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International Publié le mardi 17 mars 2009 | Nord-Sud

Manifestation d`étudiants contre cinq mois d`arriérés de bourse - L`ambassade de Paris paralysée hier

L’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris avait des allures d’une forteresse, hier. Six cargos de policiers français stationnés devant l’entrée principale de la représentation diplomatique, au 102 avenue Raymond Poincaré, des dizaines d’agents prêts à « assurer l’ordre » et positionnés derrière des barrières filtrant le passage des usagers et riverains.

La manifestation organisée hier matin, par une vingtaine d’étudiants boursiers ivoiriens en France a sérieusement perturbé le fonctionnement de la représentation d’Abidjan.

Tôt le matin, pancarte de fortune en main, les boursiers de l’Etat ivoirien se sont retrouvés sur les lieux pour réclamer cinq mois d’arriérés. « Non au génocide intellectuel », « Attention cerveau affamé », « Kipré ne mets pas du sable dans nos études », sont quelques uns des slogans que l’on pouvait lire sur leurs pancartes.

Leur porte-parole, François Adou (doctorant en Géographie politique à l’université de Paris 1), n’a pas de qualificatifs assez sévères pour qualifier la situation dramatique que vivent ses camarades partout dans l’Hexagone. Visiblement remonté contre l’ambassadeur Pierre Kipré, le porte-parole des manifestants dénonce l’inertie du diplomate. « C’est sous M. Kipré que les étudiants ivoiriens cumulent cinq mois d’arriérés de bourse. C’est sous lui que le service étudiant n’a plus de liaison téléphonique », peste-t-il.

Pour décanter la situation, les responsables chargés des questions de bourse à l’ambassade (en l’absence de leur patron) ont reçu une délégation d’étudiants et joint séance tenante la Direction générale du Trésor à Abidjan. En fin de compte, l’assurance leur a été donnée de régler un mois d’arriéré dans les heures qui suivent et un autre mois en fin mars.

Dans l’après-midi, l’ambassadeur qui recevait des journalistes a vivement déploré la situation que vivent les boursiers et aidés de l’enseignement supérieur et technique dans l’Hexagone. « La situation est inédite. D’habitude, on avait un ou deux mois de retard. Cela me fait personnellement mal au cœur de voir une telle situation car je n’aime pas voir les manifestations qui ternissent l’image de la Côte d’Ivoire. (…) En même temps, je sais quels sont les problèmes financiers du pays », concède-t-il. Contrairement aux allégations des manifestants, il soutient avoir alerté les autorités compétentes sur ce problème.

N’en pouvant plus d’affronter la colère des boursiers, au nombre de 240, le diplomate ivoirien compte se rendre dès aujourd’hui à Abidjan, pour “présenter le dossier au chef de l’Etat en personne”.

Le non payement régulier des bourses a fini par jeter un discrédit sur les Ivoiriens qui sont désormais persona non grata dans les résidences universitaires. L’ambassadeur affirme même avoir été alerté du sort d’un de ses étudiants qui a été « hospitalisé faute d’avoir mangé pendant trois jours ».

Les étudiants ont, pour leur part suspendu leur mot d’ordre de grève. Ceux-ci promettent de reprendre leur manifestation en cas de promesse non tenue.

Karim Wally, Correspondant permanent à Paris
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