La crise qui oppose la direction du groupe Cie/Sodeci à la Fédération syndicale des travailleurs de l’eau et de l’énergie vient de livrer ses secrets. Le ministre des Mines et de l’Energie, accusé par le collectif des associations et unions de la Cie d’être le commanditaire des mouvements de déstabilisation programmée, a conduit les syndicalistes à la présidence de la République. Que cherche-t-il réellement ?
C’est officiel. Le ministre des Mines et de l’Energie a choisi son camp dans la crise qui oppose la direction du groupe Cie/Sodeci à la Fédération syndicale des travailleurs du secteur de l’eau et de l’énergie (Fesene, mise en place par le Synaseg et Synatrase). Ce que redoutait le collectif des associations et unions de la Cie, a fini par se confirmer. Cette fédération qui a projeté des mouvements de grève depuis lundi (qui ont échoué) a été reçue mercredi en audience par le chef de l’Etat en compagnie du ministre Monnet Léon Emmanuel. «Le ministre des Mines et de l’Energie est le commanditaire de cette grève annoncée», avait prévenu le porte-parole du collectif, Alexis Kaunan, le 19 mars au cours d’une conférence de presse. Révélant que c’est le cabinet du ministre qui a servi de lieu de déstabilisation programmée de l’entreprise. En effet, l’on se pose de nombreuses questions eu égard à l’attitude du président de la République et de son ministre vis-à-vis de ces deux syndicats. Si le secrétaire général du Synatrase, Bilé Amon, a été licencié par la direction, la procédure de licenciement de Yao François, secrétaire général du Synaseg, déjà suspendu, est en cours à l’inspection du travail, pour absence répétée et prolongée au travail sans motif valable. Justement, après avoir suspendu le bureau exécutif, les différents secrétaires généraux de section, les délégués et membres fondateurs du Synaseg ont mis en place le 11 février un comité de crise pour préparer de nouvelles réformes.
“Des syndicalistes intégristes ”
En soutenant ces leaders syndicaux qui ne font plus partie du personnel de l’entreprise, M. Monnet ne tente-t-il pas de cautionner le désordre et l’illégalité ? Le groupe Cie/Sodeci étant une société privée, le ministre a-t-il le droit de s’immiscer dans ses affaires internes au point de pousser des agents à mettre en péril leur propre entreprise? Une fâcheuse habitude de la tutelle, soutient la plateforme des travailleurs, de vouloir humilier la hiérarchie de leur société chaque fois qu’un conflit l’oppose aux syndicats. «Le ministre s’est lui-même impliqué personnellement en intimant l’ordre à la Direction générale de la Cie en mission de rentrer immédiatement pour recevoir (ses filleuls) afin de discuter au préalable de leur intégration à la Sodeci et à la Cie», a déclaré M. Kaunan. En filigrane, il faut rappeler que les relations entre le Synaseg et la direction ont été souvent tendues. Le syndicat s’est de façon permanente opposé, entre autres, aux réformes engagées par la direction notamment au réaménagement du personnel. A telle enseigne que les dirigeants ne cachent plus leur exaspération devant les «agissements» du mouvement, épicentre dit-on, de toutes les tensions dans la société et qui frisent le «syndicalisme intégriste, radical et jusqu’auboutiste». Ainsi pendant 18 ans de lutte syndicale, le Synaseg a usé de menaces intempestives de grèves, de revendications irréalistes (en 2002, le Synaseg exigeait une hausse de salaire de 81%). Or la direction espérait mieux après l’échec de plusieurs accords signés avec le syndicat. D’autant que depuis le 30 avril dernier, un nouveau protocole d’accord a été paraphé après plusieurs mois de négociations entre la Direction générale et le Synaseg. La mise en puissance d’un médiateur désigné en l’occurrence Kien Dallied Charlemagne, conseiller technique à la présidence de la République chargé des questions de l’énergie, avait donné une sorte d’assurance et un espoir. Etant entendu qu’à court terme, il