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Politique Publié le jeudi 19 mars 2009 | Nord-Sud

Reconstitution des registres de l`état civil à Bouaké : Les étrangers ne se bousculent pas au guichet

Contrairement aux régions des Montagnes (Man) et du Denguélé (Odienné) où l’opération de reconstitution des registres de l’état civil disparus ou détruits entièrement ou partiellement connaît de réels dysfonctionnements dans la chaîne du fait de l’absence de l’administration judiciaire, la Vallée du Bandaman semble avoir pris le bon wagon. A preuve, les guichets uniques pour la reconstitution des registres mis en place pour faciliter l’accès aux usagers sont très sollicités. Mieux, l’administration judiciaire (juge, procureur de la République, greffier), l’autre maillon essentiel de la chaîne, est en place. Au Tribunal de première instance de Bouaké (Tpi), le juge Frédéric Ekra qui fait office de président et son équipe attendent d’être saisis par les différentes commissions pour examiner les demandes à eux soumises afin de rendre leur jugement. « Le tribunal fonctionne depuis un mois. A ce jour, nous n’avons pas encore été saisis par une quelconque commission. Nous attendons », a rassuré le président Ekra entouré du procureur de la République Jules Kouassi ; du substitut du procureur Agoh Amani ; du greffier en chef Me Innocent Lattier. A Botro, localité située à une quinzaine de kilomètres de Bouaké, la commission présidée par le sous-préfet, M. Christophe Kacou Brindoumou, et qui a démarré ses travaux le 24 février multiplie les sessions pour saisir le tribunal. Sur un total de 2.499 requêtes enregistrées par le secrétariat permanent, 755 ont été examinées dont quatre requêtes rejetées pour dossiers incomplets. Pour l’heure, cette commission est à l’étape de la publication des listes provisoires. « La période est échue. Il n’y a pas eu de réclamation. Je viens de rédiger la note de transmission au procureur de la République», a indiqué le sous-préfet. Si l’opération, dans l’ensemble, se déroule sans entrave dans la Vallée du Bandaman, elle pêche cependant par l’absence des communautés étrangères dans les différents guichets uniques. Et pourtant, les étrangers nés sur le sol ivoirien sont également concernés par la reconstitution des registres de l’état civil en cours. De Man à Bouaké en passant par Odienné, sur tous les cas enregistrés, aucune requête n’émane des populations étrangères. Est-ce un déficit de sensibilisation ? Le sous-préfet de Botro écarte cette éventualité. Pour lui, la sensibilisation a été faite à grande échelle. Certains observateurs pointent du doigt le climat malsain fait de suspicion autour de l’identification qui se déroule concomitamment avec l’opération de reconstitution des registres de l’état civil. De peur d’être traités d’usurpateurs de la nationalité ivoirienne, les populations étrangères préfèrent se tenir loin des guichets. Le gouvernement et l’Unops (structure des Nations unies qui appuie le projet) sont interpellés si on veut atteindre l’objectif qui est de rendre l’état civil en Côte d’Ivoire fiable.

Jean Roche Kouamé
Envoyé spécial
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