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Showbizz Publié le jeudi 26 mars 2009 |

Bisso Na Bisso prépare un nouvel opus pour ses dix ans

Auteur dès 1998 d’un album afro-rap précurseur, le collectif Bisso Na Bisso [1] fêtera bientôt ses dix d’existence. M’Passi, la voix féminine de la bande, revient sur l’aventure.

Pour l’ancienne chanteuse de Melgroove, tout commence par un coup de fil de son rappeur de cousin, Passi (Ministère Amer) : « Un projet lui tenait à cœur : prendre des morceaux de musique congolaise et les retravailler façon hip hop. Quand il m’a demandé si je voulais poser dessus, j’ai tout de suite dit oui. Tout en vivant en France, on reste attaché à nos racines africaines : la musique congolaise a toujours résonné chez moi ! »

Papa Wemba, Koffi Olomidé et Lokua Kanza sur des beats rap ? Pas gagné d’avance… Mais carton plein pour le Bisso : 200 000 copies vendues, deux Victoires de la musique en France, et un Kora (trophées de la musique africaine et de la diaspora) pour l’album Racines. Dans la foulée, en 1999, les huit membres du groupe partent sur les routes africaines : Passi, Lino et Calbo (Arsenik), Ben’J (Neg’Marrons), D.O.C. TMC et G-Kill (2Bal), M’Passi et Mystik. Le Congo, le Sénégal, le Cameroun et la Côte d’Ivoire voient débarquer les Français, dont certains découvraient pour la première fois le continent. « On nous a accueillis à bras ouverts, raconte M’Passi. Les gens étaient contents de voir des jeunes s’intéresser à la culture de leurs pays d’origine. Pendant les concerts, les gens chantaient nos chansons. Un grand moment d’émotion… »

Plus grande satisfaction : avoir réussi à réunir la nouvelle et l’ancienne génération de la diaspora africaine. « Jusque-là, les anciens étaient plutôt sceptiques vis-à-vis du rap. Ils ont apprécié qu’on le fusionne avec de la musique de là-bas. Les jeunes, plutôt fans de hip hop, ont pu découvrir des classiques afro. » Hors de question pour autant de se contenter de faire danser les gens. Lors de la sortie de Racines, le Congo est en pleine guerre civile. Une situation tendue qui a inspiré plusieurs titres : Dans la peau d’un chef, Tata N’Zambe, Après la guerre. « On ne voulait pas se contenter de musique festive : il fallait parler des bons et des mauvais cotés de l’Afrique. Les membres du Bisso sont originaires de différentes régions du Congo et se sont toujours très bien entendus. On ne comprenait pas les guerres ethniques qui avaient lieu là-bas. Evoquer ces conflits était une nécessité. » Le prochain opus de Bisso Na Bisso contiendra plusieurs featurings avec des artistes locaux. « Mais pas de rappeurs prévus ! Ils sont déjà sept au sein du Bisso, ça suffit ! »

Plusieurs titres sont déjà enregistrés, à découvrir sur http://www.myspace.com/bissonabissofficiel et sur http://video.abidjan.net/audio/806d4bcd1ef555be766c . Le premier album studio du collectif, "Racines...", s`était vendu il y a dix ans à près de 200 000 exemplaires.

Maral Amiri
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