a été convenu de la participation des dirigeants du syndicat à la gestion de la Mutuelle des agents de l’eau et de l’électricité (Ma2e) par leur responsabilisation au sein du conseil d’administration. Le rêve à un retour définitif à la paix totale entre les deux parties, n’a été qu’éphémère. Malheureusement, depuis quelques semaines Yao François et ses camarades ont à nouveau sorti le fer contre les dirigeants du groupe Cie/Sodeci. En annonçant une grève générale qui s’est soldée par un échec. Comme un schéma bien planifié, pour en arriver à cette nouvelle rupture avec la direction, le 19 mai 2008, le secrétaire général du Synaseg subordonne sa participation à l’assemblée générale de Ma2e, à la conclusion d’un avenant qui attribue de droit la présidence de la mutuelle au Synaseg. Il exige une minorité de blocage à son seul profit. Principal argument, le Synaseg est à ses yeux, le plus représentatif des syndicats, estimant que la mutuelle est une imposition de la direction. Une attitude qui crée d’énormes incertitudes quant à l’application du protocole d’accord. Pourtant l’adhésion à la mutuelle est libre et volontaire. Cette volte-face du leader syndical, est d’autant surprenante selon les dirigeants, que Yao François s’était déclaré satisfait de ce protocole qui créait désormais un cadre permanent de concertation. La situation est devenue une nébuleuse, obligeant la direction à sortir les muscles pour mettre de l’ordre. Elle joue la fermeté et dénonce la convention de 1995 signée entre les deux parties. «Toute chose légitime et conforme aux règles », renchérit une source digne de foi. D’autres points de divergences vont ressurgir autour de la tournée de remobilisation puisque le syndicat exigeait la présence du Directeur général-adjoint et le déblocage de 3 millions de Fcfa pour le financement de la tournée. Il bute sur le refus de la Direction générale, qui précise que le protocole ne lui fait aucune obligation de faire une tournée conjointe. «Cette position a été adoptée par souci d’équité et de justice vis-à-vis des autres syndicats de l’entreprise », précisent les dirigeants de la société. Toutefois, la direction a accepté de se faire représenter. Le Synaseg est resté inflexible sur sa position. Le reversement des cotisations constitue un autre point de discorde. Le Synaseg qui, entre temps, a créé sa mutuelle (Mutaseg) pour une opération immobilière. Les comptes sont logés à la direction financière de la Cie. D’autres personnes extérieures à l’entreprise ont été cooptées et logées dans un autre compte ailleurs. L’opération immobilière ayant échoué, le Synaseg était donc dans l’impossibilité de rembourser les sommes issues des cotisations pour cause de «dilapidation» des ressources. Les agents de la Cie traduisent Yao François en justice et demandent à la Direction générale de les aider à rentrer en possession de leur argent face aux comptes du Synaseg qui étaient mis sous séquestre. La direction qui obtient plus tard la main levée, procède au remboursement. Sur un montant de 62.211.213 Fcfa, 22.034.307 Fcfa sont versés aux syndicats, paiement de 15.972.402 Fcfa suite à l’exécution de la décision de justice. Il reste à rembourser à l’entreprise 17. 986.904 Fcfa et le solde disponible pour le Synaseg est de 6.217. 601 Fcfa. Yao François qui soutient que le Synaseg n’a nullement mandaté la Direction générale à éponger ses dettes, malgré les dispositions du protocole du 30 avril. Avant d’exiger le versement intégral des cotisations sans aucune déduction afin que son syndicat puisse lui-même, signer un échéancier avec le groupe pour le remboursement. Alors qu’il n’était plus solvable. Devant la complexité du problème, la Cie/Sodeci va transférer les fonds litigieux à un avocat pour le règlement de tous les litiges financiers. Mais elle reste disposée à continuer de discuter sur tous les autres points avec le syndicat.
Gbagbo va-t-il cautionner l’anarchie ?
