En visite chez le Cheikh Aboubacar Fofana - Yacou Diakité et Sanogo Souleymane accordent leurs violons

Une délégation de présidents de syndicats de chauffeurs était hier lundi 6 avril 2009 à la résidence du Cheikh Aboubacar Fofana, sise à la Riviéra 3. Le chef de la communauté musulmane ivoirienne a exhorté ses hôtes à taire leurs querelles de leadership et à travailler ensemble à l’organisation de leur secteur.

Les affrontements dans les gares routières entre partisans de Yacou Diakité et Sanogo Souleymane (Soloba), deux leaders syndicaux du transport routier, naguère à couteaux tirés, appartiennent désormais au passé. En tout cas, si l’on s’en tient à la visite faite hier au président du Conseil Supérieur des Imams (Cosim) par une délégation des syndicats de chauffeurs conduite par les deux « ex-belligérants ». Une visite qui se veut l’illustration éloquente de leur engagement à travailler en unité d’action et à renoncer aux « guerres » de leadership. « Après sept ans de palabres, nous avons fait le constat que notre secteur n’en a tiré aucune dividende. La division et l’inorganisation ont prospéré. Ce constat ne nous honore pas en notre qualité d’acteurs syndicaux du milieu. Nous avons donc décidé de mettre fin à nos bagarres. J’ai tendu la main à mon frère Sanogo (Soloba). Et nous sommes là aujourd’hui chez le Cheikh Fofana, pour réaffirmer notre volonté commune de travailler en unité d’action », a expliqué Yacou Diakité. Pour sa part, Souleymane Sanogo a ajouté que ceux qui doutent de leur volonté de travailler ensemble doivent déchanter. « Nous sommes venus exprimer au Cheikh que nous renonçons aux bagarres en notre sein. En prenant à témoin une autorité spirituelle, cela indique clairement que nous ne louvoyons pas mais que nous sommes en parfait accord», a-t-il dit. Se réjouissant de cette volonté, le président du Cosim leur a donné des conseils d’usage pour qu’ils s’entendent davantage. A cet effet, le Cheick Fofana a attiré l’attention de ses hôtes sur les difficultés rencontrées par la communauté musulmane nationale du fait de l’inorganisation et des querelles de leadership. « Ce qui a été fatal pour notre communauté, c’est l’absence de leader. On n’était pas organisé. Et nous savons tous ce que cela nous a coûté. Si vous ne voulez pas du désordre dans votre milieu, vous avez intérêt à travailler ensemble. Dans l’entente, l’unité et la solidarité, on peut tout faire et tout avoir sans passer par les machettes et les couteaux», a-t-il souligné. Avant d’exhorter les syndicats de chauffeurs à demeurer fermes et constants sur la voie de la cohésion. « Ne soyez pas cupides. Démocratisez votre secteur.. Mais pour être uni, il faut être humble. On ne peut pas tous être président mais il faut savoir aussi laisser la place aux autres. C’est un exercice de démocratie que je souhaite voir appliquer dans votre secteur », a-t-il conseillé.
M.T.T