Le 60e sommet se termine sur un succès: les 28 pays membres sont parvenus à s’entendre in extremis sur le nom du prochain secrétaire général.
Le sommet de l’Otan, qui s’est tenu, vendredi et samedi à Strasbourg et Kehl, sur la frontière franco-allemande, pour célébrer le 60e anniversaire de l’Alliance, devrait rester comme celui du retour de la France dans le commandement militaire intégré et de l’ouverture d’une nouvelle page dans la relation transatlantique.
Organisée symboliquement sur la frontière franco-allemande, la rencontre annuelle des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Alliance atlantique a débouché sur des décisions concrètes qui engageront l’avenir du bloc à court et à moyen terme. Elle a ainsi permis de faire le point de la situation en Afghanistan, choisir un nouveau secrétaire général, accueillir deux nouveaux membres, la Croatie et l’Albanie, avancer sur le réchauffement des liens avec la Russie et de lancer la définition d’un nouveau concept stratégique mieux adapté aux enjeux du 21e siècle. Sur l’ensemble de ces sujets, les Européens, enthousiastes à l’idée de tourner la page de l’administration Bush, et les Américains ont fait montre d’unité sans pour autant que Washington ait obtenu de ses alliés l’envoi d’un nouveau contingent militaire en Afghanistan. “Nous soutenons complètement la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan”, recentrée sur la lutte contre Al Qaïda et l’action civile, a déclaré le président de la République, Nicolas Sarkozy, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président américain Barack Obama, quelques heures avant l’ouverture formelle du sommet. “Nous en avons parlé avec le président Obama: il n’y aura pas de renforts militaires français parce que la décision des renforts a déjà été prise l’an passé”, a-t-il déclaré aux journalistes, ajoutant que la France était prête à faire davantage sur le plan de la police, de la gendarmerie et de l’aide économique. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et Jim Jones, conseiller à la sécurité nationale de Barack Obama, ont de leur côté confirmé que les Etats-Unis ne feraient pas pression sur les autres membres de l’Otan pour que ces derniers fournissent des éléments chiffrés de leur engagement, même si le président américain a dit souhaiter “entrer dans les détails” de la collaboration transatlantique en Afghanistan.A l’initiative de la France, plusieurs pays du Vieux continent ont annoncé à Strasbourg un effort spécifique en dépêchant la Force de gendarmerie européenne, sous protection de l’Isaf (Force internationale d’assistance à la sécurité) pour former la police afghane. Ils ont aussi précisé leurs intentions quant aux efforts nécessaires pour sécuriser l’élection présidentielle, prévue pour août. Le secrétaire général (sortant) de l’Alliance, Jaap de Hoop Scheffer, a chiffré à quelque 4.000 hommes le contingent nécessaire à cette tâche.
Lors de leur entretien bilatéral, Barack Obama et Nicolas Sarkozy ont discuté non seulement de l’Afghanistan et de l’Otan mais aussi de l’Iran, de la Russie et du Moyen-Orient. Autant de sujets sur lesquels ils ont fait état d’une “parfaite identité de vues”, selon les mots de Nicolas Sarkozy.
Sitôt terminée cette réunion, le président américain a participé à une rencontre avec plusieurs centaines de personnes, au cours de laquelle il a encore une fois, appelé l’Europe et les Etats-Unis à agir la main dans la main. Il s’est ensuite rendu en Allemagne pour des discussions avec la chancelière Angela Merkel.
Le dîner de vendredi, qui a ouvert le sommet, a été consacré à deux questions : la Russie, avec le choix d’une date pour la prochaine réunion du conseil Otan-Russie au niveau ministériel, et l’avenir de l’Alliance, avec notamment le lancement du nouveau concept stratégique. L’Otan cherchera par ce biais à s’adapter à la fois à un monde aux contours modifiés et aux nouvelles menaces - terroristes, énergétiques, climatiques, cybernétiques - qui se sont développées ces dernières années mais aussi à tenir compte du nouveau visage de l’Alliance, qui a accueilli pas moins de 12 nouveaux membres depuis 10 ans. La mission de mener à bien ce toilettage a été confiée au successeur de Jaap de Hoop Scheffer, dont le mandat prend fin le 31 juillet.
Le Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, qui avait les faveurs des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de la France depuis plusieurs semaines, s’est officiellement déclaré candidat à ce poste vendredi. Il a été finalement désigné comme le futur secrétaire général de l’Otan malgré les réticences de la Turquie, qui s’opposait à son choix en raison de son refus de présenter des excuses lors de la polémique autour des caricatures de Mahomet parues dans la presse danoise.
