Le Président du Fpi, Pascal Affi N`Guessan, était à Bruxelles à l`occasion d`un forum de Social démocrate. Sur le chemin de retour pour Abidjan, nous l`avons rencontré à Paris pour un entretien.
Votre réaction en temps que citoyen d`une part et d`autre part président du Fpi face au drame survenu le 29 mars dernier, au stade Félix Houphouët- Boigny ?
Comme la majeure partie des Ivoiriens et tous les amis de la Côte d`Ivoire, c`est un sentiment de désolation que nous avons ressenti. Nous avons été meurtris par cette situation. C`est donc à juste titre que le Président de la République lui-même a tenu à ce que toute la Nation célèbre la mémoire des disparus à travers trois jours de deuil. C`est aussi la compassion de la nation aux familles éplorées. Je crois que ce sont des tristes événements qui n`honorent pas la Côte d`Ivoire. Il est donc impérieux que les responsabilités soient établies pour que la Côte d`Ivoire ne s`habitue pas à ces légèretés. Et que les coupables à tous les niveaux, que ce soit administratif, économique, social ou politique, sachent désormais qu`ils ont une responsabilité lorsqu`ils s`engagent dans de telles manifestations. Ils se doivent à ce titre, de garantir la sécurité des citoyens. Raison pour laquelle personnellement, j`adhère à l`urgence de situer les responsabilités et de sanctionner les coupables. Il faut qu`en Afrique et dans notre pays en particulier, on habitue les uns et les autres au fait que toute faute doit être sanctionnée quels que soient le motif et le niveau de responsabilité. Même s`il y a des circonstances atténuantes, toutes les fautes doivent être sanctionnées. Il n`est pas admissible que des choses graves causent des préjudices à des citoyens, à la nation et qu`on observe une sorte de fatalité. Je dis non ! Dans l`intérêt du pays, dans le souci de promouvoir l`efficacité des actions des uns et des autres, pour promouvoir la bonne gouvernance, il faut qu`on s`habitue au principe que toute faute doit être sanctionnée. Même si la responsabilité est politique, elle doit être sanctionnée politiquement…
Même si des têtes comme celle de Jacques Anouma, du ministre des Sports, du ministre de l`Intérieur doivent tomber ?
Quel que soit le fautif, il faut des sanctions. Je crois qu`il n`y a pas deux façons de gérer un Etat. On le constate régulièrement en Europe où des dirigeants politiques sont amenés parfois à démissionner. Souvent, ce sont eux-mêmes qui prennent la responsabilité de démissionner…
Et si vous étiez à une fonction qui tourne autour de ce match ?
C`est pourquoi, je dis qu`il faut que les responsabilités soient situées. Si j`étais à un poste de responsabilité qui tourne autour de cette rencontre, j`allais démissionner parce qu`il faut que nous fassions preuve de grandeur. Je crois que ce n`est pas la première fois d`ailleurs. Il appartiendra au président de la République de savoir prendre ses responsabilités. On a vu pour les déchets toxiques que le Premier ministre Charles Konan Banny a présenté sa démission. Il faut aussi que sur ces questions, ceux qui sont responsables de cette situation prennent sur eux la responsabilité de présenter leur démission au Président. Il lui appartiendra d`apprécier.
Quel est l`objet de votre séjour à Paris ?
Je viens de Bruxelles dans le cadre d`une invitation au forum progressiste mondial. C`est un Forum international qui réunit des parlementaires, des hommes d`Etat, des leaders syndicaux, des leaders politiques, des responsables d`Ong. En fait, toute la grande famille des progressistes du monde pour réfléchir sur les grands aspects de la mondialisation. C`est un Forum qui est à mi-chemin entre le Forum de Davos qui est un Forum de libéralisme économique et le Forum social mondial qui est plus le forum des altères mondialistes. C`est donc un forum qui se situe à mi-chemin. Ce sont des sociaux démocrates, les socialistes du monde qui se retrouvent, et les Ong de protection de l`environnement. Les questions que nous examinons à l`occasion de cette réunion, qui a vu cette année la participation du Président Bill Clinton, ont trait à la crise économique, à l`avenir du capitalisme, aux défis de l`Afrique, aux questions liées aux migrations, du réchauffement climatique, la préservation de la Bio Diversité. Ce sont aussi, les questions de la réforme des institutions internationales telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Ce sont donc ces sujets qui ont été débattus pendant ces deux jours. Personnellement, j`ai été honoré d`être invité et de participer à l`animation de deux ateliers.
