Quinze ans après son départ de la Côte d`Ivoire, et après 20 ans d`exil à Paris, la reine du mutuachi se prononce sur sa relation idyllique avec Lougah François, ses rapports avec les chefs d`Etat, la politique. Et pour finir, elle enfonce le clou : “On a voulu me casser !”. Causerie avec la Maman Nationale.
Après 15 ans d`absence de la Côte d`Ivoire, vous retrouvez cette terre qui a fait votre succès. Comment vous sentez-vous ?
Je rêvais de ce moment et j`attendais ce grand retour, parce que les nouvelles qu`il y avait de moi en provenance de la Côte d`Ivoire étaient favorables. Je souhaiterais donc profiter de votre lucane pour remercier maman Patricia Kalou qui me donne l`occasion de renouer avec les Ivoiriens.
Vous êtes donc à Abidjan, à la faveur du salon international de la femme, baptisé Létagonin. Quelles sont vos impressions sur ce rendez-vous féminin ?
J`ai été impressionnée par le salon, au point que cela m`a donné l`idée d`organiser, l`an prochain, chez moi, un salon du même genre. Je vais copier ce que j`ai vu ici (elle rit).
Avez-vous gardé de bons contacts avec les artistes ivoiriens ?
Bien sûr. L`année dernière, j`étais avec maman Aïcha Koné à Kinshasa. Elle y était pour mes 30 ans de carrière. J`ai toujours gardé de bons contacts avec mes amis artistes, et plus particulièrement avec Aïcha Koné.
Quel est le plus beau souvenir que vous gardé de la Côte d`Ivoire ?
Partout où je suis passée, je l`ai dis tout le temps, je me dois de rendre un hommage mérité à la Côte d`Ivoire. C`est un pays qui m`a tout donné. C`est grâce à ce pays que je suis devenue la star qu`on connaît aujourd`hui. Je ne suis pas en train de vous flatter (elle prend un air sérieux). C`est sincère. Car ce pays m`a donné une aura positive qui m`accompagne encore aujourd`hui.
Si je vous demandais de raconter ce qui vous a particulièrement marquée ?
En Côte d`Ivoire, c`est le grand public qui m`a acceptée. Ce qui n`a pas été forcement le cas pour les autres artistes. Mais moi, j`ai eu cette chance-là. Et, pour cette raison, je n`oublierai jamais le peuple ivoirien qui fait partie de mon histoire.
A propos d`histoires, il y a-t-il une qui revient constamment ?
Je ne sais plus. Mais, ce que vous devez retenir, c`est qu`il y a eu des hauts et des bas.
Un mot sur les hauts
(Elle cherche). J`ai vécu de bons moments ici. Je ne peux pas oublier ce pays.
C`était quoi, votre secret ?
Mon secret, c`était le travail. Quand je suis arrivée ici, il y avait beaucoup d`artistes ivoiriens comme Jimmy Hyacinthe. C`est lui qui a arrangé ma toute première chanson ``Amina``. (Elle fredonne la chanson). Après, il y a eu Ernesto Djédjé et Lougah François. Je vais vous faire un aveu. A cette époque là, certains artistes faisaient des difficultés. C`est-à-dire qu`ils ne voulaient pas voir des artistes étrangers, comme nous, émerger. François Lougah, lui, était de ceux qui m`ont beaucoup soutenue.
Il ne vous a pas soutenue que sur le plan artistique, puisqu`il y a eu une idylle entre vous ?
Ecoutez, qu`est ce que vous voulez que je fasse ? (Elle durcit le ton). Moi, on m`a toujours mariée à tout le monde. François Lougah était un homme comme tout autre. Cette histoire a fait couler tellement d`encre et de salive ici à Abidjan et même ailleurs, que je ne sais pas comment vous répondre. Aujourd`hui, il n`est plus avec nous. Et moi, j`ai beaucoup de respect pour les morts. Par conséquent, je voudrais qu`on le laisse reposer en paix. Il fut un grand dans ce pays.
Vous disiez à l`instant que l`on vous a collé beaucoup de liaisons. Dites-nous ce qu`il a été réellement de la relation avec François Lougah.
Je ne veux plus parler de lui. Il n`est plus parmi nous. J`ai du respect pour lui. Que son âme repose en paix. Parlons plutôt travail, s`il vous plait
A propos de travail, vous le signifiez à l`instant, votre intégration n`a pas été facile en Côte d`Ivoire, parce que certains artistes vous auraient mis les bâtons dans les roues. Qui… ?
