“Un bol de riz, sans huile et sans "accompagnement”. Voilà ce à quoi ont droit les prisonniers de la tristement célèbre Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan (Maca). Normal, diront certains. Parce qu'ils ne méritent pas mieux. Puisqu'ils ont décidé de ramer à contre-courant des normes de la société. Pourquoi doit-on s'émouvoir pour des scélérats sans foi ni loi. D'autres, les " Droits de l'hommiste", en revanche, rétorqueront que la vocation d'une Maison d'Arrêt est de corriger les déviations et non de violer les Droits des détenus. Y compris le Droit à la nourriture. Faut-il trancher dans le vif ? Il faut, pour cela, avoir des aptitudes en Droit tout court. Or, ce n'est pas notre milieu naturel. N'empêche, du point de vue analytique, il ne serait pas exagéré de pointer un doigt accusateur sur l'Etat. Prévue pour accueillir 1500 prisonniers, la Maca en absorbe aujourd'hui, environ 6000. C'est-à-dire le quadruple. Dans ces conditions, la pression sur les infrastructures est forte. Pis, le surpeuplement ouvre la voie à des vices et non des moindres. Alcool, drogue, prostitution, homosexualité, etc. Vaincre ou périr, c'est la loi de la jungle. Les plus faibles sont, dès lors, à la merci des plus forts. Ceux qui ne peuvent pas supporter craquent et passent de vie à trépas. Les plus chanceux arrivent à s'évader pour échapper à l'enfer. Dans ce drame qui se joue derrière ces murs, le silence assourdissant des autorités politiques ne manque pas d'inquiéter. Comme à l'école, elles ont introduit la politique dans le milieu carcéral. Les prisonniers sont aujourd'hui, au centre des enjeux. Parce que dans sa sale besogne de déstabilisation, le conglomérat de politiciens de midi en est arrivé à la conclusion que les détenus sont d'un grand secours. On actionne les relais pour simuler des évasions. Au lieu de penser une politique de décongestionnement de ces bâtiments, on préfère utiliser ces détenus pour assouvir des ambitions politiques. Même un condamné à mort à des Droits qu'il faut respecter jusqu'au bout. Il est donc temps que l'on pense à construire une autre Maison d'arrêt pour la capitale économique qui compte aujourd'hui, peut-être, dix fois plus d'habitants qu'en 1970, date à laquelle la Maca a vu le jour.
zanbi05641405@yahoo.fr
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