de la France, à l’égard du Gabon, dans une affaire d’enjeu économique immobilier. Ce qui surprend, c’est que Omar Bongo a tout donné à la France dans un breuvage pétrolier, laissant qu’un léger pourcentage aux Gabonais. Mais aujourd’hui, Omar Bongo est pris à son propre piège. Lui qui pensait régler des comptes pour la France, pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir, au plus fort de la crise militaro-politique en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, Omar Bongo est pris, lui qui croyait prendre. La leçon est là… triste. La vérité, c’est que Omar Bongo qui se croyait’’ intouchable’’ a perdu sa crédibilité dans l’opinion française parce qu’il savait tout, et a tout appris de la France : les coups bas, le mensonge diplomatique, l’arrogance et le culte de la personnalité. C’est bien derrière cette façade morale, que les différents Chefs d’Etat français ont travaillé avec Omar Bongo. Et, c’est bien derrière cette façade que la France a imposé Omar Bongo à l’Afrique centrale et avec la même calculette politique et diplomatique sa vision des choses à la Côte d’Ivoire. Il ne faut donc pas se tromper. Ce sont ces collusions politico-diplomatiques coupables, faites d’associations d’intérêts, qui avaient brouillé les relations entre Omar Bongo et Laurent Gbagbo. Tel est pris, qui croyait « faire mal » aux autres. Omar Bongo a appris la leçon avec le temps, que l’ordre des relations France-Afrique a changé. Résultat : La France a bloqué les comptes bancaires des relations historiques profondes entre Paris et Libreville. Et dans cette logique, Omar Bongo aura toutes les raisons de mettre fin aux parrainages des gros investisseurs français sur l’ensemble du territoire gabonais. Dans cette ‘’guerre’’ franco-gabonaise, l’essentiel est de se dire la vérité. Dans le sens du terme, Omar Bongo doit dire la vérité historique qui lie la France au Gabon, aux ONG, où à la société civile française, dans une fermeté athlétique. C’est bien et vrai que le Président gabonais possède des domaines immobiliers en France, mais cela n’est pas l’affaire des Français. C’est une situation purement et simplement gabonaise. Nous ne soutenons pas le gaspillage des ressources économiques de l’Etat gabonais par Omar Bongo, mais nous savons que l’enrichissement illicite est une véritable volonté partout dans le monde. Demandez à Jacques Chirac, il en sait beaucoup de ‘’choses’’ avec beaucoup d’appétits. L’ancien Président français vous dira, qu’aucune volonté de transparence ne peut échapper à cette transaction. Mais, quand c’est un chef d’Etat africain qui fait la ‘’même chose’’ avec beaucoup d’appétits, l’opinion française court et s’agite. Les ONG alertent tout le corps judiciaire français. Aujourd’hui, Omar Bongo a les règles du jeu, de ses liaisons historiques avec la France, en « discipline d’amitié », obéissant à une logique de pouvoir fort en Afrique et de conquête d’audience et de chiffres d’affaires pétroliers au Gabon. A l’analyse, la sagesse de Omar Bongo n’a pas suffi pour savoir que ses ‘’entrées faciles’’ à l’Elysée à Paris, n’étaient qu’un simple réseau de grenouillage… sans amitié sincère. Omar Bongo, qui se croyait « Français d’Afrique » a compris maintenant qu’il était un simple ‘’agent économique’’ au service de la France, pour dégager des flux monétaires aux organisations pétrolières en Afrique centrale, et au Gabon. Et, comme, à quelque chose malheur est bon, cette affaire franco-gabonaise, peut servir de leçon à Omar Bongo, pour une réflexion critique sur les relations de la France avec l’Afrique. Alors, Omar Bongo trouvera des ressources intellectuelles pour dire que Laurent Gbagbo avait raison de douter de la France de sa dérive diplomatique, source de toutes sortes de provocations en Afrique. A charge maintenant pour Omar Bongo de donner quelques gages de sagesse, s’il en a encore dont le moindre serait de reconnaître qu’il s’est trompé en utilisant le concept France-Afrique pour s’imposer et le concept des sciences politiques françaises, n’était qu’une plaisanterie, faite d’influences et d’associations d’intérêts…
Pauvre Omar Bongo
Par Ben Ismaël
Pauvre Omar Bongo
Par Ben Ismaël