«Chassez le naturel, il revient au galop», dit l’adage. Les faucons du Front populaire ivoirien sont de retour, avec leur discours acrimonieux. Le verbe acerbe. «Ces ennemis de la Côte d’Ivoire, les auteurs de la déplanification institutionnelle de la Côte d’Ivoire» ont des mots pour désigner ceux qui ne pensent pas comme eux. Ces déclarations deviennent d’autant plus sérieuses, voire troublantes qu’elles sont dirigées contre ceux-là mêmes avec qui leur leader (Laurent Gbagbo) a signé l’Accord politique de Ouagadougou. La sortie sulfureuse de William Atéby, ne laisse personne indifférent. Quand on sait que le député de Yopougon, transfuge du PIT, est un proche de Simone Gbagbo, il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’Atéby William ne dit que tout haut, ce que ses camarades murmurent tout bas dans le bois sacré. A vrai dire, par cette sortie inopportune, Atéby fait peser une réelle menace sur l’ensemble du processus. Le message est très clair et ne souffre d’aucune ambiguïté. Les faucons veulent peser de tout leur poids pour donner une nouvelle orientation à l’Accord politique de Ouagadougou ou à défaut, livrer les Forces nouvelles à la vindicte populaire. Atéby le dit sans ambages : «Les Ivoiriens doivent se mobiliser pour vider les Forces nouvelles», parce que, ajoute-t-il «leur plan est dilatoire». Le député de Yopougon ne croit pas un traître mot du dégel entre les ex-belligérants. ‘’Soro qui joue le proche de Gbagbo et Wattao celui des jeunes patriotes,’’ ne sont à ses yeux que de la ‘’comédie’’. Pour lui, les choses sont claires. «Les élections n’auront jamais lieu tant que les Forces nouvelles seront dans une valse hésitation». La question du désarmement des Forces nouvelles est prise comme une bouée de sauvetage par le clan du président qui n’a de cesse de le réclamer. Cette question préoccupe la Refondation au plus haut niveau. A commencer par le président du FPI, Affi N’Guessan, en passant par les organisations satellites ou simples militants de base. En somme, les déclarations d’Atéby ne sont pas fortuites encore moins isolées. Certainement, les jours à venir vont nous édifier.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET