En attendant la rencontre de clarification de ce matin, à Bonoua, le Président de l'Organisation centrale des producteurs ananas bananes de Côte d'Ivoire, (Ocab) fait l'état de cette filière naguère très dynamique.
Comment se porte aujourd'hui, la filière ananas en Côte d'Ivoire?
La filière ivoirienne de l'ananas se porte très mal. Et on n’a pas besoin d'aller loin pour le savoir. Pour la simple raison que les petits planteurs qui faisaient la force de la filière et qui produisaient plus de 80% de la production ivoirienne, ont disparu ou sont en voie de l'être. Ceci étant, certains ont dit qu'il était temps qu'on s'arrête pour tirer sur la sonnette d'alarme. Si l'on a ramèné la même question à la filière banane, nous disons que la même situation est arrivée à l'époque. Aujourd'hui, il n'y a plus de producteurs individuels. Pour l'ananas, le temps que nous évoquions tout à l'heure, il n'y avait aucun producteur industriel. La production nationale reposait à 90% sur les producteurs individuels. Au moment où nous parlons, c'est aujourd'hui l'inverse. Ce sont les industriels qui produisent les 90% de l'ananas de Côte d'Ivoire. C'est pourquoi, nous nous sommes dit qu'il est temps qu'on s'arrête pour chercher les raisons de la chute de cette production des petits planteurs. Il y a certes les difficultés de commercialisation, mais celles-là, ne pourraient pas justifier à elles seules, la baisse des revenus des petits planteurs. Est-ce que la corporation a cherché à résoudre le problème des petits planteurs? Nous ne pensons pas. Si tel avait été le cas, nous croyons qu'on aurait imaginé des solutions pour sauver ces producteurs individuels. En les permettant ainsi de rester dans un petit créneau, pour leur permettre de survivre. Ceci étant, l'ananas d'origine Côte d'Ivoire peut rebondir. Mais à condition qu'on accorde à ce produit, beaucoup d'intérêts. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. La catégorie de producteurs dont nous parlions plus haut, n'arrivent plus à faire face à leurs charges de production.
Les quelles ?
Rien n'est fait, pour venir en aide aux producteurs. Les engrais par exemple, il y a dix ans, la tonne d'engrais coûtait soixante mille Fcfa contre 250 mille Fcfa aujourd'hui, pour la tonne de l'urée. Pendant que celle du chlorure de potasse est passée de 1985 à 80 mille Fcfa contre environ 250 mille la tonne à ce jour. Il y a même un intrant qui coûte 700 mille Fcfa la tonne. Dans un tel contexte, si l'on ne fait rien, pour mettre en place une centrale d'achats, pour aider les petits producteurs à mieux commercialiser leurs productions et s'approvisionner en intrants, la catastrophe pour les petits planteurs. Or qu'est-ce que nous constatons. L'administration de l'Organisation centrale des producteurs et exportateurs d'ananas et bananes de Côte d'Ivoire (Ocab) ce n'est pas de chercher à faciliter la tâche aux petits planteurs, mais d'encourager le développement des plantations des multinationales.
Vous ne vous accusez pas quand vous dites cela?
Je dis la vérité. Je ne suis pas une multinationale. Je suis un planteur individuel mais de type semi-industriel. Ce n'est pas du tout, la même chose. Encore que nous n'accusons pas les multinationales. Leur présence est nécessaire étant donné qu'elles servent de locomotive à la filière. Nous les encourageons et nous avons été toujours à leurs côtés. Mais c'est bien eux qui ne veulent pas être à nos côtés. Nous ne nous attaquons à personne ni aux sociétés de notre secteur ni aux multinationales. Nous avons décidé d'engager une restructuration pour booster la production et la survie des petits planteurs.
Aujourd'hui, combien y-a-t-il de petits planteurs en Côte d'Ivoire?
Il est difficile de donner un chiffre. Il y a au moins 20 fois de petits planteurs d'ananas qu'il y en avait à l'époque. Pour vous donner un ordre d'idée, une coopérative comme la Cfc avait 200 planteurs inscrits pour les seuls mois de novembre et décembre et qui étaient susceptibles d'exporter. Mais au finish, elle s'est retrouvée avec 50 planteurs. Alors que quand l'ananas se vendait bien à l'époque, il y avait au moins 2000 à 2500 planteurs avec autant à la fruitière des Lagunes (Fdl). Aujourd'hui, vous en avez gros 100 à 150 planteurs sur 5000 qui exportent. Et quelles quantités exportent-ils? Le plus gros ne fait qu'à peine 3 tonnes. La production ne suit plus. Si rien n'est fait, l'ananas d'origine Côte d'Ivoire risque de disparaître. Nous profitons de l'occasion pour dire que nous ne sommes pas contre les multinationales, encore moins les sociétés sémi-industrielles.
Comment se porte aujourd'hui, l'ananas d'origine Côte d'Ivoire sur le marché de la Commission européenne ?
Le Cayenne lice que fait l'origine Cote d'Ivoire sur le marché européen est de moins en moins présent. Du fait de la disparition progressive des petits planteurs. Sur ce segment pour ce produit spécifiquement, va être désormais réservé à des niches. Pour être plus précis, cela voudrait dire, qu'en France par exemple, on pourrait voir sur le marché, plusieurs qualités d'ananas, mais moins de Cayenne lice qui pourrait se vendre plus cher.
