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Société Publié le mardi 31 mars 2009 | Islam Info

Le Cheick Ahima : "Le pèlerinage est entre les mains de ceux qui veulent s`enrichir"

Le Cheick Boikary Fofana a prononcé un discours à la fin du séminaire dans lequel il exprime sa satisfaction et le grand espoir qu`il fonde sur les résultats de ce séminaire.

Chers frères et sœurs, c`est un moment pathétique, d`émotions et de reconnaissance à Allah (swt). Pourquoi ne pas être content en de pareilles circonstances. Il y a deux ans de cela, lorsque nous avons rencontré le Président de la République, S.E. M Laurent Gbagbo à qui nous avons posé le problème des pèlerins et du pèlerinage. Il nous avait dit ceci : «Maintenant, j`ai trouvé un interlocuteur. On peut s`occuper de l`organisation du Hadj. Je voudrais que vous me trouver une bonne organisation”. J`avoue qu’à partir de ce soir je me sens dans la capacité de présenter au Président de la République une proposition complète qui est l`adhésion de toute la communauté musulmane. Elle a été discutée, étudiée et acceptée par la communauté musulmane. Nous pouvons maintenant présenter notre proposition de l`organisation du Hadj au Chef de l`Etat. Ce séminaire nous permet de sortir de l`impasse organisationnelle dans laquelle nous avons toujours été plongés. Cette proposition nous permet d`aller vers une gestion transparente, rigoureuse et responsable du cinquième pilier de l`islam.

Depuis quelques années, le pèlerinage à la Mecque, donne à chaque fois l`occasion de propos difficiles à accepter pour nous. Puisque ces propos disaient que c`est toujours eux, les mêmes. Nous pensons que nous avons la capacité d`organiser et de bien organiser le pèlerinage à la Mecque. Notre communauté a aujourd`hui une expérience inégalée dans la sous région en la matière. Notre communauté regorge des compétences, des hommes d`expérience et disponibles dévoués pour la cause de Dieu. Comment se fait-il que depuis lors l`organisation du pèlerinage connait des problèmes ? Autant cela intéresse tout le monde, autant nous avons les hommes, les femmes et les moyens, autant, il y va du respect de notre communauté. Il est donc temps que nous fassions montre de cette capacité et de cette volonté. Mais, les obstacles qui ont empêché la bonne organisation du Hadj jusqu`à ce jour, il faut l`avouer n`a jamais été le manque de compétence technique, ni des personnes ressources humaines. Tout le problème du Hadj repose sur l`aspect éthique et moral des partenaires du hadj. Est-ce que nous y venons pour servir Dieu et nos frères ? Les pèlerins ne demandent qu`à être aidés à bien faire leur Hadj. Le pèlerin ne demande rien d`autre. Il paie son billet, son logement, son transport aérien et interurbain et les prestations de service des organisateurs. Donc, il paie tout. Mais, il n`arrive pas à trouver en face de lui une organisation sérieuse qui puisse s`occuper de lui. Il a au contraire en face de lui, des organisateurs préoccupés par ce qu`ils peuvent gagner au détriment du confort et la quiétude du pèlerin. C`est là notre responsabilité de servir le pèlerin. Cela fait parti de la pratique religieuse de l`islam. C`est pourquoi, le Roi de l`Arabie Saoudite s`est fait appelé le serviteur des lieux saints. Il faut le comprendre et c`est dans cet esprit que nous voulons travailler.

