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Politique Publié le mercredi 1 avril 2009 | Le Patriote

Pourquoi les élections sont possibles en septembre ou octobre

Invité de la Rédaction du quotidien progouvernemental ‘’Fraternité Matin’’ avant-hier lundi, le président du RDR Alassane Dramane Ouattara s’est prononcé sur les questions brûlantes de l’heure. Notamment sur celle des élections. Faut-il aller aux élections cette année ou après? La réponse du chef de file des Républicains est claire et sans équivoque : «Allons aux élections cette année et si possible, en septembre-octobre» a-t-il dit. Ce souhait de ADO est guidé par sa volonté de voir prendre fin la situation dans laquelle se trouve le pays depuis en tout cas, de nombreuses années. C’est-à-dire, un pays en éternel transition politique : «La Côte d’Ivoire ne peut pas vivre de transition en transition. (…) Ma réponse, je le répète : je ne pense pas qu’une autre transition politique soit nécessaire. Je suis contre tout autre transition politique», a affirmé ADO.
La question que beaucoup de personnes peuvent se poser, et elles ont raison, est celle-ci : peut-on raisonnablement aller à des élections en septembre ou en octobre comme le souhaite le président du RDR? Des préoccupations qui sont fondées. Car un petit calcul permet de savoir qu’il ne reste que six mois si les élections doivent se tenir en septembre et sept mois si elles doivent l’être en octobre. A première vue, le délai est court. Tant il reste du travail à faire. On ne sait toujours pas quand prend fin officiellement l’opération d’identification des populations. Surtout qu’elle a été arrêtée à l’extérieur du pays parce que l’opérateur privé Sagem sécurité n’est pas encore en possession de tout son argent. Sans oublier les autres étapes du processus comme par exemple, le redéploiement des magistrats et préfets dans les zones Centre-nord-ouest, la publication des listes électorales et sans aucun doute leur corollaire de contestations, le retrait des cartes d’électeurs et bien d’autres choses. De ce point de vue, les pessimistes pourraient penser que contrairement à ce que propose le président du RDR, le temps qui reste est court pour l’organisation d’élections crédibles.
Mais cet argumentaire peut rapidement être battu en brèche. D’ailleurs, il l’a déjà été par l’un des acteurs de la sortie de la sortie de crise et non des moindres. En effet, Y.J. Choi, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, l’a signifié lors de son séjour au Sénégal. Au pays de la Térenga, il a soutenu que toutes les conditions étaient réunies pour aller aux élections. Pour lui, avec ce point que l’identification a atteint, les Ivoiriens pouvaient se rendre aux urnes dans quatre mois.
Reste alors la question du financement. Sur la question, les choses sont beaucoup plus faciles. D’autant que l’argent pour financer les élections est disponible. Et ça, c’est le Premier ministre Guillaume Soro lui-même, cheville ouvrière du processus de sortie de crise qui l’a dit, il y a bien longtemps. Et cela a été confirmé par les bailleurs de fonds qui rêvent eux aussi de voir le pays sortir de la crise. Des actes très forts ont déjà été posés. Selon des sources bien crédibles, les urnes et les encres auraient déjà été commandées. Leur déploiement sur toute l’étendue du territoire, si tout est fin prêt, ne prendra que quelques jours. Quant aux quatre conditions que posent le CEI, elles ne sont pas des préalables. Donc, ne sauraient être de véritables obstacles à l’organisation des élections. En un mot comme en mille, il est possible d’appeler les Ivoiriens aux urnes dans six ou sept mois.
Yves-M. ABIET
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