Le centre de santé Magam, localité située à une vingtaine de kilomètres de Bondoukou, est fermé depuis 6 mois. Aucun soin médical n'y est dispensé depuis le départ inattendu de l'infirmier, Karamako Mamadou, en septembre 2008. Les malades de Magam et des villages environnants (Kouafo, Damin, Kalom, Kotio et Zéré) sont abandonnés à leur sort. Ceux parmi eux qui en ont la force ou qui tiennent le plus à la vie parcourent plusieurs kilomètres pour le centre de santé le plus proche, à Sapia. Les femmes enceintes du village n'hésitent plus à solliciter les services de dame Tansika Fatoumata, une ancienne fille de salle. Selon elle, le dispensaire de Magam recevait une trentaine de malades par jour. Et d'ajouter que « pendant les campagnes de vaccination ce nombre atteignait 120 par jour ». Le chef du village, Djato Bini Kouakou Ernest, ne cache pas non plus son amertume. Il a du mal à comprendre le départ de l'infirmier et « l'indifférence du directeur départemental de la santé de Bondoukou qui, malgré tous les efforts des fils du village, n'y a jusque-là pas affecté un autre infirmier ». Pour l'heure, la plupart des malades de ce village n'ont d'autre choix que de se soigner à l'indigénat.
Jean Michel Ouattara
Correspondant régional
Jean Michel Ouattara
Correspondant régional