x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le samedi 4 avril 2009 | Nord-Sud

Simone Gbagbo, Henriette Bédié, Dominique Ouattara… : Que valent les épouses des chefs des partis ?

Qui sont les épouses des leaders politiques ivoiriens ? Nord-Sud Quotidien a fait un gros plan sur ces dames et leurs actions.

Derrière un grand homme se cache une grande dame, a-t-on coutume de dire. En Côte d’Ivoire, les présidents des grands partis sont au quotidien sous les feux des projecteurs. Nord-Sud a voulu présenter les compagnes de ces combattants qui partagent leurs joies et leurs peines en dehors du cadre politique. A l’exception des épouses des grosses pointures, les autres « ministres de l’intérieur » sont pour la plupart méconnues des Ivoiriens. Pour certains, c’est la mère-conseillère. Pour d’autres, c’est la camarade de lutte et pour une dernière catégorie, c’est la simple épouse, la compagne de vie, celle qui gère le foyer dans une efficace discrétion. Que ce soit les têtes d’affiche comme Gbagbo, Bédié et ADO ou les outsiders et autres membres du peloton comme Anaky, Mabri, Wodié, Zémogo, Gbaï Tagro, Gueu Dro etc, chaque homme politique s’adosse sur une moitié qui joue un rôle spécifique à son côté. Nous ouvrons une lucarne sur le jardin secret des épouses des trois poids lourds que sont Gbagbo, Bédié et ADO. Quelle influence exercent-elles sur leurs époux ?


Simone Gbagbo, la dame de fer

Née le 20 juin 1949 à Moossou, la vie de Simone Gbagbo rime avec celle du Front populaire ivoirien (Fpi), parti dont elle est fondatrice et le numéro 3. Profondément engagée sur pratiquement tous les plans (politique, syndical et religieux), la Première dame de Côte d’Ivoire n’a pas peur des défis. C’est d’ailleurs dans la lutte syndicale et politique que la fille des Ehivet a fait la connaissance en 1973 de Laurent Gbagbo. L’homme sortait de prison. Habités par la même vision du monde, ils deviendront mari et femme. Le combat va renforcer leurs sentiments et liens et les conduire au sommet de l’Etat. Le parcours commence en 1980 avec la naissance d’un groupe politique clandestin appelé « Le noyau des Cinq ». Il est composé de Laurent Gbagbo, Kokora Pierre, Aboudramane Sangaré, Boga Doudou et Simone Ehivet. Dans ce groupe où la seule « camarade » était très active, chacun portait un nom de combat. La Première dame s’appelait « Dominique ». On le voit, Simone a été de toutes les luttes et de tous les combats au côté de son époux, révolutionnaire dans l’âme. En 1990, à la suite des événements du 18 février, elle séjournera à la Maca avec son mari. Puis, est venu l’épisode du Front républicain qui a conduit au boycott actif de 1995. La détermination du couple Gbagbo verra son couronnement en 2000 où, sous la pression de la rue, le général Gueï a été obligé de céder le pouvoir au Fpi qui a gagné les élections dans les urnes. Epouse du chef de l’Etat et député d’Abobo, la vie de Simone Gbagbo n’est pas du tout un fleuve tranquille contrairement à ses dévancières au palais. Elle est perçue comme un faucon et comme celle qui dispose du « droit de véto » au sein du système Fpi. Se contentant d’actions sporadiques de bienfaisance, les activités politiques de l’élue d’Abobo semblent prendre le pas sur l’humanitaire. Contrairement aux autres épouses des trois dinosaures de la politique ivoirienne, elle n’a pas d’association caritative. De sa position, Simone Gbagbo voit certainement plus grand. Ils sont nombreux au sein de l’establishment de la refondation à penser qu’elle compte succéder à son époux à la magistrature suprême. A l’exemple de Cristina Kirchner en Argentine.