Ça, c`est le passé. N`en parlons plus. Car beaucoup de choses ont changé et j`ai aussi grandi. De plus, je ne suis plus à ce niveau.
A cette époque-là, avez-vous éprouvé un sentiment de rejet, au point de vouloir tout laisser tomber ?
Non, pourquoi ? Vous savez, dans la vie, il faut être solide, car il y a toujours des gens pour vous casser. Je pense que c`est le prix à payer pour être une star. Par la suite, je suis allée m`installer à Paris. 20 ans après, je suis rentrée chez moi.
Après toutes ces années, pourriez-vous parler des moments difficiles que vous avez connus ?
C`est vrai que j`ai connu des moments pénibles. Mais, je ne sais comment vous les raconter.
Juste un mot là-dessus …
Je ne sais quoi dire, parce que la vie est ainsi faite.
Un souvenir douloureux ?
Oh ! Les mauvais souvenirs, il y a en beaucoup. J`ai perdu mon père à l`âge de 4 ans et je n`arrête pas de penser à lui. Parce que, je ne l`ai pas vraiment connu. J`ai aussi perdu ma fille aînée. Il y a aussi et surtout la mort du président N`Zé Laurent Désiré Kabila. Ce dernier me faisait beaucoup confiance. J`étais parmi les personnes qui avaient gagné son estime. Sa mort m`a vraiment affectée. Dans la vie, on traverse forcement des moments difficiles. Mais, aujourd`hui, je suis dans l`ombre de Joseph Kabila. Chaque fois que j`ai un problème, il est là pour me soutenir.
Votre reconversion à la politique a été toute tracée. Ça été facile, n`est ce pas ?
N`allez pas croire que ça été facile. Chez moi, je ne suis ni ministre, ni gouverneur. Mais je suis là. Je suis membre du bureau politique du chef de l`Etat. Et je suis aussi l`une des plus grandes mobilisatrices de masse. Pour le chef de l`Etat, je suis Kabiliste à 100%.
Qu`est ce que la population gagne de votre attachement au président Kabila ?
Ecoutez, nous sommes là pour soutenir et encourager les actions du président…
Votre tâche consiste à quoi ?
Mon travail consiste à mobiliser la masse autour du président. Par exemple, pendant les élections, j`ai chanté une chanson qui a mobilisé davantage d`adhérents à la cause du président Kabila.
La politique que vous faites n`est-elle pas pour des intérêts personnels ?
(Elle hausse le ton). Ma politique, je la fais pour le peuple. N`oubliez pas que je suis l`artiste du peuple. Je suis leur députée.
Dans quelle peau vous sentez-vous plus à l`aise. Celle de l`artiste ou celle de la députée ?
Je crois que c`est plutôt dans la peau de l`artiste que je me sens le mieux. Vous savez, les choses ont changé chez nous. Ce n`est pas parce que vous êtes dans la politique que les gens ne peuvent pas aimer votre musique. Les gens continuent de danser ma musique. C`est pour cela qu`on m`a surnommée la ``Mamou nationale``. Ce qui signifie ``maman nationale``. Quand il s`agit de la politique, on fait la politique. Et quand il s`agit de musique, on parle de musique. On ne mélange pas les choses. N`empêche, quand il s`agit des deux, je suis davantage aimée par le peuple. Je veux dire que je suis soutenue à 100% et surtout respectée dans mon pays.
Sur le plan artistique, qu`est-ce que vous faites pour les jeunes ?
Oh ! Ça, c`est une bonne question. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de “Mijé 30”. C`est une jeune fille, choriste dans le temps, qui est aujourd`hui une étoile montante de la musique congolaise. Elle est très aimée chez nous. Très bientôt, vous allez la découvrir. D`ici, je monte à Paris, puis je vais la chercher à Kinshasa pour Abidjan.
Est-elle sur vos traces ?
Elle ne fait pas du mutuachi. C`est plutôt de la rumba. Et c`est très beau, ce qu`elle fait.
Que devient le mutuachi ? Pensez vous à la pérennisation de ce rythme ?
Dans mon groupe, il y a encore des garçons qui chantent le mutuachi. El Médo et Youlinga.
Les hommes pourront-ils faire vivre le mutuachi ?
Attendez de voir le grand spectacle que je vous réserve. Le mutuachi, ce n`est pas seulement l`affaire de Tshala. Venez chez moi et vous vous rendrez compte de ce que ce rythme est répandu en RDC.
Le mutuachi vous a déroulé le tapis rouge, jusqu`à certains chefs d`Etat. Commentaire.