D’ailleurs pour pouvoir permettre aux leaders syndicaux de progresser dans la chaîne de promotion, la direction a donc procédé à leur mutation dans différents services dont Yao François affecté en qualité d’agent principal gestion technique des ouvrages à la direction des transports d’énergie et des télécommunications. Yao François qui est convaincu que ce sont des «manœuvres pour décapiter son syndicat, voit en cela une violation des libertés syndicales.» Pourtant, pour la Direction générale «soucieuse du respect de la liberté et des droits syndicaux, avait donné les moyens (siège et véhicule) et mis les leaders syndicaux à la disposition de leurs camarades, jusqu’à ce que le Synaseg vienne hypothéquer ces acquis. A cet effet, Yao François sans l’aval de son bureau, a créé la Fesene dans l’objectif de paralyser la société par une grève en focalisant la colère des populations démunies sur le groupe Cie/Sodeci. Leurs cibles sont les populations des quartiers précaires et des quartiers périphériques. Ensuite les groupes vulnérables et les quartiers où le manque d’eau et les coupures d’électricité sont récurrents. Car ces deux syndicats prétendent que l’entreprise a les moyens mais utilise cet argent pour nourrir un système budgétivore. Yao François, visiblement très sûr de lui, n’a affiché ses intentions que le 6 février lors d’une conférence de presse : «le Synaseg va tout mettre en œuvre pour que, soit la Cie se mette dans les normes, soit qu’elle disparaisse.» Une menace qui effleure l’ostracisme. Pour préparer la dislocation de la société, la Fesene s’est déportée à la «Sorbonne» au Plateau. Objectif : expliquer à la population que sa grève n’a pas pour but de renverser le pouvoir de Laurent Gbagbo mais plutôt le consolider et présentant le Pca de Cie/Sodeci comme étant le parrain de la rébellion. «Puisque servant de relais entre le groupe Bouygues et rebelles. Pour preuve les factures des zones Forces nouvelles ne sont pas payées». Ce sont entre autres des griefs « étonnants et suffisamment graves » que Yao François a tenus devant les «sorbonnards» qui lui ont demandé de réessayer de trouver une solution en interne avec sa direction. Un désaveu pour ce syndicat qui, lors de la reconduction du contrat de la Cie, avait demandé que la société soit dépecée en trois entreprises. Les «sorbonnards» ont même invité la direction de l’entreprise à sa tribune (libre) et « ouverte » en vue de lui porter l’estocade.
Cissé Cheick Ely
C’est officiel. Le ministre des Mines et de l’Energie a choisi son camp dans la crise qui oppose la direction du groupe Cie/Sodeci à la Fédération syndicale des travailleurs du secteur de l’eau et de l’énergie (Fesene, mise en place par le Synaseg et Synatrase). Ce que redoutait le collectif des associations et unions de la Cie, a fini par se confirmer. Cette fédération qui a projeté des mouvements de grève depuis lundi (qui ont échoué) a été reçue mercredi en audience par le chef de l’Etat en compagnie du ministre Monnet Léon Emmanuel. «Le ministre des Mines et de l’Energie est le commanditaire de cette grève annoncée», avait prévenu le porte-parole du collectif, Alexis Kaunan, le 19 mars au cours d’une conférence de presse. Révélant que c’est le cabinet du ministre qui a servi de lieu de déstabilisation programmée de l’entreprise. En effet, l’on se pose de nombreuses questions eu égard à l’attitude du président de la République et de son ministre vis-à-vis de ces deux syndicats. Si le secrétaire général du Synatrase, Bilé Amon, a été licencié par la direction, la procédure de licenciement de Yao François, secrétaire général du Synaseg, déjà suspendu, est en cours à l’inspection du travail, pour absence répétée et prolongée au travail sans motif valable. Justement, après avoir suspendu le bureau exécutif, les différents secrétaires généraux de section, les délégués et membres fondateurs du Synaseg ont mis en place le 11 février un comité de crise pour préparer de nouvelles réformes.