Henriette Bédié, la “Mémé Choc”

Deuxième enfant d’une famille nombreuse qui en compte douze, Henriette Koizan Bomo est l’épouse du président Henri Konan Bédié. Son père Kablan Koizan ne s’était pas imaginé que sa fille allait connaitre un destin faste : devenir l’épouse de la première personnalité du pays. Dans une interview accordée à un confrère libanais, Henriette Bédié n’a pas hésité à évoquer quelques mystères qui ont entouré sa naissance. « Ma mère m’a portée douze mois au lieu des neuf réglementaires et comme pour rattraper les trois mois supplémentaires passés en son sein, je fis mes premiers pas à six mois... ». Toujours le sourire aux lèvres, Mme Bédié a été Première dame de Côte d’Ivoire de 1993 à 1999. Secrétaire de direction de formation, la jeune Henriette a fait la rencontre de son prince charmant, Henri en 1954. Il alors que celui-ci était élève au collège moderne de Guiglo. Il était aussi ami à son grand frère. Depuis cette date, son cœur n’a cessé de battre pour le jeune Bédié, ce qui conduira les deux tourtereaux à convoler en justes noces le 3 avril 1957 à Poitiers en France. Aujourd’hui, le couple brandit fièrement plus d’un demi-siècle de vie commune et représente un modèle de vie pour la classe politique. Que peut-on retenir des actions de la « Mémé Choc » au coté de son époux ? Grandement engagée dans l’humanitaire du temps où son homme était aux affaires, Henriette Bédié a donné un nouvel espoir aux déshérités, singulièrement aux handicapés avec sa fondation « Servir ». Sur le plan politique, la native de Koukourandoumi dans le Sud-Est de la Côte d’Ivoire a également été de tous les combats avec le président du Pdci. La douloureuse expérience vécue après le coup d’Etat qui a débarqué son mari du pouvoir le 24 décembre 1999 n’a pas affecté le moral et l’engagement de l’ex-Première dame. A preuve, elle est de toutes les tournées politiques et de tous les meetings de l’ancien chef de l’Etat depuis son retour d’exil en 2005. Aujourd’hui, le moins qu’on puisse dire, c’est que la présidente de Servir, après avoir partagé 50 années de joie et de peines avec son époux est un modèle de vie. Ne dit-on pas qu’elle est le premier conseiller du président du parti sexagénaire dans sa volonté de reconquérir le pouvoir ? A présent dans une sorte de dernier round, la Mémé choc lorgne vers le palais du Plateau.

Dominique Ouattara, la colombe qui éblouit le Brave-tchê

A la vérité, Dominique Ouattara, l’épouse du mentor du Rdr (Rassemblement des républicains) cristallise les regards. Elle fascine même : entreprenante, ravissante et raffinée. L’ex-Premier ministre Alassane Dramane Ouattara et son épouse se connaissent avant les années 90, contrairement à ce que croient beaucoup d’Ivoiriens. Gestionnaire des biens immobiliers du premier président la République de Côte d’Ivoire, Dominique Folleroux, Française, était amie au couple Bamba Vamoussa qui était aussi très lié à ADO. C’est de cette connexion que ces deux personnalités, familiarisées à la haute société, vont cultiver leur amour. Mais ce n’est qu’en 1990 que leur union a été portée au grand jour lorsque Ouattara a été appelé en pompier par le père fondateur. Il devait redresser l’économie nationale qui était au bord du gouffre. Dans la foulée, Dominique et Alassane s’empresseront de légaliser leur union. Le mariage a été célébré à Paris en France. Préoccupée par ses affaires, Dominique n’est pas une femme politique au sens strict du terme, mais elle constitue pour le mentor des républicains un appui de taille. Gestionnaire de biens d’importantes fortunes à travers le monde, elle dispose d’un carnet d’adresses, hautement utile pour l’offensive diplomatique de son mari et de son parti le Rdr. Des sources bien introduites auprès du couple révèlent également que Mme Dominique Ouattara, ayant le sens du goût, ne badine pas avec l’entretien de l’image de son époux. Au point où elle a toujours son mot à dire sur toutes les sorties médiatiques et publiques de l’ancien dirigeant du Fmi (Fonds monétaire international). Consacrée aujourd’hui à sa fondation « Children of Africa » qu’elle a portée sur les fonts baptismaux en 1998, la « Blanche colombe » joue discrètement un rôle de premier plan pour la victoire de son époux à l’élection présidentielle. Prochaine Première dame de la République de Côte d’Ivoire ? Elle prépare son heure, solidement, au côté du Brave-tchê !

Kra Bernard
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