Les interminables palabres autour de la dépouille du général Robert Gueï et la visite controversée du chef de l’Etat à l’Ouest continuent d’ébranler les ressortissants de cette région du pays. Le dernier rebondissement dans cette affaire qui est devenue un véritable serpent de mer est le revers subi samedi par Tia Koné, président de la Cour suprême et coordonnateur de la visite du président Gbagbo dans les 18 montagnes. Ayant convié les structures de jeunesse Dan à son cabinet de Cocody pour une rencontre dite de vérité, Tia Koné n’aura pas atteint son objectif. La jeunesse Dan dirigée par Sahi Zoh Michel, après avoir religieusement écouté le haut magistrat a claqué la porte. Pour le porte-parole de cette structure de jeunesse qui était la plus représentative à cette réunion, « Tia Koné a trahi son serment parce qu’il n’a pas respecté la parole donnée », celle de s’entretenir comme convenu avec sa structure qui, selon lui, a déjà mené une campagne de terrain dans l’Ouest montagneux aux côtés des parents dans le cadre de la visite du chef de l’Etat. Ainsi, appelé à prendre la parole pour dire sa part de vérité sur l’ordre du jour établi par leur « père », Sahi Zoh a tout simplement demandé à ses camarades de débarrasser le plancher parce que la présence d’autres structures méconnues de lui à cette rencontre fausse la base des débats. Malgré les interpellations et autres injonctions de Tia Koné, les éléments de Sahi Zoh ont quitté les lieux, ce qui a provoqué le courroux des autres structures présentes dont quelques membres ont manqué de prendre en chasse ceux qui ont osé défier le président de la Cour suprême. Gohidé Baba et Mandoh Marc, tous deux membres du directoire de la jeunesse Dan ont déclaré avoir ainsi déjoué le piège de Tia Koné qui voulait les avoir à l’usure avec le secret projet de noyer leurs préoccupations dans les réactions des autres structures qu’il a « malicieusement » invitées à cette tribune. « L’émissaire de notre papa nous a dit que c’était une rencontre entre jeunes Dan. Mais nous avons été surpris de constater à notre arrivée qu’il y avait déjà des structures de jeunesse venant d’autres tribus et même des artistes venus de toutes parts dont chacun a été autorisé à prendre la parole. Nous avons donc estimé que le cadre n’était pas approprié pour discuter des questions qui concernent uniquement le peuple Dan ; c’est pourquoi nous avons claqué la porte », a expliqué Sahi Zoh joint plus tard au téléphone.
K.B
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