Peut-on savoir un peu plus sur les thèmes de ces ateliers ?
Le premier thème portait sur l`avenir de l`Afrique et le second atelier avait pour sujet, le réchauffement climatique. Notamment sur les négociations de Kyoto. Le thème exact de ce forum était "L`accord mondial pour une croissance verte". Nous avons apporté le regard du Front populaire ivoirien par rapport à ces questions qui nous concernent, puisque la crise affecte tout le monde. Nous suivons tous un moment charnière dans l`histoire de l`humanité avec la chute du mur de Berlin depuis 1989, et la crise du néo libéralisme; il est temps que la voix du social démocrate se fasse entendre. Elle doit se faire de façon rigoureuse pour montrer que c`est la voix du progrès et de l`avenir. C`est donc autour de cette problématique qu`au nom du Fpi, nous sommes intervenus.
L`un des combats du Fpi, c`est le retour définitif de la paix en Côte d`Ivoire. Nous supposons qu`au-delà du programme officiel, vous avez profité de cette occasion pour rencontrer des personnalités afin de débattre de la crise ivoirienne ?
Nous avons eu à rencontrer plusieurs parlementaires. Nous avons rencontré le maire de Bruxelles, des députés français, belges qui siègent au parlement européen et qui s`occupent des questions africaines. Avec eux, nous avons fait le point de l`évolution de la situation en Côte d`Ivoire et sollicité leur soutien afin que cette situation soit mieux connue des parlementaires européens afin qu`au cours des discutions sur la question ivoirienne, ceux-ci puissent prendre des positions mieux éclairées et participer au financement de la sortie de crise dans notre pays. Ces financements ne peuvent pas venir si ces parlementaires n`ont pas une bonne appréciation de l`évolution des choses en Côte d`Ivoire. S`ils ont le sentiment que les responsables font du dilatoire pour faire trainer les choses, et malheureusement, c`est ce qui semblait se dégager ; ils auront du mal à nous encourager dans le processus. Nous avons tenu à leur expliquer qu`il n`y a pas de volonté délibérée pour faire tergiverser les choses. Il y a des obstacles techniques.
Soyez plus explicite ?
Par exemple, l`identification et l`enrôlement doivent prendre un certain temps. Parce que c`est une opération très lourde, très complexe où il s`agit d`aller dans les coins les plus reculés du pays, à la rencontre des électeurs pour prendre leurs photos, leurs empreintes digitales. Dans certaines circonscriptions, il n`y a pas d`électricité. Il faut partir avec des groupes électrogènes et les pistes ne sont pas praticables. Il y a donc des difficultés matérielles sur le terrain. Il y a aussi les difficultés financières qui font que les agents et les entreprises n`ont pas toujours les ressources pour faciliter les séjours de leurs agents. Tout cela a aussi créé des retards. Cela est le vrai problème, parce qu`à côté, la question de la réunification et du désarmement se pose. Mais une question qui relève plus d`une volonté politique. Nous sommes persuadé que ce qui est en train d`être fait, va dans le sens de la création d`un déclic pour que la normalisation du pays soit parachevée. Mais dans tous les cas, il y aura le recensement électoral qu`il faudra achever pour pouvoir aller aux élections. C`est ce message-là que nous avons tenu à faire passer auprès de nos interlocuteurs à Bruxelles. C`est aussi ce message que je vais faire passer pendant ce bref séjour parisien. Nous avons un devoir de communiquer davantage pour qu`il n`y ait pas de malentendu entre nos partenaires et nous ; en ce qui concerne notre volonté d`aller rapidement à la paix et de permettre à la Côte d`Ivoire de se doter d`un nouveau Gouvernement.
Le Courant de pensée et d`action de Côte d`ivoire (Copaci) vient de saisir la Cpi pour tous les crimes économiques et humains commis en Côte d`Ivoire depuis le 19 septembre 2002. Quelle est la position du Fpi sur cette saisine?
L`objectif premier du Front populaire en ce moment, c`est le retour total à la normalisation en Côte d` Ivoire. Il faut que le pays soit réunifié, il faut le désarmement et après, on passera à d`autres problèmes. Chaque parti politique à un programme. Maintenant si avant nous, un autre parti mène le combat des crimes commis pendant la crise ivoirienne nous ne pouvons que les soutenir.
