Après 5 mois sans salaires : Les travailleurs du FGCC entrent en grève

Les travailleurs du Fonds de garantie des coopératives café-cacao (FGCCC), qui ne sont payés depuis plus des mois, ont décidé d’observer un arrêt de travail de 48 heures. Depuis hier, ils ont élu domicile devant la direction générale du Fonds, sise à Cocody Danga, à l’ex-Centre culturel américain. Certains, assis à même le sol, brandissant des pancartes sur lesquelles on peut lire des appels au secours, d’autres défilant et sifflant avec des pancartes suspendues au cou. Ils veulent ainsi montrer à la face du monde qu’ils ne peuvent plus supporter la situation qu’ils vivent aujourd’hui. «Il est vrai que notre place n’est pas dehors. Et on l’a toujours compris ainsi. Mais aujourd’hui, nous sommes sortis parce que nous vivons une situation qui nous tient à cœur. Nous cumulons 5 mois de salaires impayés. La direction (générale) nous a fait des promesses et jusqu’ici, elles ne sont pas tenues. S’il n’y avait pas vraiment du travail à faire, on ne nous laisserait pas venir», a déclaré, la gorge nouée, M. Eugène Grébé, porte-parole des délégués du personnel du FGCCC. Il a indiqué que les dernières promesses ont été faites en décembre dernier, à la veille des fêtes de fin d’année. D’ailleurs, a-t-il dit, les travailleurs n’ont pas pu fêter parce qu’ils sont restés sans salaire. «On nous faisait croire qu’il fallait attendre que les démarches avec le Comité de gestion de la filière café-cacao débouchent sur quelque chose pour que notre situation s’améliore. Mais rien n’a été fait. On a déclenché cette première partie de grève pour 48 heures. Mais on est ouvert à la discussion. Si rien fait, on va la prolonger pour 72 heures», a-t-il par ailleurs menacé.
La situation que vivent ces travailleurs dure, en réalité, depuis juin 2008. Date à laquelle la subvention de la filière café-cacao dont bénéficiait le Fonds n’est plus jamais arrivée. «Les gens ne sont pas payés jusqu’à ce jour parce que le FGCCC ne dispose plus de moyens. Cela est dû au fait que jusqu’à ce jour, nous bénéficions de subvention de la filière. Or, depuis l’incarcération des différents dirigeants, tout a été suspendu. Cela fait que nous n’avons plus les moyens du tout pour les payer», a expliqué M. Lorougnon Saba, au nom de la direction générale. Il a ajouté que celle-ci a cherché à se rapprocher des dirigeants du Comité de gestion pour leur exposer les difficultés du FGCCC qui ne peut plus payer son personnel et qui a, aujourd’hui, tous ses fournisseurs à ses trousses. «Ils nous ont compris. Ils nous ont demandé de leur donner les différents documents concernant les faits qu’on relatait. Ce qu’on a fait, et le dossier est à leur niveau. Il suit son cours. Ils ont dit qu’ils allaient se pencher sur nos problèmes. Pour l’instant, nous sommes en négociation», a ajouté M. Lorougnon qui ne fait aucun mystère pour reconnaître que la direction générale du FGCCC doit effectivement des mois de salaire au personnel.


Robert Krassault: ciurbaine@yahoo.fr