Qu`est-ce que le mutuachi a à voir avec les chefs d`Etat ? (Elle s`énerve un peu). D`abord, un chef d`Etat est avant tout un être humain. Un président peut danser au rythme du mutuachi. Il est aussi sensible à la bonne musique. N`a-t-il pas le droit de danser ?
On a le sentiment que certains parmi eux ont été envoûtés par vous.
Je ne pense qu`ils aient été envoûtés par ma personne. Peut-être, par le mutuachi qui est un rythme folklorique de chez moi. Je n`ai rien inventé. C`est du folklore que j`ai modernisé.
Parlons de votre situation matrimoniale. Êtes-vous mariée ?
Oui, je suis mariée et mère de plusieurs enfants. Nous sommes en Afrique et les enfants de mes frères sont miens.
Pouvez-vous décliner l`identité de votre époux ?
Il s`appelle Claude Mashala. Il est directeur général de la Fosta. C`est le fonds de soutien à la création artistique et culturelle. C`est une banque pour le financement des œuvres artistiques. C`est une structure qui a été mise en place par le chef de l`Etat, afin de venir en aide aux artistes.
Comment avez-vous rencontré votre homme ? Avez-vous toujours pensé vous marier à un artiste ?
Mon mari est en ce moment avec moi. Mais il n`est pas artiste.
Il évolue dans le milieu, tout de même ?
Il n`est pas artiste et j`insiste là-dessus. Il n`est ni chanteur, ni instrumentiste.
Si je vous demandais de vous prononcer sur votre fantasme ?
Quoi ! (Son mari intervient) “c`est de vous voir danser le mutuachi” (rire)
Que doit-on retenir de vous ? L`artiste ou la femme politique ?
Je resterai artiste, jusqu`à la fin de mes jours. Même si on me nomme ministre, je resterais l`artiste que tout le monde a connue.
Ça vous dirait de briguer le poste de président de la République ?
Sait-on jamais. En ce moment, je ne pense pas à cela. Mais ça pourrait arriver. Et puis, ça ne sera pas la première dans l`histoire qu`un artiste devienne une personnalité importante.
Est-ce pour cette raison que vous occupez un rôle stratégique dans l`équipe de Kabila ?
Je ne suis pas dans le gouvernement de Kabila. Non ! Je suis Kabiliste. Je suis derrière et pas dans son gouvernement.
C`est tout comme…
Je suis dans sa famille politique. Et si vous me donnez un message pour lui, rassurez vous, il le recevra.
Réalisée par Ange T Blaise de Prestige Magasine
Après 15 ans d`absence de la Côte d`Ivoire, vous retrouvez cette terre qui a fait votre succès. Comment vous sentez-vous ?
Je rêvais de ce moment et j`attendais ce grand retour, parce que les nouvelles qu`il y avait de moi en provenance de la Côte d`Ivoire étaient favorables. Je souhaiterais donc profiter de votre lucane pour remercier maman Patricia Kalou qui me donne l`occasion de renouer avec les Ivoiriens.
Vous êtes donc à Abidjan, à la faveur du salon international de la femme, baptisé Létagonin. Quelles sont vos impressions sur ce rendez-vous féminin ?
J`ai été impressionnée par le salon, au point que cela m`a donné l`idée d`organiser, l`an prochain, chez moi, un salon du même genre. Je vais copier ce que j`ai vu ici (elle rit).
Avez-vous gardé de bons contacts avec les artistes ivoiriens ?
Bien sûr. L`année dernière, j`étais avec maman Aïcha Koné à Kinshasa. Elle y était pour mes 30 ans de carrière. J`ai toujours gardé de bons contacts avec mes amis artistes, et plus particulièrement avec Aïcha Koné.
Quel est le plus beau souvenir que vous gardé de la Côte d`Ivoire ?
Partout où je suis passée, je l`ai dis tout le temps, je me dois de rendre un hommage mérité à la Côte d`Ivoire. C`est un pays qui m`a tout donné. C`est grâce à ce pays que je suis devenue la star qu`on connaît aujourd`hui. Je ne suis pas en train de vous flatter (elle prend un air sérieux). C`est sincère. Car ce pays m`a donné une aura positive qui m`accompagne encore aujourd`hui.
Si je vous demandais de raconter ce qui vous a particulièrement marquée ?
En Côte d`Ivoire, c`est le grand public qui m`a acceptée. Ce qui n`a pas été forcement le cas pour les autres artistes. Mais moi, j`ai eu cette chance-là. Et, pour cette raison, je n`oublierai jamais le peuple ivoirien qui fait partie de mon histoire.
A propos d`histoires, il y a-t-il une qui revient constamment ?