Osiris Axel-Cédric
Correspondant à Paris
osirisaxelcedric1@yahoo.fr
Votre réaction en temps que citoyen d`une part et d`autre part président du Fpi face au drame survenu le 29 mars dernier, au stade Félix Houphouët- Boigny ?
Comme la majeure partie des Ivoiriens et tous les amis de la Côte d`Ivoire, c`est un sentiment de désolation que nous avons ressenti. Nous avons été meurtris par cette situation. C`est donc à juste titre que le Président de la République lui-même a tenu à ce que toute la Nation célèbre la mémoire des disparus à travers trois jours de deuil. C`est aussi la compassion de la nation aux familles éplorées. Je crois que ce sont des tristes événements qui n`honorent pas la Côte d`Ivoire. Il est donc impérieux que les responsabilités soient établies pour que la Côte d`Ivoire ne s`habitue pas à ces légèretés. Et que les coupables à tous les niveaux, que ce soit administratif, économique, social ou politique, sachent désormais qu`ils ont une responsabilité lorsqu`ils s`engagent dans de telles manifestations. Ils se doivent à ce titre, de garantir la sécurité des citoyens. Raison pour laquelle personnellement, j`adhère à l`urgence de situer les responsabilités et de sanctionner les coupables. Il faut qu`en Afrique et dans notre pays en particulier, on habitue les uns et les autres au fait que toute faute doit être sanctionnée quels que soient le motif et le niveau de responsabilité. Même s`il y a des circonstances atténuantes, toutes les fautes doivent être sanctionnées. Il n`est pas admissible que des choses graves causent des préjudices à des citoyens, à la nation et qu`on observe une sorte de fatalité. Je dis non ! Dans l`intérêt du pays, dans le souci de promouvoir l`efficacité des actions des uns et des autres, pour promouvoir la bonne gouvernance, il faut qu`on s`habitue au principe que toute faute doit être sanctionnée. Même si la responsabilité est politique, elle doit être sanctionnée politiquement…
Même si des têtes comme celle de Jacques Anouma, du ministre des Sports, du ministre de l`Intérieur doivent tomber ?
Quel que soit le fautif, il faut des sanctions. Je crois qu`il n`y a pas deux façons de gérer un Etat. On le constate régulièrement en Europe où des dirigeants politiques sont amenés parfois à démissionner. Souvent, ce sont eux-mêmes qui prennent la responsabilité de démissionner…
Et si vous étiez à une fonction qui tourne autour de ce match ?
C`est pourquoi, je dis qu`il faut que les responsabilités soient situées. Si j`étais à un poste de responsabilité qui tourne autour de cette rencontre, j`allais démissionner parce qu`il faut que nous fassions preuve de grandeur. Je crois que ce n`est pas la première fois d`ailleurs. Il appartiendra au président de la République de savoir prendre ses responsabilités. On a vu pour les déchets toxiques que le Premier ministre Charles Konan Banny a présenté sa démission. Il faut aussi que sur ces questions, ceux qui sont responsables de cette situation prennent sur eux la responsabilité de présenter leur démission au Président. Il lui appartiendra d`apprécier.
Quel est l`objet de votre séjour à Paris ?
Je viens de Bruxelles dans le cadre d`une invitation au forum progressiste mondial. C`est un Forum international qui réunit des parlementaires, des hommes d`Etat, des leaders syndicaux, des leaders politiques, des responsables d`Ong. En fait, toute la grande famille des progressistes du monde pour réfléchir sur les grands aspects de la mondialisation. C`est un Forum qui est à mi-chemin entre le Forum de Davos qui est un Forum de libéralisme économique et le Forum social mondial qui est plus le forum des altères mondialistes. C`est donc un forum qui se situe à mi-chemin. Ce sont des sociaux démocrates, les socialistes du monde qui se retrouvent, et les Ong de protection de l`environnement. Les questions que nous examinons à l`occasion de cette réunion, qui a vu cette année la participation du Président Bill Clinton, ont trait à la crise économique, à l`avenir du capitalisme, aux défis de l`Afrique, aux questions liées aux migrations, du réchauffement climatique, la préservation de la Bio Diversité. Ce sont aussi, les questions de la réforme des institutions internationales telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Ce sont donc ces sujets qui ont été débattus pendant ces deux jours. Personnellement, j`ai été honoré d`être invité et de participer à l`animation de deux ateliers.