“Des syndicalistes intégristes ”
En soutenant ces leaders syndicaux qui ne font plus partie du personnel de l’entreprise, M. Monnet ne tente-t-il pas de cautionner le désordre et l’illégalité ? Le groupe Cie/Sodeci étant une société privée, le ministre a-t-il le droit de s’immiscer dans ses affaires internes au point de pousser des agents à mettre en péril leur propre entreprise? Une fâcheuse habitude de la tutelle, soutient la plateforme des travailleurs, de vouloir humilier la hiérarchie de leur société chaque fois qu’un conflit l’oppose aux syndicats. «Le ministre s’est lui-même impliqué personnellement en intimant l’ordre à la Direction générale de la Cie en mission de rentrer immédiatement pour recevoir (ses filleuls) afin de discuter au préalable de leur intégration à la Sodeci et à la Cie», a déclaré M. Kaunan. En filigrane, il faut rappeler que les relations entre le Synaseg et la direction ont été souvent tendues. Le syndicat s’est de façon permanente opposé, entre autres, aux réformes engagées par la direction notamment au réaménagement du personnel. A telle enseigne que les dirigeants ne cachent plus leur exaspération devant les «agissements» du mouvement, épicentre dit-on, de toutes les tensions dans la société et qui frisent le «syndicalisme intégriste, radical et jusqu’auboutiste». Ainsi pendant 18 ans de lutte syndicale, le Synaseg a usé de menaces intempestives de grèves, de revendications irréalistes (en 2002, le Synaseg exigeait une hausse de salaire de 81%). Or la direction espérait mieux après l’échec de plusieurs accords signés avec le syndicat. D’autant que depuis le 30 avril dernier, un nouveau protocole d’accord a été paraphé après plusieurs mois de négociations entre la Direction générale et le Synaseg. La mise en puissance d’un médiateur désigné en l’occurrence Kien Dallied Charlemagne, conseiller technique à la présidence de la République chargé des questions de l’énergie, avait donné une sorte d’assurance et un espoir. Etant entendu qu’à court terme, il a été convenu de la participation des dirigeants du syndicat à la gestion de la Mutuelle des agents de l’eau et de l’électricité (Ma2e) par leur responsabilisation au sein du conseil d’administration. Le rêve à un retour définitif à la paix totale entre les deux parties, n’a été qu’éphémère. Malheureusement, depuis quelques semaines Yao François et ses camarades ont à nouveau sorti le fer contre les dirigeants du groupe Cie/Sodeci. En annonçant une grève générale qui s’est soldée par un échec. Comme un schéma bien planifié, pour en arriver à cette nouvelle rupture avec la direction, le 19 mai 2008, le secrétaire général du Synaseg subordonne sa participation à l’assemblée générale de Ma2e, à la conclusion d’un avenant qui attribue de droit la présidence de la mutuelle au Synaseg. Il exige une minorité de blocage à son seul profit. Principal argument, le Synaseg est à ses yeux, le plus représentatif des syndicats, estimant que la mutuelle est une imposition de la direction. Une attitude qui crée d’énormes incertitudes quant à l’application du protocole d’accord. Pourtant l’adhésion à la mutuelle est libre et volontaire. Cette volte-face du leader syndical, est d’autant surprenante selon les dirigeants, que Yao François s’était déclaré satisfait de ce protocole qui créait désormais un cadre permanent de concertation. La situation est devenue une nébuleuse, obligeant la direction à sortir les muscles pour mettre de l’ordre. Elle joue la fermeté et dénonce la convention de 1995 signée entre les deux parties. «Toute chose légitime et conforme aux règles », renchérit une source digne de foi. D’autres points de divergences vont ressurgir autour de la tournée de remobilisation puisque le syndicat exigeait la présence du Directeur général-adjoint et le déblocage de 3 millions de Fcfa pour le financement de la tournée. Il bute sur le refus de la Direction générale, qui précise que le protocole ne lui fait aucune obligation de faire une tournée conjointe. «Cette position a été adoptée par souci d’équité et de justice vis-à-vis des autres syndicats de l’entreprise », précisent les dirigeants de la société. Toutefois, la direction a accepté de se faire représenter. Le