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Société Publié le mardi 17 mars 2009 | Le Nouveau Réveil

Menace de grève des médecins - Dr. Boka Ernest (SG du SYNACASS-CI) prévient : "Que le gouvernement fasse ce qu`il faut pour ne pas jeter de l`huile sur le feu"

Le syndicat national des cadres supérieurs de la Santé (SYNACASS-CI) s`est réuni le 11 mars dernier en assemblée générale. Au terme de cette rencontre du reste houleuse, Dr. Boka Ernest (SG) et ses camarades ont menacé de se remettre en grève au cas où leurs revendications ne seraient pas prises en compte par le gouvernement. Dans cette interview, le Secrétaire général de ce Syndicat explique les raisons de cette autre menace.


Docteur Boka, vous êtes le secrétaire général du SYNACASS-CI. Le 18 février dernier, vous avez observé une grève de trois jours. Qu`avez-vous obtenu après ce mouvement de protestation ?

Effectivement, du 18 au 20 février dernier, nous avons observé une grève de trois jours, une grève dite d`avertissement au gouvernement. Après ces trois jours, nous avons repris le travail, les négociations se sont poursuivies jusqu`au mardi 10 mars 2009 dernier. Nous avons pu signer un protocole d`accord entre nous et le gouvernement. Sachez que pour cet arrêt de travail, il y avait le SYNACASS-CI et le personnel de la santé, nous étions tous ensemble, dans un collectif. Nous pensons que le protocole d`accord entre nous et le gouvernement est satisfaisant.


Que dit ce protocole ?

Ce protocole dit en quelques points qu`il y aura en fin mars une communication en conseil des ministres pour l`intégration des garçons de salle et aides-soignantes du CHU de Yopougon afin qu`ils deviennent tous fonctionnaires. Dans ce même protocole, quant à notre revalorisation salariale, le gouvernement nous a demandé deux mois jusqu`aux 31 avril afin d`avoir une visibilité. Nous avons donc accordé les deux mois. Mais le gouvernement s`engage de nous proposer une date à partir de fin avril, une date raisonnable et acceptée par nous les syndicats afin de payer tout ce qui est dû par le gouvernement vis-à-vis des cadres supérieurs de la santé et personnels techniques de la santé.


Est-ce que ces propositions vous agréent ?

Ce protocole est un ensemble. Donc si nous avons signé ce document, nous pensons que c`est tendre la perche au gouvernement. Nous leur donnons une possibilité de se ressaisir, que la confiance s`établisse entre les syndicats et le gouvernement.


Pourquoi l`assemblée générale extraordinaire que vous avez organisée le 11 mars dernier a été très houleuse ?

Effectivement, vous conviendrez avec moi que pour les camarades, ce qui était important, était qu`on nous dise qu`on vous paye à telle date. Et je leur ai fait comprendre que nous sommes dans un collectif et que tous les points qui sont nos préoccupations devraient être appropriés. Cela a été difficile, mais ils ont compris qu`il faut le sens de la solidarité. L`ensemble du personnel technique, l`ensemble du personnel de la santé et tous les syndicats ont compris le sens de la solidarité. Je pense que le gouvernement fera ce qu`il faut pour ne pas qu`il y ait encore de l`huile sur le feu.


Vous menacez de vous mettre en grève à partir de la fin du mois de mars au cas où le gouvernement ne tiendrait pas parole.

Pour nous, le premier indicateur est fin mars. Parce que c`est en fin mars que le gouvernement doit faire une communication en conseil des ministres pour l`intégration des filles et garçons de salle et des aides-soignantes. Donc si en fin mars, le gouvernement ne fait pas cette communication, pour nous, la confiance est rompue. Mais, nous espérons que le gouvernement tiendra parole pour faire cette communication. Si cela n`est pas fait, le syndicat va aviser.


Concernant vos salaires, qu`en est-il ?

