Ancien orateur à la « Sorbonne », Touré Mamadou est aujourd’hui à la tête du Mouvement interafricain de réflexion et d’action (Mira). Il fait des propositions pour la sortie de crise.
•Avant d’être président du Mira, vous étiez orateur à la « Sorbonne » au Plateau. Qu’est-ce qui a motivé votre départ de cet espace de libre opinion ?
Jusqu’en 2002, il n’existait pas de débat contradictoire au niveau de la « Sorbonne » qui était perçue comme un lieu de rassemblement de personnes qui faisaient la propagande pour le compte du président Laurent Gbagbo. Nous avons, à travers notre présence sur cet espace, amené le débat contradictoire et permis à toutes les tendances politiques de s’exprimer. Nous avons pu fonctionner jusqu’au mercredi 18 septembre 2002 où j’ai tenu mon dernier meeting. Le lendemain, il y a eu la tentative de coup d’Etat. J’ai été personnellement visé par l’action d’hommes en armes. Ce qui m’a obligé à prendre le chemin de l’exil.
•Il semble que vous aviez prédit la survenance de cette rébellion ce qui a fait de vous un suspect.
Non, je n’ai pas prédit la rébellion. En fait pour moi, il s’agissait juste d’un raisonnement. Regardez vous-même, chaque fois qu’il y avait crispation de la vie politique, l’on parlait de velléité de putsch. Mais, dès que le ciel se dégageait on en parlait plus ou presque pas. Cela doit chaque fois amener à chercher des solutions de fond aux problèmes qui se posent comme c’est le cas avec les accords de Ouagadougou. Avec le temps mes amis ont fini par comprendre que je n’ai jamais été mêlé à quoi que ce soit.
•Des Ivoiriens pensent que votre mouvement a été suscité par le Rdr pour contrecarrer le Cojep de Blé Goudé ?
Non, parce que nous voyons plus loin que Blé Goudé et le Cojep. Je le dis en toute modestie parce que le Mira n’évolue pas dans le même registre que le Cojep. Nous sommes totalement indépendants. C’est déjà un mouvement véritablement panafricain de jeunes responsables qui participent à différents forums africains et européens sur toutes les questions qui touchent l’Afrique. On trouve en son sein plusieurs compétences. Le Mira est membre du comité exécutif au sein de la de l’Union panafricaine de la jeunesse (Upj) qui est la structure spécialisée de jeunesse de l’Union africaine. A mes yeux, le Cojep reste une structure politique au service de Laurent Gbagbo.
•Comment sortir durablement de cette crise selon vous ?
Il n’y a pas de solution miracle. Mais nous avons des pistes. La première des choses, c’est de pouvoir avoir des élections crédibles en Côte d’Ivoire. Contrairement à ce qui se dit, nous au Mira, nous ne croyons pas que les élections qui à elles seules vont résoudre les problèmes des Ivoiriens. Nous pensons plutôt qu’il faut une bonne élection avec un président qui, régulièrement élu et doté d’une vraie légitimité, pourra affronter tous les problèmes des Ivoiriens en essayant d’y apporter des solutions.
Entretien réalisé par Kra Bernard
•Avant d’être président du Mira, vous étiez orateur à la « Sorbonne » au Plateau. Qu’est-ce qui a motivé votre départ de cet espace de libre opinion ?
Jusqu’en 2002, il n’existait pas de débat contradictoire au niveau de la « Sorbonne » qui était perçue comme un lieu de rassemblement de personnes qui faisaient la propagande pour le compte du président Laurent Gbagbo. Nous avons, à travers notre présence sur cet espace, amené le débat contradictoire et permis à toutes les tendances politiques de s’exprimer. Nous avons pu fonctionner jusqu’au mercredi 18 septembre 2002 où j’ai tenu mon dernier meeting. Le lendemain, il y a eu la tentative de coup d’Etat. J’ai été personnellement visé par l’action d’hommes en armes. Ce qui m’a obligé à prendre le chemin de l’exil.
•Il semble que vous aviez prédit la survenance de cette rébellion ce qui a fait de vous un suspect.
Non, je n’ai pas prédit la rébellion. En fait pour moi, il s’agissait juste d’un raisonnement. Regardez vous-même, chaque fois qu’il y avait crispation de la vie politique, l’on parlait de velléité de putsch. Mais, dès que le ciel se dégageait on en parlait plus ou presque pas. Cela doit chaque fois amener à chercher des solutions de fond aux problèmes qui se posent comme c’est le cas avec les accords de Ouagadougou. Avec le temps mes amis ont fini par comprendre que je n’ai jamais été mêlé à quoi que ce soit.
•Des Ivoiriens pensent que votre mouvement a été suscité par le Rdr pour contrecarrer le Cojep de Blé Goudé ?
Non, parce que nous voyons plus loin que Blé Goudé et le Cojep. Je le dis en toute modestie parce que le Mira n’évolue pas dans le même registre que le Cojep. Nous sommes totalement indépendants. C’est déjà un mouvement véritablement panafricain de jeunes responsables qui participent à différents forums africains et européens sur toutes les questions qui touchent l’Afrique. On trouve en son sein plusieurs compétences. Le Mira est membre du comité exécutif au sein de la de l’Union panafricaine de la jeunesse (Upj) qui est la structure spécialisée de jeunesse de l’Union africaine. A mes yeux, le Cojep reste une structure politique au service de Laurent Gbagbo.
•Comment sortir durablement de cette crise selon vous ?
Il n’y a pas de solution miracle. Mais nous avons des pistes. La première des choses, c’est de pouvoir avoir des élections crédibles en Côte d’Ivoire. Contrairement à ce qui se dit, nous au Mira, nous ne croyons pas que les élections qui à elles seules vont résoudre les problèmes des Ivoiriens. Nous pensons plutôt qu’il faut une bonne élection avec un président qui, régulièrement élu et doté d’une vraie légitimité, pourra affronter tous les problèmes des Ivoiriens en essayant d’y apporter des solutions.
Entretien réalisé par Kra Bernard
