Les urnes ? La commande est déjà faite. Les ivoiriens n’ont pas à s’inquiéter. Ils n’en manqueront pas. Les cartes d’identité ? Pas de soucis non plus à se faire à ce sujet. Les spécimens sont sur la place. La commission électorale indépendante, CEI, visiblement est optimiste. Et, devant les partis politiques et les bailleurs de fonds, le président de cette structure a voulu vendre sont bel optimisme aux ivoiriens et à la communauté internationale. En un mot, vendredi dernier, à son siège, la CEI voulait dire à tous que les choses avancent. Elles avancent même très bien et il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Pour en ajouter à la joie que le maitre d’œuvre des élections en Côte d’ivoire veut semer dans les cœurs, son président a annoncé que le cap des six millions de personnes est franchi dans l’opération d’enrôlement. Mais voilà. Dans le concert des informations livrées par le patron de la CEI, l’ombre du financement a une fois encore planée. Mambé Beugré qui affirme avoir une idée de la date à proposée pour les consultations avenir a assorti la tenue des délais par le décaissement des fonds à temps. L’argent est donc un des acteurs principaux de la suite des événements. Il a bloqué le déploiement des structures d’enrôlement à l’extérieur du pays. L’opérateur technique, la Sagem réclame le paiement de dix huit milliards à l’état. Et sans cet argent, pas moyen de bouger et mettre dans le jeu les soixante huit mille ivoiriens de l’extérieur. La Sagem connait des difficultés dans plusieurs localités du pays même, avec des grèves, des mouvements d’humeurs divers qui se manifestent par la rétention des valises. La situation n’est guère reluisante du côté des autres intervenants, notamment à l’institut national de statistique et à la commission nationale de supervision de l’identification. Partout, tout le monde crie misère. Les fonds font défaut. Du coup, l’optimise que la commission électorale veut inoculer prend du plomb dans l’aile. Surtout que la reconstitution des registres détruits ou perdus rencontre de réels problèmes. Sur ce terrain là aussi, l’achèvement des opérations est difficile à fixer. Les plus de six millions de personnes enrôlées indiquent que quelque deux millions de citoyens attendent de l’être. Des voix et non des moindres en particulier celle de monsieur élection du camp du chef de l’état, Sokoury Bohoui, exigent que personne ne soit exclue du processus d’enrôlement. A l’allure des exigences des uns et des handicaps à franchir pour arriver à des consultations sérieuses, nul n’est à mesure de partager au stade actuel l’optimisme de la CEI et de son président. Sauf à s’abonner au sempiternel « ça va aller» des ivoiriens. Une expression qui, tout le monde le sait, vaut exactement le contraire de ce qu’il laisse entendre.
Dembélé Al Séni
Dembélé Al Séni
