Ceux qui ont cru que cette fois serait la bonne devraient vite déchanter. Le président de la République ne se rendra pas à l’Ouest le 21 mars comme initialement annoncé. Cet énième report a été annoncé hier à travers un communiqué officiel. «Le Premier ministre, président du comité d’organisation des visites d’Etat du président porte à la connaissance des populations, des élus et des cadres des régions des 18 Montagnes, du Denguélé et du Bafing, que la visite d’Etat prévue dans lesdites régions est reportée à une date qui leur sera communiquée ultérieurement», précise le texte. Le vice-président du comité d’organisation, le ministre Koné Mamadou, signataire du communiqué a tenu à présenter les excuses de son équipe «pour les éventuels désagréments causés par ce report». Dans le texte, aucune précision sur les motifs de ce renvoi. Les cadres et élus de la région des Montagnes, entre autres, le président de la Cour suprême, Tia Koné, les ministres Bleu Lainé, Alphonse Douaty, Mabri Toikeusse et le président du conseil général de Man, Siki Blon Blaise… qui avaient accueilli avec beaucoup de joie la nouvelle de cette visite de Gbagbo s’étaient mis à pied d’œuvre à Man, Biancouma, Kabacouma, Kouibly, Bangolo, Danané, Zouan-Hounien… pour en faire un succès. Mais, sur le terrain, plusieurs divergences avaient été enregistrées. Les jeunes de la région avaient exigé une réhabilitation de la mémoire de l’ancien chef de la junte militaire, Robert Guéi, l’élucidation des circonstances de sa mort et le retour de l’entente entre ses fils avant l’arrivée du premier des Ivoiriens. Dans plusieurs villes, des guéguerres de leadership ont éclaté autour de la préparation de l’accueil de Laurent Gbagbo. A Bangolo par exemple, les populations avec plusieurs cadres à leur tête n’avaient pas hésité à menacer de huer le président du conseil général, Blesson Goué Emile, si jamais ce dernier s’entêtait à vouloir lire un discours devant le chef de l’Etat. Autant de bruits qui auraient concouru selon plusieurs sources à dissuader Gbagbo, qui n’a pas voulu dit-on s’aventurer dans un «far west».
Djama Stanislas
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