Joie, pleurs et indignation. Les sentiments étaient très mitigés hier après le verdict du juge Yapi Togo au tribunal des flagrants délits du Plateau. 6 mois fermes avec une amende de 500.000 Fcfa pour Anzouan Kacou Albert, le président du comité d’organisation de la Fédération ivoirienne de football (Fif). Anzouan a été préalablement reconnu coupable des délits d’homicide, de coups et blessures involontaires, de complicité d’escroquerie, de faux et usage de faux. Pour Anzouan, le procureur Diakité Mamadou avait requis une peine de 12 mois. Le président du comité d’organisation de la Fif n’a été véritablement coincé que sur la question de la billetterie et des fausses factures. Aka Faustin, le soi-disant imprimeur de la Fif qui l’a aidé dans cette tâche, a été également reconnu coupable des faits d’escroquerie. Il a écopé de 6 mois fermes et d’une amende de 500.000 Fcfa. Les réquisitions du procureur Diakité à son encontre ont été donc retenues. Aka Faustin a falsifié les factures adressées à la Fif en mentionnant 1,8 million de Fcfa au lieu de 891.000 Fcfa.
La déception des parents des victimes
Serges Zabalou, le directeur commercial d’Ics, Yao Celestin, le directeur financier de la structure et Kamara Shindou le directeur de l’atelier production d’Ics ont été reconnus coupables de complicité de faux et usage de faux. Avec les circonstances atténuantes, le juge a limité leurs peines à 3 mois avec sursis, assorties d’une amende de 500.000 Fcfa chacun. Leurs camarades, Kouadio Rosine, la directrice logistique d’Ics et Kouakou Florence, la secrétaire de cette entreprise ont été relaxées pour délit non établi. Les accusations de faux et usage de faux en écriture privée et de commerce n’ayant pu être établies par le parquet. Dans la même veine, Koné Ardiouma, le directeur de la Fif et son comptable Beugré Andoh ont été relaxés. Depuis le 17 juillet, le procureur Zalo Sidonie avait demandé leur relaxation.
Des femmes du staff de la Fif sont entrées en pleurs après le verdict. Difficile de savoir si c’est de liesse ou de détresse. Joie pour les familles de Kouadio Rosine et Kouakou Florence qui ont été relaxées. Elles sont enfin libérées du stress de deux semaines de procès. Par contre, cris d’indignation pour certains. Des parents de victimes, essentiellement. Quelques uns sont venus assister à la peine malgré la déception qu’ils affichaient depuis le réquisitoire des procureurs qu’ils jugeaient complaisant. « C’est un procès biaisé. 6 mois fermes pour 20 morts, ce n’est pas possible ! », s’écrie Aboudoulaye D. qui dit être l’oncle de S.D., décédé pendant les bousculades. « C’est la même chose qui s’est produite au procès des déchets toxiques. On a fait semblant de faire un procès et on a laissé les vrais coupables. Nous assistons au même scénario pour le procès du Félicia. 6 mois fermes pour Anzouan et Aka Faustin qui ont tué des gens, ce n’est pas une peine ça, autant les laisser rentrer chez eux», s’indigne Mathieu T., le frère de T. J, l’un des blessés des évènements du 29 mars. Ainsi, comme l’a suggéré ce parent de victime, les condamnés sont rentrés chez eux, les bras ballants. Le juge n’a tout simplement pas délivré de mandat de dépôt à leur encontre, expliquent leurs avocats. Il n’en fallait pas plus pour révolter Akissi B., la sœur de l’une des victimes du Félicia qui arrive après le verdict. « C’est la honte. Moi j’aurais honte à la place des autorités. Il y a eu 20 morts et 132 blessés pour rien », se scandalise-t-elle. Cependant, une simple spectatrice dans le lot rétorque que les peines sont proportionnelles aux délits pour lesquels les prévenus ont été reconnus coupables. En fin de compte, peines justes ou injustes ? En attendant, Anzouan Kacou et Aka Faustin ont 20 jours pour faire appel. Et, ils feront appel, selon Me Amany Kouamé, l’avocat d’Aka Faustin et Me Emmanuel Yao, le suppléant de Me Koudou Gbaté Philipe, avocat d’Anzouan Kacou. Peu satisfaits de la peine et encore moins des lamentations des parents des victimes, ils estiment que leurs clients sont de pauvres innocents condamnés.
Raphaël Tanoh
La déception des parents des victimes
Serges Zabalou, le directeur commercial d’Ics, Yao Celestin, le directeur financier de la structure et Kamara Shindou le directeur de l’atelier production d’Ics ont été reconnus coupables de complicité de faux et usage de faux. Avec les circonstances atténuantes, le juge a limité leurs peines à 3 mois avec sursis, assorties d’une amende de 500.000 Fcfa chacun. Leurs camarades, Kouadio Rosine, la directrice logistique d’Ics et Kouakou Florence, la secrétaire de cette entreprise ont été relaxées pour délit non établi. Les accusations de faux et usage de faux en écriture privée et de commerce n’ayant pu être établies par le parquet. Dans la même veine, Koné Ardiouma, le directeur de la Fif et son comptable Beugré Andoh ont été relaxés. Depuis le 17 juillet, le procureur Zalo Sidonie avait demandé leur relaxation.
Des femmes du staff de la Fif sont entrées en pleurs après le verdict. Difficile de savoir si c’est de liesse ou de détresse. Joie pour les familles de Kouadio Rosine et Kouakou Florence qui ont été relaxées. Elles sont enfin libérées du stress de deux semaines de procès. Par contre, cris d’indignation pour certains. Des parents de victimes, essentiellement. Quelques uns sont venus assister à la peine malgré la déception qu’ils affichaient depuis le réquisitoire des procureurs qu’ils jugeaient complaisant. « C’est un procès biaisé. 6 mois fermes pour 20 morts, ce n’est pas possible ! », s’écrie Aboudoulaye D. qui dit être l’oncle de S.D., décédé pendant les bousculades. « C’est la même chose qui s’est produite au procès des déchets toxiques. On a fait semblant de faire un procès et on a laissé les vrais coupables. Nous assistons au même scénario pour le procès du Félicia. 6 mois fermes pour Anzouan et Aka Faustin qui ont tué des gens, ce n’est pas une peine ça, autant les laisser rentrer chez eux», s’indigne Mathieu T., le frère de T. J, l’un des blessés des évènements du 29 mars. Ainsi, comme l’a suggéré ce parent de victime, les condamnés sont rentrés chez eux, les bras ballants. Le juge n’a tout simplement pas délivré de mandat de dépôt à leur encontre, expliquent leurs avocats. Il n’en fallait pas plus pour révolter Akissi B., la sœur de l’une des victimes du Félicia qui arrive après le verdict. « C’est la honte. Moi j’aurais honte à la place des autorités. Il y a eu 20 morts et 132 blessés pour rien », se scandalise-t-elle. Cependant, une simple spectatrice dans le lot rétorque que les peines sont proportionnelles aux délits pour lesquels les prévenus ont été reconnus coupables. En fin de compte, peines justes ou injustes ? En attendant, Anzouan Kacou et Aka Faustin ont 20 jours pour faire appel. Et, ils feront appel, selon Me Amany Kouamé, l’avocat d’Aka Faustin et Me Emmanuel Yao, le suppléant de Me Koudou Gbaté Philipe, avocat d’Anzouan Kacou. Peu satisfaits de la peine et encore moins des lamentations des parents des victimes, ils estiment que leurs clients sont de pauvres innocents condamnés.
Raphaël Tanoh