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Société Publié le vendredi 27 mars 2009 | Nord-Sud

Côte d`Ivoire : Les enseignants font la guerre au désordre

Une cinquantaine d'enseignants d'Afrique et d'autres continents ont débuté hier à l'université de Cocody un colloque international sur le désordre.


Le désordre en Côte d'Ivoire est devenu un sujet de préoccupation. Hier, un colloque international sur le sujet a débuté à l'université de Cocody, à l'amphithéâtre Niangoran Bouah. Il a réuni une cinquantaine de professeurs venus des quatre coins du monde. Ces sommités sont spécialisées dans divers domaines spécifique. Au menu, le désordre structurel, comportemental, religieux, politique et linguistique en Afrique et en Côte d'Ivoire en particulier. Ces travaux sont une initiative du centre pluridisciplinaire d'études des sociétés contemporaines « Multitudes ». Les axes qui résument ce thème sont : société et désordre ; culture, religion et désordre ; littérature et désordre ; philosophie, droits humains et désordre ; esthétique et désordre ; langues et désordre. Sur le premier axe, le Dr Boa Thiéméle Ramsès a évoqué la sorcellerie comme l'un des problèmes cruciaux qui divisent la société africaine. « C'est est en réalité un site de désordre. En général, ce sont les femmes qui sont considérées comme sorcières. En Afrique, on l'évoque pour expliquer tout. L'échec et le succès », indique-t-il. En Côte d'Ivoire, quand il y a mort d'hommes, dit-il, un vivant est toujours soupçonné d'être à la base. Cela se voit fréquemment à Sikensi. Récemment, ajoute-t-il, un homme a été enterré vivant dans cette ville parce qu'il était soupçonné d'avoir tué l'un de ses proches en sorcellerie. Le Dr Boa Thiéméle Ramsès a également évoqué le décès de Kuyo Serge, ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci). Les étudiants ont voulu jouer les justiciers en s'en prenant à son oncle, accusé de l'avoir tué en sorcellerie. La doctorante Dje Ana Maria, au département d'espagnol à l'université de Cocody, est, pour sa part, intervenue sur le désordre de plus en plus récurrent dans les villes. Notamment à Abidjan. Pour elle, la dégradation des infrastructures est l'un des causes majeures du désordre dans la capitale économique. Les installations anarchiques dans les rues, y sont aussi pour quelque chose. « Les rues sont devenues des espaces où on célèbre mariages et funérailles», a-t-elle souligné. Pour remédier à cela, il faut, selon elle, une prise de conscience individuelle et collective. « L'ampleur de ces fléaux est telle que si nous n'y prenons garde, elle pourrait avoir raison de la société », pense le professeur Aboa, enseignant au département de sciences du langage à Abidjan Cocody. Concernant l'éducation nationale, il explique que depuis 1990, l'université et l'école traversent des soubresauts et personne ne s'en soucie. Sur le terrain politique, depuis 2002, « il y a eu beaucoup de bouleversements. On parle de sortie de crise, mais personne ne veut véritablement poser d'acte. On a l'impression que cela arrange tout le monde ». Ce colloque permettra de faire une esquisse de solution, dit-il. Les résultats seront portés à l'attention de la communauté. Notons que la fin de ce colloque est prévu pour ce samedi 20 mars.

SS
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