Synaseg est resté inflexible sur sa position. Le reversement des cotisations constitue un autre point de discorde. Le Synaseg qui, entre temps, a créé sa mutuelle (Mutaseg) pour une opération immobilière. Les comptes sont logés à la direction financière de la Cie. D’autres personnes extérieures à l’entreprise ont été cooptées et logées dans un autre compte ailleurs. L’opération immobilière ayant échoué, le Synaseg était donc dans l’impossibilité de rembourser les sommes issues des cotisations pour cause de «dilapidation» des ressources. Les agents de la Cie traduisent Yao François en justice et demandent à la Direction générale de les aider à rentrer en possession de leur argent face aux comptes du Synaseg qui étaient mis sous séquestre. La direction qui obtient plus tard la main levée, procède au remboursement. Sur un montant de 62.211.213 Fcfa, 22.034.307 Fcfa sont versés aux syndicats, paiement de 15.972.402 Fcfa suite à l’exécution de la décision de justice. Il reste à rembourser à l’entreprise 17. 986.904 Fcfa et le solde disponible pour le Synaseg est de 6.217. 601 Fcfa. Yao François qui soutient que le Synaseg n’a nullement mandaté la Direction générale à éponger ses dettes, malgré les dispositions du protocole du 30 avril. Avant d’exiger le versement intégral des cotisations sans aucune déduction afin que son syndicat puisse lui-même, signer un échéancier avec le groupe pour le remboursement. Alors qu’il n’était plus solvable. Devant la complexité du problème, la Cie/Sodeci va transférer les fonds litigieux à un avocat pour le règlement de tous les litiges financiers. Mais elle reste disposée à continuer de discuter sur tous les autres points avec le syndicat.
Gbagbo va-t-il cautionner l’anarchie ?
D’ailleurs pour pouvoir permettre aux leaders syndicaux de progresser dans la chaîne de promotion, la direction a donc procédé à leur mutation dans différents services dont Yao François affecté en qualité d’agent principal gestion technique des ouvrages à la direction des transports d’énergie et des télécommunications. Yao François qui est convaincu que ce sont des «manœuvres pour décapiter son syndicat, voit en cela une violation des libertés syndicales.» Pourtant, pour la Direction générale «soucieuse du respect de la liberté et des droits syndicaux, avait donné les moyens (siège et véhicule) et mis les leaders syndicaux à la disposition de leurs camarades, jusqu’à ce que le Synaseg vienne hypothéquer ces acquis. A cet effet, Yao François sans l’aval de son bureau, a créé la Fesene dans l’objectif de paralyser la société par une grève en focalisant la colère des populations démunies sur le groupe Cie/Sodeci. Leurs cibles sont les populations des quartiers précaires et des quartiers périphériques. Ensuite les groupes vulnérables et les quartiers où le manque d’eau et les coupures d’électricité sont récurrents. Car ces deux syndicats prétendent que l’entreprise a les moyens mais utilise cet argent pour nourrir un système budgétivore. Yao François, visiblement très sûr de lui, n’a affiché ses intentions que le 6 février lors d’une conférence de presse : «le Synaseg va tout mettre en œuvre pour que, soit la Cie se mette dans les normes, soit qu’elle disparaisse.» Une menace qui effleure l’ostracisme. Pour préparer la dislocation de la société, la Fesene s’est déportée à la «Sorbonne» au Plateau. Objectif : expliquer à la population que sa grève n’a pas pour but de renverser le pouvoir de Laurent Gbagbo mais plutôt le consolider et présentant le Pca de Cie/Sodeci comme étant le parrain de la rébellion. «Puisque servant de relais entre le groupe Bouygues et rebelles. Pour preuve les factures des zones Forces nouvelles ne sont pas payées». Ce sont entre autres des griefs « étonnants et suffisamment graves » que Yao François a tenus devant les «sorbonnards» qui lui ont demandé de réessayer de trouver une solution en interne avec sa direction. Un désaveu pour ce syndicat qui, lors de la reconduction du contrat de la Cie, avait demandé que la société soit dépecée en trois entreprises. Les «sorbonnards» ont même invité la direction de l’entreprise à sa tribune (libre) et « ouverte » en vue de lui porter l’estocade.
Cissé Cheick Ely