Peut-on savoir un peu plus sur les thèmes de ces ateliers ?
Le premier thème portait sur l`avenir de l`Afrique et le second atelier avait pour sujet, le réchauffement climatique. Notamment sur les négociations de Kyoto. Le thème exact de ce forum était "L`accord mondial pour une croissance verte". Nous avons apporté le regard du Front populaire ivoirien par rapport à ces questions qui nous concernent, puisque la crise affecte tout le monde. Nous suivons tous un moment charnière dans l`histoire de l`humanité avec la chute du mur de Berlin depuis 1989, et la crise du néo libéralisme; il est temps que la voix du social démocrate se fasse entendre. Elle doit se faire de façon rigoureuse pour montrer que c`est la voix du progrès et de l`avenir. C`est donc autour de cette problématique qu`au nom du Fpi, nous sommes intervenus.
L`un des combats du Fpi, c`est le retour définitif de la paix en Côte d`Ivoire. Nous supposons qu`au-delà du programme officiel, vous avez profité de cette occasion pour rencontrer des personnalités afin de débattre de la crise ivoirienne ?
Nous avons eu à rencontrer plusieurs parlementaires. Nous avons rencontré le maire de Bruxelles, des députés français, belges qui siègent au parlement européen et qui s`occupent des questions africaines. Avec eux, nous avons fait le point de l`évolution de la situation en Côte d`Ivoire et sollicité leur soutien afin que cette situation soit mieux connue des parlementaires européens afin qu`au cours des discutions sur la question ivoirienne, ceux-ci puissent prendre des positions mieux éclairées et participer au financement de la sortie de crise dans notre pays. Ces financements ne peuvent pas venir si ces parlementaires n`ont pas une bonne appréciation de l`évolution des choses en Côte d`Ivoire. S`ils ont le sentiment que les responsables font du dilatoire pour faire trainer les choses, et malheureusement, c`est ce qui semblait se dégager ; ils auront du mal à nous encourager dans le processus. Nous avons tenu à leur expliquer qu`il n`y a pas de volonté délibérée pour faire tergiverser les choses. Il y a des obstacles techniques.
Soyez plus explicite ?
Par exemple, l`identification et l`enrôlement doivent prendre un certain temps. Parce que c`est une opération très lourde, très complexe où il s`agit d`aller dans les coins les plus reculés du pays, à la rencontre des électeurs pour prendre leurs photos, leurs empreintes digitales. Dans certaines circonscriptions, il n`y a pas d`électricité. Il faut partir avec des groupes électrogènes et les pistes ne sont pas praticables. Il y a donc des difficultés matérielles sur le terrain. Il y a aussi les difficultés financières qui font que les agents et les entreprises n`ont pas toujours les ressources pour faciliter les séjours de leurs agents. Tout cela a aussi créé des retards. Cela est le vrai problème, parce qu`à côté, la question de la réunification et du désarmement se pose. Mais une question qui relève plus d`une volonté politique. Nous sommes persuadé que ce qui est en train d`être fait, va dans le sens de la création d`un déclic pour que la normalisation du pays soit parachevée. Mais dans tous les cas, il y aura le recensement électoral qu`il faudra achever pour pouvoir aller aux élections. C`est ce message-là que nous avons tenu à faire passer auprès de nos interlocuteurs à Bruxelles. C`est aussi ce message que je vais faire passer pendant ce bref séjour parisien. Nous avons un devoir de communiquer davantage pour qu`il n`y ait pas de malentendu entre nos partenaires et nous ; en ce qui concerne notre volonté d`aller rapidement à la paix et de permettre à la Côte d`Ivoire de se doter d`un nouveau Gouvernement.
Le Courant de pensée et d`action de Côte d`ivoire (Copaci) vient de saisir la Cpi pour tous les crimes économiques et humains commis en Côte d`Ivoire depuis le 19 septembre 2002. Quelle est la position du Fpi sur cette saisine?
L`objectif premier du Front populaire en ce moment, c`est le retour total à la normalisation en Côte d` Ivoire. Il faut que le pays soit réunifié, il faut le désarmement et après, on passera à d`autres problèmes. Chaque parti politique à un programme. Maintenant si avant nous, un autre parti mène le combat des crimes commis pendant la crise ivoirienne nous ne pouvons que les soutenir.
Osiris Axel-Cédric
Correspondant à Paris
osirisaxelcedric1@yahoo.fr