Je ne sais plus. Mais, ce que vous devez retenir, c`est qu`il y a eu des hauts et des bas.
Un mot sur les hauts
(Elle cherche). J`ai vécu de bons moments ici. Je ne peux pas oublier ce pays.
C`était quoi, votre secret ?
Mon secret, c`était le travail. Quand je suis arrivée ici, il y avait beaucoup d`artistes ivoiriens comme Jimmy Hyacinthe. C`est lui qui a arrangé ma toute première chanson ``Amina``. (Elle fredonne la chanson). Après, il y a eu Ernesto Djédjé et Lougah François. Je vais vous faire un aveu. A cette époque là, certains artistes faisaient des difficultés. C`est-à-dire qu`ils ne voulaient pas voir des artistes étrangers, comme nous, émerger. François Lougah, lui, était de ceux qui m`ont beaucoup soutenue.
Il ne vous a pas soutenue que sur le plan artistique, puisqu`il y a eu une idylle entre vous ?
Ecoutez, qu`est ce que vous voulez que je fasse ? (Elle durcit le ton). Moi, on m`a toujours mariée à tout le monde. François Lougah était un homme comme tout autre. Cette histoire a fait couler tellement d`encre et de salive ici à Abidjan et même ailleurs, que je ne sais pas comment vous répondre. Aujourd`hui, il n`est plus avec nous. Et moi, j`ai beaucoup de respect pour les morts. Par conséquent, je voudrais qu`on le laisse reposer en paix. Il fut un grand dans ce pays.
Vous disiez à l`instant que l`on vous a collé beaucoup de liaisons. Dites-nous ce qu`il a été réellement de la relation avec François Lougah.
Je ne veux plus parler de lui. Il n`est plus parmi nous. J`ai du respect pour lui. Que son âme repose en paix. Parlons plutôt travail, s`il vous plait
A propos de travail, vous le signifiez à l`instant, votre intégration n`a pas été facile en Côte d`Ivoire, parce que certains artistes vous auraient mis les bâtons dans les roues. Qui… ?
Ça, c`est le passé. N`en parlons plus. Car beaucoup de choses ont changé et j`ai aussi grandi. De plus, je ne suis plus à ce niveau.
A cette époque-là, avez-vous éprouvé un sentiment de rejet, au point de vouloir tout laisser tomber ?
Non, pourquoi ? Vous savez, dans la vie, il faut être solide, car il y a toujours des gens pour vous casser. Je pense que c`est le prix à payer pour être une star. Par la suite, je suis allée m`installer à Paris. 20 ans après, je suis rentrée chez moi.
Après toutes ces années, pourriez-vous parler des moments difficiles que vous avez connus ?
C`est vrai que j`ai connu des moments pénibles. Mais, je ne sais comment vous les raconter.
Juste un mot là-dessus …
Je ne sais quoi dire, parce que la vie est ainsi faite.
Un souvenir douloureux ?
Oh ! Les mauvais souvenirs, il y a en beaucoup. J`ai perdu mon père à l`âge de 4 ans et je n`arrête pas de penser à lui. Parce que, je ne l`ai pas vraiment connu. J`ai aussi perdu ma fille aînée. Il y a aussi et surtout la mort du président N`Zé Laurent Désiré Kabila. Ce dernier me faisait beaucoup confiance. J`étais parmi les personnes qui avaient gagné son estime. Sa mort m`a vraiment affectée. Dans la vie, on traverse forcement des moments difficiles. Mais, aujourd`hui, je suis dans l`ombre de Joseph Kabila. Chaque fois que j`ai un problème, il est là pour me soutenir.
Votre reconversion à la politique a été toute tracée. Ça été facile, n`est ce pas ?
N`allez pas croire que ça été facile. Chez moi, je ne suis ni ministre, ni gouverneur. Mais je suis là. Je suis membre du bureau politique du chef de l`Etat. Et je suis aussi l`une des plus grandes mobilisatrices de masse. Pour le chef de l`Etat, je suis Kabiliste à 100%.
Qu`est ce que la population gagne de votre attachement au président Kabila ?
Ecoutez, nous sommes là pour soutenir et encourager les actions du président…
Votre tâche consiste à quoi ?
Mon travail consiste à mobiliser la masse autour du président. Par exemple, pendant les élections, j`ai chanté une chanson qui a mobilisé davantage d`adhérents à la cause du président Kabila.
La politique que vous faites n`est-elle pas pour des intérêts personnels ?
(Elle hausse le ton). Ma politique, je la fais pour le peuple. N`oubliez pas que je suis l`artiste du peuple. Je suis leur députée.
