L’image présentée est belle et sied au cadre. Les étudiants de l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC) ont organisé un « festival » depuis mercredi, a fait savoir jeudi Djaniklo Ali, Secrétaire général du Syndicat du personnel enseignant et administratif de l’INSAAC (Synpea-Insaac). Sons de tam-tams, danse, réjouissance – presque. Loin d’être une fête, ils manifestent car « confrontés à un problème de bourses » qu’ils ne perçoivent pas depuis 6 mois. « Impossible de travailler », déplore-t-il. Aussi depuis jeudi, le Synpea-Insaac a marqué un arrêt de travail de 72 H parce qu’ayant noté qu’aucune « solution n’a été trouvée concernant le paiement des heures de vacation, des heures complémentaires, de l’organisation des examens et des concours d’entrée à l’INSAAC de l’année académique 2007-2008 ». Ces revendications constituaient le motif d’un préavis de grève en date du lundi 23 mars « si rien n’était entrepris par la Direction Centrale pour le paiement effectif ». Depuis deux ans, 2007 à 2009, les enseignants de l’INSAAC ne sont pas entrés en possession de leur dus. Tous constatent « une situation financière difficile » au sein de l’Etablissement. Situant ainsi les responsabilités, à l’unanimité de ses membres, le Synpea-Insaac a décidé, le 25 mars 2009, les départs de l’INSAAC de Mme Boni N’guessan Isabelle épouse Tanoh, Agent Comptable; son Contrôleur Budgétaire M. Kouladé Mathurin et le Directeur Central de l’INSAAC, Bini Kouakou. De l’analyse du Secrétaire du Synpea-Insaac, « il y a blocage au niveau de l’agent comptable » habilité et censé gérer tout ce qui est flux financier au niveau de l’Institut. S’appuyant sur un document produit par l’agent comptable, Djaniklo Ali cite : « toute manipulation de fonds au niveau de l’INSAAC est de son ressort » ; étant donné que même le directeur de l’INSAAC n’a pas accès au fonds. Ne comprenant pas pourquoi ils font face chaque année aux mêmes difficultés, les enseignants ont voulu savoir pourquoi les fonds engrangés par l’établissement ne peuvent pas résoudre, en partie le problème. D’où leur interrogation à savoir le nombre d’étudiants inscrits, toutes tendances confondues, à l’INSAAC. « Impossible d’avoir un chiffre pour permettre de faire une évaluation approximative de ce qui a été engrangé comme ressources propres. Nous estimons que quelque chose ne va pas. On veut nous cacher des choses », indique Djaniklo Ali ajoutant : « Trop c’est trop. Nous sommes fatigués ». L’INSAAC, Etablissement public National qui fonctionne sur un budget composé d’une subvention venant de l’Etat et des ressources propres: concours, inscriptions et réinscriptions, droits d’examen, et autres, la formation continue, le conservatoire de musique à l’ENM. Au titre de l’année estudiantine 2007-2008, l’INSAAC reste devoir en totalité 288 millions. Comme « une goutte d’eau dans un verre », a qualifié M. Ali, l’Institut a été approvisionné par le trésor public de la somme de 20 millions de Fcfa. Alors que seules les heures de vacation pour le premier semestre 2007-2008 sont chiffrées à 24 millions. « Il y a un problème. Nous estimons que l’INSAAC est pris en otage. C’est vrai, pour le moment, l’Etat de Côte d’Ivoire continue à payer ses fonctionnaires. Mais, ceux qui font le travail pour lequel ils sont payés au sein de l’INSAAC doivent être payés », a souligné le secrétaire général du Synpea-Insaac, Djaniklo Ali qui situe la difficulté de vie des vacataires : « Certains sont vidés de leurs maisons. Ils ont perdu toute dignité».
Koné Saydoo
Koné Saydoo