Comme je l`ai dit, le 30 avril, le gouvernement proposera une date raisonnable que les syndicats vont accepter. Si les syndicats acceptent la date, le gouvernement va payer tout ce qui est dû. Mais si le gouvernement nous propose une date que nous n`acceptons pas, nous allons user de tous nos moyens pour nous faire entendre.


Est-ce qu`aujourd`hui, La population voit le Synacass-ci comme un syndicat de grève?

Non. Si aujourd`hui nous calmons le jeu, c`est parce que nous disons que nous n`allons pas faire souffrir la population par la faute des gouvernants. Durant cette période, la convention de la société civile ivoirienne est entrée effectivement en action pour procéder aux discussions avec nous afin de dénoncer cette crise. Nous profitons de ce micro pour la remercier. Mais nous l`interpellons en même temps pour dire qu`elle fasse le suivi de cet accord pour qu`il n`y ait pas un faux-fuyant de la part de l`une et l`autre partie. La population doit savoir qu`aujourd`hui, nous les cadres supérieurs de la santé, le personnel de la santé de façon générale, sommes disposés à travailler. Mais le gouvernement doit faire en sorte qu`il y ait une sérénité dans nos rangs. Il suffit qu`il applique le décret pris pour la revalorisation de nos salaires et il n`y aura plus de problème. C`est tout ce que nous demandons.


Donc vous attendez ?

Nous attendons parce que, comme je l`ai dit, nous donnons encore une possibilité au gouvernement jusqu`au 30 avril pour qu`il nous propose une date que nous allons accepter. Ce n`est pas qu`ils vont nous imposer une date. Mais pour nous, l`échéance ne doit pas dépasser 30 jours.


Vos camarades ont-ils refusé ce que vous avez proposé ?

Nos camarades n`ont pas refusé. En fait, quand nous disons 30 juin, pour nos camarades, comme cela n`a pas été certifié par le gouvernement, c`est, cela qu`ils disent qu`ils veulent ça. Mais nous pensons que si le gouvernement donne une date raisonnable, jusqu`au plus tard 30 juin pour tout payer, je pense qu`il n`y aura pas de problème. Mais si ça doit être au-delà, moi je ne garantis rien.


La décision peut-elle être bloquée si la Côte d`Ivoire n`est pas éligible au PPTE ?

C`est dans le cadre du PPTE que le gouvernement nous a demandé de leur laisser une visibilité jusqu`au 30 avril. Mais pour nous, le 30 avril, le gouvernement doit être à mesure de nous proposer une date que nous allons accepter ou pas. Au-delà de ça, nous, nous ne pouvons plus attendre. Mais aujourd`hui, je lance un appel à mes camarades de demeurer mobilisés et d`être vigilants. Parce que, c`est vrai que nous avons signé un protocole. Nous veillons au grain. Nous interpellons le gouvernement de respecter ces engagements. Et nous aussi, nous allons faire le suivi. Nous disons aussi que les syndicalistes revendiquent, il appartient au gouvernement de résoudre les problèmes afin qu`il n`y ait pas de débordement. Mais qu’aller dans la répression, ce n`est pas normal.


Vous n`avez donc pas apprécié ce qui s`est passé avec les enseignants ?

Non. Nous en tant que syndicat, nous ne pouvons pas cautionner les actes du gouvernement qui consistent à faire de la répression. Ça, c`est une manière de bâillonner les syndicats. Il faut que les syndicats s`expriment. Cela rentre dans le dynamisme de la démocratie dans tout pays. Si aujourd`hui, nous revendiquons et que nous sommes muselés, les travailleurs n`auront plus de droit. Et nous disons aujourd`hui que nous ne sommes pas d`accord. Même s`il y a des débordements au niveau des syndicats, nous n`acceptons pas qu`il y ait des répressions au sein du Synesci.

Interview réalisée par Djè KM
Coll : I. Y (stagiaire)
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