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Politique Publié le mardi 31 mars 2009 | L’intelligent d’Abidjan

France - Opération d’enrôlement et d’Identification des Ivoiriens - M. Dogou Alain, vice-président de la CEI : "Nous n`attendons que SAGEM SECURITE pour démarrer l`enrôlement des Ivoiriens de France"

Annoncée pour débuter le 14 mars 2009, l’opération d’identification et d’enrôlement des ivoiriens de l’Etranger, en avoir des futures échéances électorales en Côte d’Ivoire, n’a pu encore eu un début de commencement. En France, où près de 100 000 ressortissants ivoiriens vivent, l’attente commence à devenir longue. Présents dans la capitale française depuis le 5 mars 2009 pour la formation de leurs agents locaux, la CEI, l’ONI et l’INS peuvent quant à eux se sentir prêts. Le seul bémol, reste l’opérateur technique, Sagem Sécurité, dont le matériel est arrivé à Paris, seulement le 26 mars dernier, plus de deux semaines, après l’annonce du début de l’opération. Pour comprendre les raisons de ce retard, nous avons rencontré monsieur Dogou Alain, vice-président de la CEI et chef de délégation de l’équipe en charge de l’opération en France. Dans cette interview exclusive, il raconte dans les moindres détails le processus non sans porter une critique sévère sur la fameuse convention signée entre l’Etat de Côte d’Ivoire et l’Opérateur technique Sagem Sécurité.


Depuis le 14 mars, les ivoiriens de France continuent d’attendre le début de leur enrôlement. Pourquoi ce retard ?

Effectivement, l’enrôlement des ivoiriens de l’Etranger devait commencer logiquement le 14 mars 2009 pour Paris et le 15 mars pour les villes de province. Les équipes d’enrôlement sont arrivées en France depuis le 6 mars 2009. L’ONI a formé tous les agents d’identification. L’INS a formé tous les agents électoraux. La CEI a formé les chefs des centres de collectes sur Paris. Au niveau des provinces des agents on été recrutés et formés dans le cadre de l’opération. Nous attendons que le dernier opérateur technique privé, Sagem Sécurité arrive pour commencer l’enrôlement.


Et quel serait le problème de Sagem Sécurité ?

Cela concerne certains aspects de la convention qui lie l’Etat de Côte d’ivoire à Sagem et qui font que Sagem Sécurité n’est pas encore arrivé.


C’est-à-dire ?

C’est une question financière. Sagem sécurité et l’Etat de Côte d’Ivoire sont liés par une convention et l’Etat doit honorer ses engagements. Mais vous connaissez la question de trésorerie qu’il y a actuellement en Côte d’Ivoire sur les finances publiques et qui fait que l’Etat a quelques arriérés de paiement. Et comme l’activité se déroule dans 19 pays, Sagem sécurité a besoin d’avoir un peu plus d’argent pour envoyer ses agents en mission à l’Etranger.


Vous êtes en train de dire que les autres structures que vous avez citées plus haut et qui sont déjà présentes sur le terrain, n’ont pas ce problème de finance ?

Il faut reconnaître que contrairement aux autres structures citées qui elles recrutent sur place, Sagem Sécurité envoie les gens à partir d’Abidjan dans les 19 pays. Or ici nous avons recruté en France les Ivoiriens qui résident en France et qui ont un niveau minimum BEPC que nous avons formés. Sagem sécurité, lui, prend les ivoiriens qui ont déjà travaillé en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’opération et ce sont ces agents qui seront ensuite affectés dans les 19 pays où l’enrôlement aura lieu.


Comment s’est fait le recrutement des agents enrôleurs de France ?

Au niveau d’Abidjan, toutes les structures nationales en charge de l’opération, nous avons fait une correspondance au ministère des Affaires Etrangères, qui l’a par la suite envoyée à toutes les ambassades dans les 19 pays retenus, à l’effet de faire une présélection des ivoiriens qui ont le niveau minimum BEPC et qui pourraient être sélectionner pour travailler dans le cadre de l’opération d’identification. Quand nous sommes arrivés en France, nous avons récupéré la liste et le CV des postulants et en fonction des critères qui sont propres à chaque structure, nous avons fait la sélection. Au niveau de Paris, nous avons 80 noms. La CEI, en a pris 20 personnes. L’INS a aussi pris 20 agents et l’ONI, une dizaine. Au niveau des provinces, les consuls nous ont transmis des noms à l’Ambassade et nous avons pris les ivoiriens sur cette base. Ce sont bien les structures qui ont fait les sélections.


Comment s’est fait le choix des villes de provinces où l’enrôlement va se dérouler ?

