Les généraux des Fanci et FaFn n’ont pas pu trouver un terrain d’entente sur les modalités du redéploiement des Forces de sécurité en zones Cno. Ce qui a obligé le chef de l’Etat à annuler sa rencontre d’hier avec les militaires et les signataires de l’Apo.
Laurent Gbagbo devait rencontrer hier au palais, les généraux des deux armées (Fanci et Forces nouvelles), les signataires de l’Accord de Ouaga ainsi que les forces impartiales. Mais, ce rendez-vous crucial, le deuxième du genre, après celui du 23 mars, pour la mise en œuvre du quatrième accord de Ouagadougou a été annulé. Aucune raison officielle n’a été avancée pour justifier ce report. Mais, selon des sources crédibles, l’impossibilité de la tenue de cette rencontre était prévisible dès le soir du 27 mars. C’est ce jour, en effet que s’est tenue à Yamoussoukro, le traditionnel rendez-vous des hauts responsables du Centre de commandement intégré (Cci) avec différentes forces impartiales.
Pourquoi la rencontre avec Gbagbo a été reportée
Contrairement aux autres séances de concertation, celle de ce jour entre militaires avait particulièrement duré (entre 6h et 8h d’échanges selon la presse). C’est, disent nos sources, de là qu’est parti le couac qui a abouti au report du deuxième rendez-vous convoqué par Gbagbo. De fait, à l’issue de la rencontre du 23 mars, où les politiques lui avaient présenté leur plan pour accélérer l’application de Ouaga 4, le chef de l’Etat a expressément demandé aux militaires de se concerter pour traduire cela en actes concrets et consensuels. Car, il souhaitait avoir un travail fini en main ce lundi. Ainsi, s’appuyant sur le cadre du CCI, les généraux ont ouvert les échanges vendredi sur trois points : (1) La passation des charges entre le corps préfectoral, et les com-zones, (2) le redéploiement des Forces de sécurité en zone Cno et (3) de tout le reste de l’administration. Malheureusement, autour du deuxième point, des divergences profondes sont apparues opposant les deux armées. Joint par téléphone, le commandant du Cci, le colonel major, Nicolas Kouakou n’a pas voulu dévoiler le détail des points d’achoppement. «Nous ne pouvons pas trop en parler. C’est à la demande du chef de l’Etat que nous nous sommes retrouvés pour aborder ces questions. C’est donc à lui que les généraux réservent la primeur des informations. C’est vrai qu’on a particulièrement duré. C’est normal, car lorsque les instructions viennent directement du haut de la chaîne, il faut travailler méticuleusement pour ne pas livrer un boulot à moitié fini. C’est ce souci qui a fait durer et donné l’impression aux gens qu’il y a eu problème. Sinon, nous avons travaillé comme d’habitude», assure l’officier supérieur, qui refuse dans un premier temps d’admettre les divergences. Mais, à la question de savoir si un accord a été trouvé sur tous les points à l’ordre du jour, sa réponse, confirme nos soupçons. «Je n’en dirai rien. C’est le président de la République qui a demandé le fruit de nos réflexions sur ces questions, donc, c’est lui qui peut en dire quelque chose. Nous avons échangé et il y a eu des choses, mais, nous ne pouvons pas devancer le chef de l’Etat», a lâché le patron du Cci. C’est finalement auprès de sources anonymes très proches des discussions du vendredi que les choses deviendront plus claires. Il ressort, qu’à Yamoussoukro, les deux camps ont présenté des plans diamétralement opposés. Tandis que les Forces nouvelles proposent de se conformer aux accords politiques en confiant le redéploiement des Forces de sécurité au Cci, les Fds, étalent un schéma par lequel, elles prennent le contrôle absolu des zones Cno. «Aucun accord n’a été trouvé. Et si les choses restent en l’état, je doute fort que les deux armées puissent rapprocher leurs vues», craignent nos interlocuteurs.
La pomme de discorde
Le problème, poursuivent-elles, est profond et tourne autour de la compréhension que les uns et les autres ont du rôle du Cci. «En réalité, «le Sud» ne veut pas du Cci. Les Fds ne veulent pas que le Cci prenne réellement les choses en main. Elles veulent déployer les préfets, leur obtenir les pleins pouvoirs, exactement comme avant le 19 septembre 2002, en faisant comme si les com-zones n’ont jamais existé», révèle-t-on. Mangou et ses hommes proposent que soient affectés directement des commissaires et des commandants de brigades avec leurs éléments pour occuper les commissariats et les brigades de gendarmerie des zones Cno, de sorte que ces hommes soient directement placés sous le commandement d’Abidjan. «Pourtant les différents accords disposent clairement que les Fds et les FaFn désignent un nombre précis d’éléments qu’ils tiendront à la disposition du Cci. C’est ce centre qui doit procéder à l’affectation des hommes sur le terrain en respectant le principe de la parité dans le déploiement et le principe du bicéphalisme dans le commandement», expliquent nos sources. Lors des échanges les Fds auraient montré leur désir d’ignorer le Cci dans ce processus. «Nous nous demandons bien si tout le monde veut réellement de la nouvelle armée. Cette question s’impose, car le Cci est l’antichambre de cette nouvelle armée républicaine qu’on veut bâtir. C’est en son sein que les deux armées doivent apprendre à cohabiter à collaborer et à se fondre l’une dans l’autre pour former un corps homogène. Refuser le Cci c’est refuser la nouvelle armée», soutiennent-elles. Une autre rencontre entre les deux armées est annoncée pour les heures à venir afin de tenter à nouveau d’harmoniser les positions.