Momo Louis
Correspondant permanent en France
Le sommet de l’Otan, qui s’est tenu, vendredi et samedi à Strasbourg et Kehl, sur la frontière franco-allemande, pour célébrer le 60e anniversaire de l’Alliance, devrait rester comme celui du retour de la France dans le commandement militaire intégré et de l’ouverture d’une nouvelle page dans la relation transatlantique.
Organisée symboliquement sur la frontière franco-allemande, la rencontre annuelle des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Alliance atlantique a débouché sur des décisions concrètes qui engageront l’avenir du bloc à court et à moyen terme. Elle a ainsi permis de faire le point de la situation en Afghanistan, choisir un nouveau secrétaire général, accueillir deux nouveaux membres, la Croatie et l’Albanie, avancer sur le réchauffement des liens avec la Russie et de lancer la définition d’un nouveau concept stratégique mieux adapté aux enjeux du 21e siècle. Sur l’ensemble de ces sujets, les Européens, enthousiastes à l’idée de tourner la page de l’administration Bush, et les Américains ont fait montre d’unité sans pour autant que Washington ait obtenu de ses alliés l’envoi d’un nouveau contingent militaire en Afghanistan. “Nous soutenons complètement la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan”, recentrée sur la lutte contre Al Qaïda et l’action civile, a déclaré le président de la République, Nicolas Sarkozy, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président américain Barack Obama, quelques heures avant l’ouverture formelle du sommet. “Nous en avons parlé avec le président Obama: il n’y aura pas de renforts militaires français parce que la décision des renforts a déjà été prise l’an passé”, a-t-il déclaré aux journalistes, ajoutant que la France était prête à faire davantage sur le plan de la police, de la gendarmerie et de l’aide économique. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et Jim Jones, conseiller à la sécurité nationale de Barack Obama, ont de leur côté confirmé que les Etats-Unis ne feraient pas pression sur les autres membres de l’Otan pour que ces derniers fournissent des éléments chiffrés de leur engagement, même si le président américain a dit souhaiter “entrer dans les détails” de la collaboration transatlantique en Afghanistan.A l’initiative de la France, plusieurs pays du Vieux continent ont annoncé à Strasbourg un effort spécifique en dépêchant la Force de gendarmerie européenne, sous protection de l’Isaf (Force internationale d’assistance à la sécurité) pour former la police afghane. Ils ont aussi précisé leurs intentions quant aux efforts nécessaires pour sécuriser l’élection présidentielle, prévue pour août. Le secrétaire général (sortant) de l’Alliance, Jaap de Hoop Scheffer, a chiffré à quelque 4.000 hommes le contingent nécessaire à cette tâche.
Lors de leur entretien bilatéral, Barack Obama et Nicolas Sarkozy ont discuté non seulement de l’Afghanistan et de l’Otan mais aussi de l’Iran, de la Russie et du Moyen-Orient. Autant de sujets sur lesquels ils ont fait état d’une “parfaite identité de vues”, selon les mots de Nicolas Sarkozy.
Sitôt terminée cette réunion, le président américain a participé à une rencontre avec plusieurs centaines de personnes, au cours de laquelle il a encore une fois, appelé l’Europe et les Etats-Unis à agir la main dans la main. Il s’est ensuite rendu en Allemagne pour des discussions avec la chancelière Angela Merkel.
Le dîner de vendredi, qui a ouvert le sommet, a été consacré à deux questions : la Russie, avec le choix d’une date pour la prochaine réunion du conseil Otan-Russie au niveau ministériel, et l’avenir de l’Alliance, avec notamment le lancement du nouveau concept stratégique. L’Otan cherchera par ce biais à s’adapter à la fois à un monde aux contours modifiés et aux nouvelles menaces - terroristes, énergétiques, climatiques, cybernétiques - qui se sont développées ces dernières années mais aussi à tenir compte du nouveau visage de l’Alliance, qui a accueilli pas moins de 12 nouveaux membres depuis 10 ans. La mission de mener à bien ce toilettage a été confiée au successeur de Jaap de Hoop Scheffer, dont le mandat prend fin le 31 juillet.
Le Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, qui avait les faveurs des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de la France depuis plusieurs semaines, s’est officiellement déclaré candidat à ce poste vendredi. Il a été finalement désigné comme le futur secrétaire général de l’Otan malgré les réticences de la Turquie, qui s’opposait à son choix en raison de son refus de présenter des excuses lors de la polémique autour des caricatures de Mahomet parues dans la presse danoise.
Momo Louis
Correspondant permanent en France