Chers frères et sœurs, vous venez de faire la démonstration de votre sincérité, de votre dévouement et de votre disponibilité. Depuis hier (ndlr, le samedi 21 mars 2009) jusqu`à ce moment (le dimanche 22 mars 2009) de mémoire d`organisations de séminaires, de congrès et de conférences, je n`ai vu une telle disponibilité, un tel engagement et un tel sérieux. Je ne le dis pas par complaisance. Nous avons suivi depuis l`ouverture dans les commissions à travers les travaux comment les uns et les autres étaient intéressés. A partir de ce moment le COSIM avec le Cheick à sa tête, votre serviteur, peut se dire : je peux foncer, j`ai la communauté musulmane derrière moi. Et croyez-moi, je vais y aller. Nous allons demander ce que nous voulons. Dieu merci, le Président de la République à qui le dernier mot revient, comprend parfaitement nos préoccupations. Je dis et je le répète, je ne suis pas complaisant. Je dis ce que je pense. J`ai eu plusieurs rencontres avec le Président sur le pèlerinage. Je connais ses préoccupations, sa manière de voir mais je reconnais surtout ce qu`il a fait jusqu`à ce jour pour le pèlerinage. Il a pensé au pèlerinage avant même qu`il ne soit Président et défendre la cause des musulmans en créant une ambassade en Arabie Saoudite. C`est une réalité historique. Etant Président, il a mis en place un Consulat Général au service de la communauté musulmane. C`est le premier du genre depuis que la Côte d`Ivoire existe. Il est géré par un de nos frères, rigoureux, sérieux et compétent. Il s`appelle Vazoumana Touré. Son souci à tout le temps été de servir le pèlerin et la Côte d`Ivoire. C`est ce genre de cadre dont nous avons besoin. Des cadres musulmans comme lui qui se battent pour leur religion non pas parce qu`il est fonctionnaire, mais parce qu`il est musulman. Je le dis parce que je l`ai suivi en même temps que les autres. Je sais ce qui préoccupe les uns et les autres. Nous remercions le Président de la République pour son choix.
Chers frères et sœurs, nous avons encore devant nous, il faut le reconnaître beaucoup d`obstacles. Le pèlerinage à tout le temps été entre les mains de ceux qui veulent s`enrichir. Ils font et défont toutes les organisations. Mais, je pense que maintenant, nous allons atteindre le bout du tunnel avec les résultats de ce séminaire et ceux qui vont suivre. Car, la communauté musulmane prendra ses responsabilités en partenariat fort avec l`Etat. Nous avons fait des sorties et des réunions qui ont souvent été mal comprises. Pourquoi ne pas dénoncer ces faits ? Nous voulons mettre fin à cette pratique. Comment peut-on se permettre de gruger le pèlerin d`une manière libre et impunie. Il faut que cela prenne fin. Comment comprendre que jusqu`à présent les bagages des pèlerins soient encore à la Mecque alors qu`ils ont payé. Non seulement on l`a obligé à n`avoir que 32 kilos alors qu`ailleurs les pèlerins avaient droit à 40 ou 50 kilos. Pourquoi ? On lui a proposé une valise uniformisée dont le coût a été prélevé sur son argent. Il n`a vu ni valise, ni argent. Il faut qu`on en parle. On lui a fait payer le transport Djeddah -Médine. Bien que le service n`ayant pas été rendu, on ne lui a pas remboursé son argent. Et enfin, on a perturbé son pèlerinage en réduisant d`une manière arbitraire le nombre de jours a effectué à Mina. Nous avons cherché à savoir celui qui a pris cette décision, mais nous n`avons pas eu de réponse. A cause de cette situation, certains pèlerins n`ont pu malheureusement effectuer un des éléments inconditionnels du pèlerinage qui est le Tawaf. Or, quiconque ne l`effectue pas, voit son pèlerinage frappé de nullité. Voilà des réalités parmi tant d`autres qu`on peut citer. Face à ces situations, il était de notre devoir, non pas pour accuser quelqu`un mais de faire en sorte que les pratiques très peu transparentes cessent. Nous voulons que l`organisation du Hadj qui touche l`un des piliers de l`islam soit l`affaire des vrais responsables de la communauté musulmane. Chers frères et sœurs, vous avez travaillé, touché tous les aspects. Nous allons nous charger de présenter ce travail au Président de la République, au Premier Ministre et aux ministères compétents pour que nous puissions trouver des solutions au problème du Hadj. Nous insistons pour qu`une enquête soit menée sur ce qui s`est passé. Pourquoi le pèlerin a payé pour sa restauration et cela n`a pas été fait ? Pourquoi l`argent du pèlerin n`a pu être acheminé à la Mecque pendant que des valises pleines d`argent circulaient ? Personne ne peut me convaincre que le Président a envoyé 300 personnes sans leur donner de pécules. Je suis sûr qu`il en a donné. Mais, comment se fait-il que ces pèlerins se sont retrouvés à la Mecque sans argent et que certains d`entre eux venaient encercler le Cheick pour lui en demander. On leur a fait croire que leur argent se trouvait avec lui et qu’il refusait de le leur donner. J`étais obligé souvent de puiser dans ma propre poche. Cela a même rendu l`atmosphère du pèlerinage très désagréable. C`est pourquoi, nous voulons qu`une enquête soit menée pour clarifier les choses et que cela ne se reproduise plus jamais. Vous avez travaillé. Nous avons écouté. Nous allons rendre compte au chef de l`Etat et au Premier ministre. Je vous remercie tous.

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