Djama Stanislas
Laurent Gbagbo devait rencontrer hier au palais, les généraux des deux armées (Fanci et Forces nouvelles), les signataires de l’Accord de Ouaga ainsi que les forces impartiales. Mais, ce rendez-vous crucial, le deuxième du genre, après celui du 23 mars, pour la mise en œuvre du quatrième accord de Ouagadougou a été annulé. Aucune raison officielle n’a été avancée pour justifier ce report. Mais, selon des sources crédibles, l’impossibilité de la tenue de cette rencontre était prévisible dès le soir du 27 mars. C’est ce jour, en effet que s’est tenue à Yamoussoukro, le traditionnel rendez-vous des hauts responsables du Centre de commandement intégré (Cci) avec différentes forces impartiales.
Pourquoi la rencontre avec Gbagbo a été reportée
Contrairement aux autres séances de concertation, celle de ce jour entre militaires avait particulièrement duré (entre 6h et 8h d’échanges selon la presse). C’est, disent nos sources, de là qu’est parti le couac qui a abouti au report du deuxième rendez-vous convoqué par Gbagbo. De fait, à l’issue de la rencontre du 23 mars, où les politiques lui avaient présenté leur plan pour accélérer l’application de Ouaga 4, le chef de l’Etat a expressément demandé aux militaires de se concerter pour traduire cela en actes concrets et consensuels. Car, il souhaitait avoir un travail fini en main ce lundi. Ainsi, s’appuyant sur le cadre du CCI, les généraux ont ouvert les échanges vendredi sur trois points : (1) La passation des charges entre le corps préfectoral, et les com-zones, (2) le redéploiement des Forces de sécurité en zone Cno et (3) de tout le reste de l’administration. Malheureusement, autour du deuxième point, des divergences profondes sont apparues opposant les deux armées. Joint par téléphone, le commandant du Cci, le colonel major, Nicolas Kouakou n’a pas voulu dévoiler le détail des points d’achoppement. «Nous ne pouvons pas trop en parler. C’est à la demande du chef de l’Etat que nous nous sommes retrouvés pour aborder ces questions. C’est donc à lui que les généraux réservent la primeur des informations. C’est vrai qu’on a particulièrement duré. C’est normal, car lorsque les instructions viennent directement du haut de la chaîne, il faut travailler méticuleusement pour ne pas livrer un boulot à moitié fini. C’est ce souci qui a fait durer et donné l’impression aux gens qu’il y a eu problème. Sinon, nous avons travaillé comme d’habitude», assure l’officier supérieur, qui refuse dans un premier temps d’admettre les divergences. Mais, à la question de savoir si un accord a été trouvé sur tous les points à l’ordre du jour, sa réponse, confirme nos soupçons. «Je n’en dirai rien. C’est le président de la République qui a demandé le fruit de nos réflexions sur ces questions, donc, c’est lui qui peut en dire quelque chose. Nous avons échangé et il y a eu des choses, mais, nous ne pouvons pas devancer le chef de l’Etat», a lâché le patron du Cci. C’est finalement auprès de sources anonymes très proches des discussions du vendredi que les choses deviendront plus claires. Il ressort, qu’à Yamoussoukro, les deux camps ont présenté des plans diamétralement opposés. Tandis que les Forces nouvelles proposent de se conformer aux accords politiques en confiant le redéploiement des Forces de sécurité au Cci, les Fds, étalent un schéma par lequel, elles prennent le contrôle absolu des zones Cno. «Aucun accord n’a été trouvé. Et si les choses restent en l’état, je doute fort que les deux armées puissent rapprocher leurs vues», craignent nos interlocuteurs.
La pomme de discorde
Le problème, poursuivent-elles, est profond et tourne autour de la compréhension que les uns et les autres ont du rôle du Cci. «En réalité, «le Sud» ne veut pas du Cci. Les Fds ne veulent pas que le Cci prenne réellement les choses en main. Elles veulent déployer les préfets, leur obtenir les pleins pouvoirs, exactement comme avant le 19 septembre 2002, en faisant comme si les com-zones n’ont jamais existé», révèle-t-on. Mangou et ses hommes proposent que soient affectés directement des commissaires et des commandants de brigades avec leurs éléments pour occuper les commissariats et les brigades de gendarmerie des zones Cno, de sorte que ces hommes soient directement placés sous le commandement d’Abidjan. «Pourtant les différents accords disposent clairement que les Fds et les FaFn désignent un nombre précis d’éléments qu’ils tiendront à la disposition du Cci. C’est ce centre qui doit procéder à l’affectation des hommes sur le terrain en respectant le principe de la parité dans le déploiement et le principe du bicéphalisme dans le commandement», expliquent nos sources. Lors des échanges les Fds auraient montré leur désir d’ignorer le Cci dans ce processus. «Nous nous demandons bien si tout le monde veut réellement de la nouvelle armée. Cette question s’impose, car le Cci est l’antichambre de cette nouvelle armée républicaine qu’on veut bâtir. C’est en son sein que les deux armées doivent apprendre à cohabiter à collaborer et à se fondre l’une dans l’autre pour former un corps homogène. Refuser le Cci c’est refuser la nouvelle armée», soutiennent-elles. Une autre rencontre entre les deux armées est annoncée pour les heures à venir afin de tenter à nouveau d’harmoniser les positions.
Djama Stanislas