Colloque sur "le désordre" à l`Université de Cocody-Logbo Gnézé (ex-professeur à l’université de Bouaké) : "Les Ivoiriens doivent mettre fin à la saleté animalesque"

L’Université de Cocody a abrité du 26 au 28 mars, sur l’initiative de Michelle Tanoh Lora, directrice de la Structure Multitude, un colloque sur “Le désordre”. Nous avons, parmi un bon nombre d’interventions, retenu la communication de Logbo Gnézé, ex-professeur à l’Université de Bouaké.
Le colloque sur “Le désordre” a invité des universitaires à disserter sur ce terme dont le champ sémantique relève une situation irrationnelle qui souligne la confusion et l’incohérence. On parlera également de dérèglement des mœurs. Le professeur Logbo Gnézé, dans cette perspective, a développé le thème : “La vie ivoirienne comme désordre aveugle, lunaire et corrigible”. Pour mieux appréhender ses conclusions, le prof a tenu à expliquer la formulation du sujet. “Le groupe de mots désordre aveugle fait hypallage : ce sont les hommes qui ont créé le désordre qui sont des aveugles spirituels, et non le désordre lui-même. Quant au prédicat lunaire, il renvoie à la périodisation de l’histoire mystique et spirituelle de l’univers et de l’humanité. Logbo Gnézé précise sa pensée : “Le premier gouvernement dans le monde divin fut le gouvernement des dieux de la fellation solaire de Dieu Créateur, encore appelés dieu du feu ; la rigueur de ces dieux était telle qu’ils sévissaient à la moindre incartade humaine ; les hommes ne pouvant pas exprimer librement leurs désirs, demandèrent à Dieu Créateur de retirer ces dieux rigoureux, ce qui fut fait. Après le retour dans le monde divin du dieu du soleil, Dieu voit l’époque de la lune, l’époque de la lumière blafarde, l’époque des dieux de la filiation lunaire de Dieu Créateur, c’est à cette époque que les hommes créèrent la science, la philosophie, bref, toutes les études humaines comme moyen de recherche de la vérité ; que ce soit en science ou en philosophie, tout ce qu’ils trouvèrent était semblable à la vérité, On appelle cela vérissimilitude. Cette époque fut l’époque du matérialisme. Une époque de dégénérescence spirituelle au cours de laquelle les êtres humains donnèrent la primauté au corps physique, n’accordèrent d’attention qu’à l’aspect physique des hommes”. Selon le professeur, la vie ivoirienne lunaire est gouvernée par la cérissimilitude, parce qu’elle est semblable à la vérité. Il indique que cette vie est une répétition dans les temps présents d’une vie dégénérée qui a eu cours à une époque très lointaine, une vie non conforme à l’ordre juste du monde.
Logbo Gnézé fait remarquer que le désordre dont il est question est corrigible. Il parle de correction spirituelle psychique et matérielle.
“La correction spirituelle consiste à opérer la révolution copernicienne en vue d’adopter un monde de vie centré sur les intérêts de Dieu. Elle consiste à purifier son âme, à elever son âme au point qu’elle retrouve son état de pureté originelle, sa nature divine, ainsi qu’il est écrit dans “le livre des morts” de nos ancêtres les Egyptiens anciens : “Rends mon âme, Osiris, à sa nature divine”. S’agissant de la correction psychique, le professeur note que, corriger la pensée, c’est la rééduquer à l’humilité et à un usage juste et éclairé du libre arbitre. Il précise que corriger le psychisme, c’est donner pour la première fois, la définition divine de la vérité qui fait justice de cette poussière lunaire de superstitions appelées Vérité humaine.

Quant à la correction matérielle, Logbo Gnézé indique qu’elle consiste en une révolution copernicienne dans les rapports de l’homme à son corps, à la matière, aux biens matériels, à l’argent, aux voitures, à la flore et à la faune. “L’Esprit et matière sont un, relève le professeur. Il y a les énergies spirituelles et les énergies matérielles de Dieu. C’est là le sens profond du proverbe nègre. “Le monde et Dieu sont des jumeaux”. La matière étant d’essence et d’origine divine, mérite respect. Les corollaires d’une telle proposition sont si nombreux que l’on pourrait les prendre à la pelle”. Le professeur Logbo Gnézé souligne par ailleurs que la propreté faisant partie des valeurs de la civilisation du paradis, les Ivoiriens doivent mettre fin à la saleté animalesque des villes ivoiriennes.

Azo Vauguy Azohvaugu@yahoo.fr