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Politique Publié le mardi 31 mars 2009 | Nord-Sud

Vifs échanges entre le Pnrrc et les milices : Le chef du GPP tabassé

La colère était à fleur de peau, hier, à l’hôtel de ville de Cocody. La campagne de sensibilisation initiée, conjointement, par le Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (Pnrrc) et le Programme de service civique national (Pscn) à l’intention des groupes d’autodéfense logés dans le périmètre de Cocody a failli tourner court. Tout est parti de l’évocation, dans l’exposé de la représentante du Pnrrc, du nom du chef de guerre Djimi Willy, président de l’Union des mouvements d’autodéfense du sud (Umas). Il n’en fallait pas plus pour que des éléments du Gpp dans la salle entrent en transe. «On ne le reconnait pas lui», protestent-il. Il s’en suit un branle-bas général. Des armes blanches sortent de leurs étuis et sont brandies en guise de menace. Des coups de poings fusent de partout. Le « chef de guerre » Boazo Yoko Yoko prend un marron chaud dans le visage. Il s’étale de tout son long sur le sol de la salle mariage de l’hôtel de ville. Il paie cash la guéguerre qui l’oppose à Jeff Fadar pour le contrôle du Gpp. Les éléments de Jeff Fada, absent de la salle de réunion, le réclament. «C’est lui, notre vrai chef», scandent-ils. Boazo Yoko Yoko est traité, sur ces entrefaites, de «suppôt» de Djmmi Willy qui, accusent-ils, veut contrôler leur mouvement. «Je suis loin de cette querelle de leadership. J’interpelle Boazo en lui demandant de discipliner ses hommes du Gpp pour ne pas que pareille situation se reproduise. Qu’il demande à ses hommes de rentrer dans les rangs. Il y a une période pour le désordre et il y a une période pour ramener l’ordre», martèle Djimmi Willy.
Le colonel Joseph Attoungbré et ses hommes du Centre de commandement intégré (Cci) à force de persuasion réussissent à ramener, quelques minutes après, le calme entre les factions rivales qui continuent de se regarder en chiens de faïence. «Tout le monde a été invité à assister à la réunion. Il n’y a pas eu de restriction. Si Jeff n’est pas là, vous pouvez lui dire qu’il peut venir et qu’il n’y a pas d’inconvénient. Etant entendu que les informations que nous donnons ici, sont adressées à tout le monde. Nous ne sommes pas venu dire ici qui est le chef reconnu et qui ne l’est pas. Nous sommes venu vous dire ce que l’Etat peut faire pour vous», précise le colonel Joseph Attoungbré. Il entendait, par cette explication, balayer tout soupçon de complot du Cci en faveur de Boazo Yoko Yoko.


“L’armée ou rien”

«Est-ce que vous êtes dans un état d’esprit pour qu’on commence la réunion?», demande le colonel Joseph Attoungbré. Les miliciens acquiescent. Il ordonne alors que la réunion de sensibilisation reprenne. Mais, cette fois, dans la discipline militaire étant entendu que ses interlocuteurs eux-mêmes se réclament de cette corporation. Successivement, les représentants du Pnrrc et du Pscn passent devant les groupes d’autodéfense pour leur expliquer les mécanismes de prise en charge dans les deux structures. Ils ont expliqué que tout cela passe d’abord par le profilage de tous les éléments des groupes d’autodéfense. «Nous ne sommes pas venu vous imposer quelque chose ou quoi que ce soit», ponctue le colonel Joseph Attoungbré.
Les miliciens qui bouillaient dans leurs chaises attendaient que le modérateur, un capitaine de l’armée régulière, leur passe le micro pour poser leurs questions ou donner leurs points de vue. Dans le laps de temps, Jeff Fada fait son entrée dans la salle à la grande joie des éléments du Gpp acquis à sa cause. Et, il prend place à la première loge. La réunion qui est perturbée peut une fois encore reprendre son train.

Les cinq premières personnes triées sur le volet pour poser leurs préoccupations montrent une certaine constante dans leurs interventions. «La vie civile ne nous intéresse pas. L’armée ou rien du tout. On ne veut pas l’argent on veut défendre notre pays, qu’on nous intègre donc dans l’armée. Les Forces nouvelles sont plus entretenues que nous. Nous allons bruler l’hôtel du Golf et y à rien! Nous voulons aussi les 500 mille francs Cfa qu’on distribue aux rebelles», sont les propos qu’on pouvait entendre dans les différentes interventions. Le colonel Attoungbré apporte au mieux des éléments de réponse aux préoccupations qui relèvent de sa compétence. Et, note celles (intégration dans l’armée) qui sont du ressort de la hiérarchie.

Jeff Fada qui était sans mot dans le débat se lève brusquement et prend la parole. «Disons-nous la vérité. N’ayons pas peur. Celui qui ne veut pas être dans l’armée qu’il sorte de la salle. Allez dire au général Philippe Mangou qu’on attend plutôt un appel militaire», lance-t-il. Et, il claque la porte au grand dam du colonel Joseph Attoungbré. Celui-ci tente de le ramener dans la salle sans succès. La sortie de Jeff Fada, loin de rencontrer l’adhésion de tous, divise la salle. «Mon colonel nous, on veut être réinsérés», scande un groupe qui a décidé de se tenir loin des armes. «Je demande à mes hommes d’aller au rendez-vous du Cci. Il y a va de leurs intérêts», exhorte Djimmi Willy qui, entretemps, était sorti de la salle avec ses hommes du fait de l’atmosphère délétère qui y régnait. Il a demandé aux Cci de prendre des dispositions sécuritaires idoines pour éviter le clash à l’avenir.

K. Marras. D
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