Dans quelle peau vous sentez-vous plus à l`aise. Celle de l`artiste ou celle de la députée ?
Je crois que c`est plutôt dans la peau de l`artiste que je me sens le mieux. Vous savez, les choses ont changé chez nous. Ce n`est pas parce que vous êtes dans la politique que les gens ne peuvent pas aimer votre musique. Les gens continuent de danser ma musique. C`est pour cela qu`on m`a surnommée la ``Mamou nationale``. Ce qui signifie ``maman nationale``. Quand il s`agit de la politique, on fait la politique. Et quand il s`agit de musique, on parle de musique. On ne mélange pas les choses. N`empêche, quand il s`agit des deux, je suis davantage aimée par le peuple. Je veux dire que je suis soutenue à 100% et surtout respectée dans mon pays.
Sur le plan artistique, qu`est-ce que vous faites pour les jeunes ?
Oh ! Ça, c`est une bonne question. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de “Mijé 30”. C`est une jeune fille, choriste dans le temps, qui est aujourd`hui une étoile montante de la musique congolaise. Elle est très aimée chez nous. Très bientôt, vous allez la découvrir. D`ici, je monte à Paris, puis je vais la chercher à Kinshasa pour Abidjan.
Est-elle sur vos traces ?
Elle ne fait pas du mutuachi. C`est plutôt de la rumba. Et c`est très beau, ce qu`elle fait.
Que devient le mutuachi ? Pensez vous à la pérennisation de ce rythme ?
Dans mon groupe, il y a encore des garçons qui chantent le mutuachi. El Médo et Youlinga.
Les hommes pourront-ils faire vivre le mutuachi ?
Attendez de voir le grand spectacle que je vous réserve. Le mutuachi, ce n`est pas seulement l`affaire de Tshala. Venez chez moi et vous vous rendrez compte de ce que ce rythme est répandu en RDC.
Le mutuachi vous a déroulé le tapis rouge, jusqu`à certains chefs d`Etat. Commentaire.
Qu`est-ce que le mutuachi a à voir avec les chefs d`Etat ? (Elle s`énerve un peu). D`abord, un chef d`Etat est avant tout un être humain. Un président peut danser au rythme du mutuachi. Il est aussi sensible à la bonne musique. N`a-t-il pas le droit de danser ?
On a le sentiment que certains parmi eux ont été envoûtés par vous.
Je ne pense qu`ils aient été envoûtés par ma personne. Peut-être, par le mutuachi qui est un rythme folklorique de chez moi. Je n`ai rien inventé. C`est du folklore que j`ai modernisé.
Parlons de votre situation matrimoniale. Êtes-vous mariée ?
Oui, je suis mariée et mère de plusieurs enfants. Nous sommes en Afrique et les enfants de mes frères sont miens.
Pouvez-vous décliner l`identité de votre époux ?
Il s`appelle Claude Mashala. Il est directeur général de la Fosta. C`est le fonds de soutien à la création artistique et culturelle. C`est une banque pour le financement des œuvres artistiques. C`est une structure qui a été mise en place par le chef de l`Etat, afin de venir en aide aux artistes.
Comment avez-vous rencontré votre homme ? Avez-vous toujours pensé vous marier à un artiste ?
Mon mari est en ce moment avec moi. Mais il n`est pas artiste.
Il évolue dans le milieu, tout de même ?
Il n`est pas artiste et j`insiste là-dessus. Il n`est ni chanteur, ni instrumentiste.
Si je vous demandais de vous prononcer sur votre fantasme ?
Quoi ! (Son mari intervient) “c`est de vous voir danser le mutuachi” (rire)
Que doit-on retenir de vous ? L`artiste ou la femme politique ?
Je resterai artiste, jusqu`à la fin de mes jours. Même si on me nomme ministre, je resterais l`artiste que tout le monde a connue.
Ça vous dirait de briguer le poste de président de la République ?
Sait-on jamais. En ce moment, je ne pense pas à cela. Mais ça pourrait arriver. Et puis, ça ne sera pas la première dans l`histoire qu`un artiste devienne une personnalité importante.
Est-ce pour cette raison que vous occupez un rôle stratégique dans l`équipe de Kabila ?
Je ne suis pas dans le gouvernement de Kabila. Non ! Je suis Kabiliste. Je suis derrière et pas dans son gouvernement.
C`est tout comme…
Je suis dans sa famille politique. Et si vous me donnez un message pour lui, rassurez vous, il le recevra.
Réalisée par Ange T Blaise de Prestige Magasine