Ce que les Forces nouvelles demandent

Ceux qui ont soutenu que les questions militaires étaient le cœur du processus de sortie de crise n’ont pas eu tort. Comment démanteler dans la confiance deux dispositifs construits pour la guerre ? L’Accord de Ouaga IV a certes tracé le cadre, mais il connaît des retards dans son application. Certains veulent aller trop vite du Sud au Nord, en oubliant les conditions prescrites par l’accord. Ainsi, alors que le décret sur le statut des comzones a été paraphé en même temps que l’accord, il n’a toujours pas été déposé sur la table du président de la République pour signature. Sur quelles bases les comzones vont-ils s’effacer au profit des préfets ? Seul le ministre de la Défense, Michel Amani N’Guessan, peut y répondre. De même, le décret sur l’harmonisation des grades est toujours dans ses tiroirs. « Pire, l’arrêté ministériel pour la prise en compte des éléments Fafn dans le Cci n’est pas encore signé par le ministre Amani. Qu’est-ce qu’ils nous veulent ? », s’interroge un membre de l’état-major des Forces nouvelles.
Autant de signes qui, du point de vue de Bouaké, fief des FN, démontrent que certains veulent imposer un diktat qui ne tient pas compte des termes de l’accord. Surtout que des questions importantes restent sans réponse au Sud. Les Fafn demandent ainsi aux Fanci de s’inscrire plus résolument dans la logique de paix. Ainsi, elles demandent le démantèlement rapide des préfectures militaires dont quatre sont encore actives. « Pourquoi les Fds conservent encore un Comthéâtre à Yamoussoukro ? Pour prouver que la guerre est finie, il faut le démanteler », recommande un collaborateur du général Bakayoko.
K.B.J.