Au niveau des provinces nous avons arrêté un certain nombre de villes. Sur les 19 équipes présentes en France, on a 10 à Paris et 9 en provinces. Plusieurs plaintes sont enregistrées. Nantes, Nic, et. Parce que chacun aimerait qu’on vienne là enrôler où il habite. Mais nous avons des contraintes. Quant à Toulouse, la ville avait été retenue en fonction de la grande population ivoirienne vivant là-bas mais aussi à cause du fort taux d’étudiants ivoiriens. Malheureusement nous nous sommes heurtés à une situation de fait.. Le Consul de Toulouse étant décédé, l’intérimaire est le consul de Bordeaux. Et comme les ivoiriens de l’Etranger sont plus politisés mais aussi le code électoral dit que ce sont les villes où il y a une représentation diplomatique ou un consulat qui peuvent accueillir les électeurs. On s’est donc heurté au manque d’interlocuteur à Toulouse. Aussi, l’intérimaire qui se trouve à Bordeaux n’a pas mis à disposition de la CEI, la liste des agents qui doivent être recrutés, encore moins une salle à Toulouse. A partir de ce moment, nous avons fait le point avec l’ensemble des structures et nous avons décidé de suspendre la question de Toulouse..


Que répondez-vous aux associations d’ivoiriens qui estiment être bien organisées pour faciliter l’enrôlement des Ivoiriens de France ?

C’est vrai, nous avons par exemple les ivoiriens de Toulouse qui se sont d’ailleurs organisés pour louer une salle en trois jours. Mais nous leur avons dit que l’opération se déroule en dix-huit jours. Pour éviter que celui qui vient le 4e jour ne soit pas enrôlé. Et comme il n’y a pas de consul, nous ne pouvons pas avoir les associations comme interlocuteurs. L’idéal est qu’ils aillent dans la ville la plus proche, c’est-à-dire Bordeaux, pour ceux résident à Toulouse et environs.


Comment allez-vous pallier l’indisponibilité des agents déjà recrutés et formés du fait du décalage de la période fixée?

Les agents étant recrutés sur place, ici en France, le risque serait effectivement la disponibilité de ces agents au moment venu. Mais nous avons prévu faire un recyclage et un nouveau recrutement si nécessaire. Nous avons déjà vu cela en Côte d’Ivoire. Des personnes qui avaient été déjà recrutées pour l’enrôlement qui devait commencer en septembre, et quand nous sommes arrivés dans les localités deux mois après, vu que certaines personnes n’étaient plus disponibles, nous avons fait un recyclage.


Que va-t-il se passer pour les responsables des structures d’enrôlement dont le séjour risque d’être long en France ?

L’objectif des responsables venus d’Abidjan était de recruter et former les agents sur place. Les responsables ne sont pas opérationnels dans le dispositif. Ce sont des simples superviseurs de l’opération. Donc, une fois qu’ils ont recruté et formé les agents, ils peuvent partir. D’ailleurs certains sont déjà rentrés en Côte d’Ivoire. D’autres vont revenir avec les agents Sagem pour faire le recyclage afin de minimiser le coût.


L’opérateur technique Sagem peut-il tout bloquer ?

Sagem sécurité ne bloque pas le processus en réalité. Mais ce sont les difficultés de trésorerie que l’état ivoirien a et qui font qu’il ne peut pas honorer à temps ses engagements vis-à-vis de celui avec qui il a un contrat. D’ailleurs, le matériel de Sagem sécurité vient d’arriver à Paris. Nous n’attendons que les agents.


Cela ne relance-t-il pas le débat sur l’opportunité de cet opérateur privé dans le processus électoral en Côte d’Ivoire?

Il n’ y a plus de débat. Nous sommes en face d’une convention que l’Etat a signée avec Sagem. Nous sommes malheureusement très loin de la question des débats. Près de 5,6 millions d’ivoiriens ont déjà été enrôlés en Côte d’Ivoire avec Sagem sécurité. Nous enrôlerons les ivoiriens de l’Etranger avec Sagem Sécurité. Ce que prévoit le mode opératoire, il faut que tout le monde soit là pour commencer l’opération.


Selon vous à quand le début de l’enrôlement des ivoiriens de France ?

Je ne peux pas donner de date du début de l’enrôlement tant que je n’ai pas vu les agents Sagem Sécurité sur place en France. Selon les dernières informations, la question de Sagem a été résolue. Si tout se passe bien, nous pouvons espérer commencer dans la première semaine du mois d’avril.


Un dernier mot...

Je voudrais dire aux ivoiriens de France de rester à l’écoute. Nous enrôlerons l’ensemble des ivoiriens de France. Les villes qui n’ont pas été retenues peuvent se rendre dans les localités proches.. Les questions liées aux distances marqueront peut-être l’intérêt qu’ils ont pour leur pays. Aux USA, nous avons les centres d’enrôlement seulement à Washington, New York et Los Angeles. Nous avons des ivoiriens qui habitent Houston, à 14 heures de route de Los Angelès ; et ils viendront se faire enrôler à Los Angeles pour autant. Nous demandons aux ivoiriens de France de minimiser le coût du contribuable ivoirien et de se rendre dans les centres d’enrôlement qui ont été identifiés dans les provinces (Lille, Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Nancy et Marseille) et Paris. Enfin, une fois que Sagem sera présent, nous allons communiquer pour que chacun vienne se faire enrôler.

Propos recueillis
par Philippe KOUHON:
philippe.kouhon@gmail.com
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