Par Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
Comment se porte aujourd'hui, la filière ananas en Côte d'Ivoire?
La filière ivoirienne de l'ananas se porte très mal. Et on n’a pas besoin d'aller loin pour le savoir. Pour la simple raison que les petits planteurs qui faisaient la force de la filière et qui produisaient plus de 80% de la production ivoirienne, ont disparu ou sont en voie de l'être. Ceci étant, certains ont dit qu'il était temps qu'on s'arrête pour tirer sur la sonnette d'alarme. Si l'on a ramèné la même question à la filière banane, nous disons que la même situation est arrivée à l'époque. Aujourd'hui, il n'y a plus de producteurs individuels. Pour l'ananas, le temps que nous évoquions tout à l'heure, il n'y avait aucun producteur industriel. La production nationale reposait à 90% sur les producteurs individuels. Au moment où nous parlons, c'est aujourd'hui l'inverse. Ce sont les industriels qui produisent les 90% de l'ananas de Côte d'Ivoire. C'est pourquoi, nous nous sommes dit qu'il est temps qu'on s'arrête pour chercher les raisons de la chute de cette production des petits planteurs. Il y a certes les difficultés de commercialisation, mais celles-là, ne pourraient pas justifier à elles seules, la baisse des revenus des petits planteurs. Est-ce que la corporation a cherché à résoudre le problème des petits planteurs? Nous ne pensons pas. Si tel avait été le cas, nous croyons qu'on aurait imaginé des solutions pour sauver ces producteurs individuels. En les permettant ainsi de rester dans un petit créneau, pour leur permettre de survivre. Ceci étant, l'ananas d'origine Côte d'Ivoire peut rebondir. Mais à condition qu'on accorde à ce produit, beaucoup d'intérêts. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. La catégorie de producteurs dont nous parlions plus haut, n'arrivent plus à faire face à leurs charges de production.
Les quelles ?
Rien n'est fait, pour venir en aide aux producteurs. Les engrais par exemple, il y a dix ans, la tonne d'engrais coûtait soixante mille Fcfa contre 250 mille Fcfa aujourd'hui, pour la tonne de l'urée. Pendant que celle du chlorure de potasse est passée de 1985 à 80 mille Fcfa contre environ 250 mille la tonne à ce jour. Il y a même un intrant qui coûte 700 mille Fcfa la tonne. Dans un tel contexte, si l'on ne fait rien, pour mettre en place une centrale d'achats, pour aider les petits producteurs à mieux commercialiser leurs productions et s'approvisionner en intrants, la catastrophe pour les petits planteurs. Or qu'est-ce que nous constatons. L'administration de l'Organisation centrale des producteurs et exportateurs d'ananas et bananes de Côte d'Ivoire (Ocab) ce n'est pas de chercher à faciliter la tâche aux petits planteurs, mais d'encourager le développement des plantations des multinationales.
Vous ne vous accusez pas quand vous dites cela?
Je dis la vérité. Je ne suis pas une multinationale. Je suis un planteur individuel mais de type semi-industriel. Ce n'est pas du tout, la même chose. Encore que nous n'accusons pas les multinationales. Leur présence est nécessaire étant donné qu'elles servent de locomotive à la filière. Nous les encourageons et nous avons été toujours à leurs côtés. Mais c'est bien eux qui ne veulent pas être à nos côtés. Nous ne nous attaquons à personne ni aux sociétés de notre secteur ni aux multinationales. Nous avons décidé d'engager une restructuration pour booster la production et la survie des petits planteurs.
Aujourd'hui, combien y-a-t-il de petits planteurs en Côte d'Ivoire?
Il est difficile de donner un chiffre. Il y a au moins 20 fois de petits planteurs d'ananas qu'il y en avait à l'époque. Pour vous donner un ordre d'idée, une coopérative comme la Cfc avait 200 planteurs inscrits pour les seuls mois de novembre et décembre et qui étaient susceptibles d'exporter. Mais au finish, elle s'est retrouvée avec 50 planteurs. Alors que quand l'ananas se vendait bien à l'époque, il y avait au moins 2000 à 2500 planteurs avec autant à la fruitière des Lagunes (Fdl). Aujourd'hui, vous en avez gros 100 à 150 planteurs sur 5000 qui exportent. Et quelles quantités exportent-ils? Le plus gros ne fait qu'à peine 3 tonnes. La production ne suit plus. Si rien n'est fait, l'ananas d'origine Côte d'Ivoire risque de disparaître. Nous profitons de l'occasion pour dire que nous ne sommes pas contre les multinationales, encore moins les sociétés sémi-industrielles.
Comment se porte aujourd'hui, l'ananas d'origine Côte d'Ivoire sur le marché de la Commission européenne ?
Le Cayenne lice que fait l'origine Cote d'Ivoire sur le marché européen est de moins en moins présent. Du fait de la disparition progressive des petits planteurs. Sur ce segment pour ce produit spécifiquement, va être désormais réservé à des niches. Pour être plus précis, cela voudrait dire, qu'en France par exemple, on pourrait voir sur le marché, plusieurs qualités d'ananas, mais moins de Cayenne lice qui pourrait se vendre plus cher.
Par Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr